Il n�y aura pas de sommet extraordinaire de la Ligue arabe. Le Y�men, qui est � l�origine de l�initiative, vient de se r�tracter. Les pays arabes confirment leur impuissance. Plus arrogant que jamais, Bush a estim� que l�unique solution envisageable au Liban serait l�abdication du Hezbollah. Fort de cet ind�fectible soutien, Isra�l continue son agression. Son aviation a bombard� hier un abri de r�fugi�s. L�ONU ouvre enfin les yeux et d�clare que la crise humanitaire au Liban est �majeure �. Le Hezbollah, qui continue de r�pondre � ces attaques, a accept� que l'Etat libanais n�gocie un �change de prisonniers au moment o� la Syrie menace d�entrer dans le conflit si Isra�l envahissait le Liban. Des r�fugi�s bombard�s Le ballet diplomatique qui s�est intensifi� ces derni�res 24 heures au Proche-Orient n�a pas pu faire taire l�artillerie. L�agression isra�lienne s�est au contraire intensifi�e. Apr�s avoir cibl� civils et infrastructures de base, l�arm�e isra�lienne s�est attaqu�e hier � des r�fugi�s qui ont �t� contraints de rejoindre la ville de Sa�da qui en a accueilli 350 000. Tr�s t�t dans la journ�e d�hier, l'aviation isra�lienne a bombard� un �tablissement religieux. Pr�texte avanc� : il serait g�r� par un dirigeant proche du Hezbollah. Cultivant l�amalgame, les responsables isra�liens continuent leurs incursions terrestres tout en faisant des d�clarations en totale contradiction avec la r�alit� du terrain. �L'op�ration terrestre de l'arm�e au Liban se concentre sur des incursions limit�es, et nous ne parlons pas d'une invasion du Liban�, s�est permis de dire Olmert. Son arm�e a pourtant pris hier le contr�le d'une localit� strat�gique du Sud-Liban, apr�s avoir bombard� un bastion du Hezbollah � Beyrouth ainsi que des cibles civiles dans l'est et le sud du Liban. Pas moins de sept explosions ont �t� entendues � Beyrouth. La vall�e de la B�kaa n�a pas �t� en reste. 12 raids ont d�truit trois usines, une maison et plusieurs ponts, faisant un mort et sept bless�s. Deux autres civils libanais ont �t� tu�s dans un raid contre un village du Sud-Liban. Le Hezbollah accepte un �change de prisonniers, la Syrie menace C�est dans ce contexte que le Hezbollah a fait une premi�re concession. Il a fait savoir hier qu�il acceptait que le gouvernement libanais n�gocie un �change de prisonniers avec Isra�l. C�est le chef du Parlement libanais Nabih Berri qui s�est fait l��cho de cette information. �Le Hezbollah a accept� que ce soit le gouvernement libanais qui n�gocie par l'interm�diaire d'une tierce partie un �change de prisonniers avec Isra�l. C'est l'Etat libanais qui doit mener les n�gociations afin qu'elles r�ussissent�, s�est-il content� de dire sans pour autant livrer de d�tails. C�t� isra�lien, pas de concessions. Le ministre isra�lien de la D�fense s�est d�clar� favorable � l�envoi d�une force internationale au Liban-Sud, mais en posant des conditions tr�s particuli�res. Cette option n�est envisageable que pour un seul but : faire barrage au Hezbollah. �Vu la faiblesse de l'arm�e libanaise, Isra�l est en faveur du d�ploiement d'une force multinationale � condition qu'elle dispose d'un mandat renforc� et qu'elle ait des pouvoirs r�els et ne se contente pas de r�diger des rapports�. Des propos que conforte la secr�taire d'Etat am�ricaine Condoleezza Rice. Cette derni�re a �t� charg�e par Bush de faire �clairement comprendre qu'une solution de la crise exige d'affronter le groupe terroriste qui a lanc� les attaques et les pays qui le soutiennent�. Faisant fi des menaces qui p�sent sur elle, la Syrie a promis qu�elle entrera en conflit si les forces terrestres isra�liennes entrent au Liban et s'approchent trop de la fronti�re syrienne. �Si Isra�l proc�de � une invasion terrestre du Liban et s'approche de nous, la Syrie ne restera pas sans rien faire. Elle entrera dans le conflit. Nos forces de coop�ration sont en �tat d�alerte. Si les troupes isra�liennes nous provoquent, Damas agira pour garantir la s�curit� nationale du territoire syrien�, a fait savoir le ministre syrien de l�Information. Les Arabes se r�tractent sous la pression US Apr�s avoir longtemps lanc� des appels en faveur de la tenue d�un sommet arabe extraordinaire, le Y�men fait volte-face. Son ministre des Affaires �trang�res a surpris plus d�un en annon�ant que �la R�publique du Y�men a le regret d'�tre dans l'obligation de suspendre ses d�marches pour la convocation d'un sommet arabe extraordinaire�. Il s�est dit �d�sol� pour les pays qui ont donn� leur accord pour la convocation du sommet�. Treize d�entre eux avaient en effet donn� leur accord pour la tenue d'un sommet extraordinaire, r�clam�e par le Y�men le week-end dernier lors d'une r�union au Caire des ministres arabes des Affaires �trang�res consacr�e � l�agression isra�lienne au Liban et dans la bande de Ghaza. Refusant d�avouer que ceux sont les pressions am�ricaines qui sont � l�origine de cette volte-face, le ministre y�m�nite s'est refus� � pr�ciser les raisons de cette surprenante d�cision. �Nous n'avions eu aucun contact avec les Etats-Unis � ce sujet�, s�est-il content� de d�clarer. Une r�ponse qui ne convainc personne. 100 millions de dollars pour �viter une catastrophe Pendant que les Arabes tergiversent, les Libanais continuent de subir le pire. Douze jours plus tard et apr�s la mort de 358 civils libanais, l�ONU se rend compte de la catastrophe humanitaire qui plane sur le Liban. �Crise humanitaire majeure�, c�est en ces termes qu�a qualifi� le secr�taire g�n�ral adjoint de l'Onu pour les affaires humanitaires la situation qui pr�vaut au Liban. Jan Egeland estime qu'il faut d'urgence au moins 100 millions de dollars pour �viter une catastrophe. De son c�t�, l�OMS estime � 600 000 le nombre de personnes d�plac�es. 95 000 d�entre elles ont trouv� refuge dans des �coles. Les estimations de l�OMS sont ainsi revues � la hausse. Les Nations unies �voquent g�n�ralement 500 000 personnes d�plac�es, mais son secr�taire g�n�ral Kofi Annan parlait vendredi de 700 000 r�fugi�s. Dans son rapport, l'OMS estime d'autre part que plus de 350 personnes ont �t� tu�es et 1 000 personnes bless�es dans le conflit, qui a d�but� le 12 juillet. Les Libanais, qui n�ont d�autre alternative que de rester chez eux en esp�rant que les bombes les �pargneront, sont en passe de manquer de tout. C�est la Syrie qui fournit de l'�lectricit� au Liban � la suite de la destruction par Isra�l de centrales �lectriques au pays du C�dre. �La Syrie tient � subvenir aux besoins en �nergie du Liban, surtout apr�s la destruction par les agresseurs isra�liens des r�seaux �lectriques�, a expliqu� un ministre syrien. C�est pour l�heure la seule consolation des libanais.