Affiche n Face au Danemark, aujourd'hui à partir de 17h, l'équipe de France va disputer sa cinquième finale d'un Championnat du monde. Les Scandinaves, vainqueurs de leur seul titre lors de l'Euro 2008, n'en comptent qu'une seule (perdue), en 1967. La France vise un quatrième grand titre d'affilée en finale du Championnat du monde de handball face au Danemark cet après-midi (17h) à Malmö. Champions olympiques, du monde et d'Europe en titre, ils postulent, avec une assurance maîtrisée, à ce quatrième titre de suite qui serait aussi leur quatrième sacre mondial, à égalité avec la Roumanie et la Suède. Un nouveau triomphe dominical les qualifierait au passage pour les Jeux de Londres en 2012 et le prochain Mondial l'année suivante en Espagne. «Cela nous éviterait de passer par les qualifications et nous laisserait plus de temps pour nous reposer. C'est vraiment important», souligne Nikola Karabatic, star des Bleus, soumis aux cadences infernales du handball moderne avant de livrer, dimanche dernier, son dixième combat en quinze jours ! Voilà pour les enjeux de cette finale où le Danemark, champion d'Europe en 2008, vise un premier titre mondial et un supplément de reconnaissance dans un pays où ce sont les filles qui dictent la loi. En filigrane, apparaît l'occasion pour l'équipe de France de pousser un peu plus les portes du panthéon du sport, où elle occupe déjà une place à part aux côtés des footballeurs brésiliens, des basketteurs américains ou des rugbymen néo-zélandais. Comment qualifier d'ailleurs ces Bleus qui gagnent tout ? Claude Onesta, sélectionneur heureux, apaisé et éminemment serein, s'est beaucoup amusé, samedi dernier, de la difficulté croissante de trouver une appellation. «Cela fait des années qu'on est déjà entrés dans l'histoire, dans la légende aussi. Il va falloir trouver une nouvelle terminologie. Vous êtes bien emmerdés là. Le triplé, cela vous allait bien, mais celui-là vous ne savez pas comment l'appeler. C'est bizarre, ce truc ! Le quadruplé ou en route pour le double triplé, on peut dire n'importe quoi», a-t-il lancé à l'adresse des médias, accourus en masse à Malmö pour assister à l'histoire en marche. Un moyen d'esquiver la difficulté résiderait dans une défaite française aujourd'hui. Elle est envisageable, bien sûr. Aucune équipe n'a réussi à conserver son titre mondial depuis la Roumanie en 1974. Et le Danemark, qui sera le quatrième adversaire scandinave de suite pour les Bleus après la Norvège, l'Islande et la Suède, n'a rien d'une victime expiatoire après avoir remporté, avec la manière, ses neuf premiers matches. «Cela va être encore plus dur que contre la Suède en demi-finale (victoire 29-26) et je pense que l'ambiance sera plus chaude aussi. Les mecs vont être bien encouragés», estime Karabatic, qui s'attend à voir les supporters danois déferler en masse depuis Copenhague, ville située à 25 minutes de train de Malmö. Mais la France sait aussi qu'elle possède les armes absolues pour faire face, à commencer par sa défense «sur laquelle on a construit toutes nos victoires», souligne Didier Dinart. Les Bleus pourront s'appuyer surtout sur leur incomparable expérience des grandes finales et leur exceptionnelle capacité à les gagner presque toutes, six sur sept disputées dont les six dernières ! 38e confrontation entre les deux nations La France et le Danemark se sont affrontés à 37 reprises depuis 1948. Le bilan est assez équilibré puisqu'il donne 16 victoires aux Bleus, 3 matches nuls et 18 défaites. La dernière rencontre entre les deux pays date du Mondial 2009. Avant de terrasser la Croatie en finale, les Français avaient battu leurs homologues scandinaves en demi-finale (27-22). Notons que lors des deux premières oppositions (en 1948 puis en 1954) entre la France et le Danemark, les Français avaient été humiliés. A chaque fois, les joueurs français n'avaient pas été en mesure de marquer plus de... 4 buts (4-17 et 4-27). Les Vikings ne se présenteront pas en victimes Le Danemark ne se présentera pas en victime devant la France, championne du monde en titre et grande favorite à sa propre succession avec l'ambition légitime de la battre, lors de la finale du 22e Mondial-2011 de handball, dimanche dernier, à Malmö. Les Danois qui joueront leur deuxième finale mondiale du Danemark après celle perdue en 1967, croient dur comme fer à leur premier sacre. «Les Français restent sur trois titres. C'est un groupe au top mais sur un seul match, avec la dynamique qu'on a tous en ce moment dans l'équipe et la confiance, ça peut arriver», a déclaré l'entraîneur adjoint Peter