Apr�s avoir embras� l'Allemagne durant le Mondial-2006 avec une 3e place et un football de feu, J�rgen Klinsmann, "vid� et cram�", a douch� mercredi les attentes de tout un pays en renon�ant au poste de s�lectionneur qui �choit � son adjoint, Joachim L�w. Trois jours seulement apr�s avoir �t� acclam� par un million de supporteurs � Berlin, Klinsmann, 41 ans, file � l'am�ricaine pour retrouver � plein-temps sa famille qui vit en Californie. L'ancien international, appel� en ao�t 2004 au chevet d'une Nationalmannschaft mal en point apr�s sa piteuse �limination de l'Euro-2004, a avou�, lors d'une conf�rence de presse au si�ge de la F�d�ration allemande (DFB), que "la d�cision n'avait pas �t� facile � prendre", mais qu'il voulait "simplement passer plus de temps avec (sa) famille". "Les deux derni�res ann�es ont �t� difficiles, je suis vid� et cram� et je n'ai plus l'�nergie n�cessaire pour continuer ce travail au niveau d'exigence que je me suis fix�", a ajout� "Klinsi", au bord des larmes et visiblement �puis�. 712 jours Ses 712 jours pass�s � la t�te de la s�lection allemande ont rarement �t� une partie de plaisir: jusqu'au Mondial- 2006, Klinsmann a constamment �t� sous le feu des critiques. Ses m�thodes, ses choix tactiques, ses allers et retours entre l'Allemagne et les Etats-Unis, son admiration pour des pr�parateurs physiques am�ricains, toutes ses d�cisions ont �t� �reint�es par la presse, les anciennes gloires et m�me par les pr�sidents et entra�neurs de Bundesliga. Mais, hier matin, Klinsmann n'a jamais laiss� poindre ses r�criminations contre la presse populaire qui r�clamait sa t�te apr�s la d�route contre l'Italie (4-1) en mars dernier ou contre les critiques de la premi�re heure, comme Franz Beckenbauer et les dirigeants du Bayern Munich qui l'exhortaient depuis dimanche � poursuivre son travail. Tout juste, a-t-il �voqu� "deux ann�es pleines d'�motions, parfois difficiles � vivre" et sa volont� de "retrouver un �quilibre personnel et une vie normale". L'ancien international, champion du monde en 1990 et vainqueur de l'Euro-1996, n'a certes pas atteint l'objectif martel� � sa prise de fonction, remporter le Mondial en Allemagne: "Mais j'aurais arr�t� aussi en cas de titre mondial", a-t-il admis. Remporter l'Euro-2008 Il s'en est fallu de peu, une demi-finale perdue lors des prolongations face � l'Italie (0-2), sacr�e championne du monde cinq jours plus tard. Mais Klinsmann a r�ussi sa r�volution, enthousiasm� l'Allemagne, favoris� l'�mergence d'une g�n�ration de jeunes joueurs comme Bastian Schweinsteiger, Lukas Podolski ou Per Mertesacker et m�me converti la DFB, pourtant r�put�e pour son conservatisme, aux vertus du "hightempo football" et de la pr�paration physique � l'am�ricaine. Du coup, c'est son adjoint Joachim L�w qui lui succ�de: �g� de 46 ans, l'ancien entra�neur de Stuttgart, pass� par l'Autriche et la Turquie, a sign� un contrat de deux ans avec la DFB. L�w, qui �tait sans emploi lorsque Klinsmann en a fait son adjoint � la surprise g�n�rale et au grand d�sarroi du puissant Bayern Munich, n'a certes pas le charisme et le palmar�s du pr�c�dent s�lectionneur. Mais cet ancien bon joueur de D2 fut de l'avis g�n�ral et du propre aveu de Klinsmann le cerveau tactique de la "Klinsmannschaft". Pas de nouvelle r�volution � attendre donc d'autant que L�w a obtenu de la DFB que l'encadrement en place soit reconduit. "Nous voulons remporter l'Euro-2008", a m�me conclu L�w sur un ton tr�s "klinsmannien". Peu apr�s l'annonce du d�part de Klinsmann, la chanceli�re allemande Angela Merkel s'est d�clar�e "tr�s triste", soulignant qu'il fallait lui �tre reconnaissant d'avoir r�ussi � former une �quipe "jeune et ouverte".