Le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, l�ve, le temps d�un propos succinct, un pan de voile sur la disparition du pr�sident de la R�publique de sous les feux de la rampe. Il sugg�re en effet, dans un entretien au journal El Khabar livr� dans l��dition d�hier, que le pr�sident Bouteflika consomme pr�sentement des vacances. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Inaccoutum� et intervenant de surcro�t au moment o� le Liban subit l�agression isra�lienne, le retrait prolong� du pr�sident Bouteflika du devant de la sc�ne politique nationale et du concert diplomatique a �paissi l�interrogation et raviv� les folles conjectures. Bien des raccourcis ont �t� emprunt�s pour tenter d�expliquer ce subit silence du pr�sident. D�aucuns ont, assez nettement, li� cette �clipse, si l�on ose dire, � son �tat de sant�. En l�absence d�affirmations officielles, la rumeur a trouv� terrain fertile � son expansion. Jusqu�� ce mardi, lorsque le chef du gouvernement informe que le pr�sident Bouteflika est en cong�. �Le pr�sident de la R�publique ne m�rite-t-il pas de se reposer � l�instar du reste des citoyens et citoyennes ? Pourquoi s��tonne-ton que le pr�sident prenne un peu de repos�, a r�pondu Belkhadem � la question de savoir o� se trouvait le pr�sident de la R�publique. Voil� donc qui att�nuerait de la sp�culation politico-m�diatique � propos du silence du pr�sident. Le chef du gouvernement a pris sur lui d�y �clairer l�opinion publique. En revanche, il s�est abstenu de toute affirmation s�agissant de la forclusion v�ritable des dispositions de l�ordonnance portant charte pour la r�conciliation nationale, celle l�gale �tant fix�e pour la fin du mois d�ao�t. Abdelaziz Belkhadem, qui ne rate pas de rappeler les d�lais l�gaux pour l�expiration de la fameuse gr�ce, sugg�re toutefois une possibilit� de propagation de l�intervalle de vigueur de la charte. �La loi a fix� les d�lais de vigueur de la charte pour la fin du mois d�ao�t. En m�me temps, la loi, � travers l�une de ses dispositions, habilite ou donne la pr�rogative au pr�sident de la R�publique de prendre toutes les mesures qu�il jugera n�cessaires � la consolidation de la r�conciliation nationale.� A l��vidence, le chef du gouvernement ne commet rien d�autre qu�une lecture explicative de la loi. Mais s�agissant d�un propos politique, il ne saurait �tre d�nu� de compr�hensions approfondies. Il ne tombe pas sous le sens que Belkhadem, adepte farouche de la r�conciliation nationale, dans sa version Sant�Egidio d�j�, se soit content� de surfer sur une telle question. Aussi, � tout le moins, son propos se lit comme un appel � prorogation des d�lais impartis auparavant � la charte pour la paix et la r�conciliation. Ceci, bien entendu, si ce qui est sugg�r� n�est en r�alit� perspective r�fl�chie, pour ne pas dire retenue. Le chef du gouvernement a, sur un autre plan, affirm� que la date de la tripartite n�est toujours pas arr�t�e mais il n�en demeure qu�elle se tiendra au mois de septembre. Belkhadem a par ailleurs r�v�l� l�arriv�e de grands investisseurs, dont l�homme d�affaires �mirati, Mohamed Al Aabar. Le volume de ces investissements est, selon Belkhadem, de l�ordre de 15 milliards de dollars. Les projets, actuellement en phase de pr�paration, seront r�ceptionn�s dans trois � quatre ann�es. Interrog� sur la position alg�rienne � l��gard du Liban agress�, le chef du gouvernement a rappel� ce que l�Alg�rie a �t� le premier pays � apporter ses aides au peuple libanais et � y d�p�cher des missions m�dicales. �L�Alg�rie a agi avec d�autres Etats amis, � travers des contacts avec les membres permanents du Conseil de s�curit� de l�ONU, pour la tenue urgemment d�une session extraordinaire du Conseil autour de la crise. La session a bien eu lieu et un dimanche de surcro�t. Cependant, les r�solutions n��taient pas du niveau attendu, esp�r�, a-t-il affirm� de plus. Le chef du gouvernement a surpris par affirmer qu�il est d�sormais possible d�organiser une marche de solidarit� avec le Liban � Alger. �S�il y a une demande d�autorisation d�organiser une marche de solidarit� avec les fr�res libanais, nous examinerons la question favorablement�. La relation avec le Maroc ? �bonne, et Dieu merci�, a r�torqu� Belkhadem. S. A. I.