Bredsdorff-Larsen à la télévision Kanalsport. Outre le fait de jouer quasiment à domicile, Malmö étant à 25 minutes en train de Copenhague, le Danemark compte sur son gardien Niklas Landin, époustouflant depuis le début du tournoi. «Nous respectons beaucoup la France, mais bien sûr on a une chance», dit-il, cité par le quotidien Politiken. «Après neuf victoires de suite, nous sommes une équipe en pleine confiance. L'explication ? Nous avons montré de la fougue durant tout le tournoi, et ce sera aussi le cas pour la finale», a assuré le gardien de 22 ans, dont la prestation hier contre l'Espagne a suscité l'extase de la presse danoise. Son coéquipier et autre star du groupe danois, Mikkel Hansen (9 buts vendredi), va dans le même sens : «Quand on se regarde dans les yeux avec les autres joueurs, on lit de la confiance en nous et on voit l'envie de gagner.» Les Bleus, rois de la Scandinavie ! La France en a terminé avec son Championnat de Scandinavie. Après la Norvège (31-26) et l'Islande (34-28), au tour principal, puis la Suède (29-26) en demi-finale, les Français vont affronter un quatrième pays nordique dimanche. «C'est la première fois qu'on jouera dans un même pays contre deux équipes locales», a déclaré Claude Onesta après la victoire en demi-finale. Gille, l'homme de l'ombre Moins mis en avant que les Nikola Karabatic, Luc Abalo et autre Thierry Omeyer, Bertrand Gille reste pourtant l'un des éléments clés des succès de l'équipe de France. Comme sa performance en demi-finale contre la Suède l'a démontré. Certes, la France a démontré en 2009, lors du Championnat du Monde en Croatie, qu'elle pouvait gagner sans lui. Même lors de la conquête européenne en 2010, sa présence ne fut que parcellaire en raison d'une blessure. Pourtant, depuis le début de ce Mondial millésime 2011, il est difficile de se souvenir comment les Tricolores faisaient sans Bertrand Gille. En effet, depuis le début de la compétition, le pivot des Experts est tout simplement monstrueux par son activité des deux côtés du terrain. Car Gille ne se contente pas d'attaquer et de marquer des buts, il défend aussi à merveille. Homme avancé de la terrible 5-1 française, le joueur de Hambourg n'a de cesse de harceler les arrières adverses, de leur faire mal dans le bon sens du terme. Dans ce rôle, tout le monde se souvient de Jackson Richardson, le voleur de ballons malicieux. Le cadet de la fratrie Gille, lui, évolue dans un registre bien différent, mais tellement complémentaire de celui de Nikola Karabatic et du «roc» Didier Dinart. A eux trois, ils forment ainsi un véritable triangle des Bermudes handballistique. Les Danois n'ont jamais été champions du monde Finalistes de l'épreuve en 1967 face à la Tchécoslovaquie (11-14), ils avaient dû, à l'époque, se contenter de l'argent. Ils ont également terminé 3es du Mondial 2007. Pour la médaille de bronze, les Scandinaves avaient défait les Français (34-27), visiblement hors du coup après leur demi-finale «perdue» contre l'Allemagne, la veille. Euro 2008. Voici le seul titre majeur glané par l'équipe masculine du Danemark dans son histoire. A Lillehammer, les Danois s'étaient offert le sacre européen au détriment de la Croatie (24-20). En Norvège, la France avait dû se contenter de la médaille de bronze, battue en demi-finale par la Croatie (23-24). Cinquième finale mondiale pour la France A Malmö, aujourd'hui, l'équipe de France dispute la cinquième finale mondiale de son histoire. En 1993, elle s'incline en finale contre la Russie (19-28). Les trois suivantes voient les Français décrocher la médaille d'or : en 1995 (contre la Croatie, 23-19), en 2001 (contre la Suède, 28-25) et en 2009 (de nouveau contre la Croatie, 24-19). Le Danemark vise un 10 sur 10 Le Danemark est la seule équipe à avoir remporté tous ses matchs depuis le début du Mondial. Au premier tour, elle a battu l'Australie (47-12), la Roumanie (39-30), la Serbie (35-27), l'Algérie (25-19) et la Croatie (34-29). Puis au tour principal, la Pologne (28-27), l'Argentine (31-24) et la Suède (27-24). En demi-finale, les Danois se sont offerts leur neuvième succès en autant de matches contre l'Espagne (28-24). Mikkel Hansen, meilleur buteur du Mondial Avec 57 réalisations à son actif, l'ailier Mikkel Hansen est le meilleur buteur du Mondial suédois. Le Danois de 23 ans, qui a quitté Barcelone pour rejoindre Copenhague, il y a peu, signe un Mondial de grande classe et il sera l'un des hommes à surveiller. A titre de comparaison, le meilleur scoreur tricolore, Nikola Karabatic, a dû se «contenter» de 41 buts depuis le début de la compétition.