Le myst�re plane toujours int�gral autour du devenir politique du pr�sident Bouteflika apr�s l�expiration du second mandat qu�il exerce et qu�il aura consomm� enti�rement dans seize mois. Consentant, hier, une expression publique, l�une des rares qu�il commet depuis quelques mois, le concern� a travaill� consciencieusement, pour s�r, � �paissir le doute. Prudence qui trahit une incertitude ou, � l�inverse, sugg�re une certitude qui ne s�avoue pas pr�matur�ment ? Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - A la question crue et franche du journaliste de l�ANSA (l�Agence de presse italienne), auquel il a accord� un entretien, le pr�sident de la R�publique s�est abstenu de la moindre affirmation concernant son devenir politique apr�s 2009. �(�) pour le reste de votre question, vous voulez m�entra�ner dans des sp�culations sans int�r�t v�ritable. Je ne m�y pr�terai donc pas mais souligne tout de m�me mon attachement au respect, en toutes circonstances, de la souverainet� du peuple alg�rien et des modalit�s d�mocratiques par laquelle celle-ci doit s�exprimer�, a-til, en effet, r�torqu� au journaliste qui demandait s�il voyait d�j� quelqu�un comme h�ritier lorsque son mandat actuel arrivera � terme. Plut�t que de r�pliquer de mani�re directe, le pr�sident a pr�f�r� �mettre une assertion qui entretient le doute mais qui, aussi, autorise la sp�culation. Car, il n�est un secret pour personne, que, � se fier aux dispositions du texte constitutionnel, le pr�sident de la R�publique ne peut, quand bien m�me il le d�sirerait, postuler � sa propre succession � la t�te de la magistrature supr�me. Il aurait pu, donc, renvoyer l�auteur de la question au dispositif l�gal en vigueur dans le pays. Or, ce qu�il n�a pas fait, choisissant de convoquer une formule qui permet des lectures diffuses. En effet, le propos pr�sidentiel sugg�re deux compr�hensions, valables l�une comme l�autre. A certains il est donn� � saisir que le pr�sident Bouteflika ne serait plus anim� de cette volont� qu�on lui a pr�t� de vouloir s��terniser dans sa fonction de chef d�Etat. Il aurait, pour ces derniers, raison � ainsi revenir d�une ambition nourrie depuis son premier mandat d�j�. Cette raison ne serait pas �trang�re � l�effet conjugu� de sa maladie et des oppositions qui agissent en sourdine � contrarier son ambition. Si, donc, le pr�sident Bouteflika entendait finir son mandat actuel et �rentrer chez lui, il donne aussi, assur�ment mais sans le faire ouvertement, un brin de cr�dit � une opinion qui voit en lui un pr�sident r�sign� � quitter le fauteuil. D�autres, moins convaincus des adieux pr�sidentiels � l�horizon 2009, feront raisonnablement cas d�une lecture. Eux liront le propos pr�sidentiel comme un avant-propos d�une annonce qui r�jouira bien des thurif�raires, � savoir une suppl�mentaire candidature pour la magistrature supr�me. Cette perspective n�est pas si farfelue qu�elle peut para�tre, tant, sauf contrainte majeure, qui ne serait pas forc�ment politique, Bouteflika pourrait tenir � prolonger son s�jour au palais d�El Mouradia au-del� de 2009. En tout cas, son assertion d�hier ne barricade nulle porte. Seulement, le pr�sident Bouteflika n�ignore pas que exaucer un v�u tel que celui de perdurer � la t�te de l�Etat passe in�luctablement par un remodelage constitutionnel. Cette t�che, d�ailleurs, a meubl� durant longtemps son agenda pr�sidentiel, au point o� des partis, � l�instar du Front de lib�ration nationale, son parti donc, ont mis suffisamment d�abn�gation � �vendre� la n�cessit� d�un nouvel habillage pour la loi fondamentale du pays. Ce parti poursuit au demeurant, de mani�re moins soutenue, certes, sa campagne en faveur d�une r�vision constitutionnelle. Il y a peu de jours, Abdelaziz Belkhadem a remis la notion au go�t du jour. Il l�a fait comme pour signifier que ce chantier �lectoral succ�dera aux �lections locales. Belkhadem a-t-il parl� juste pour lib�rer une r�miniscence ou alors indique-t-il un prochain rendez-vous �lectoral ? Bouteflika, � qui revient la d�cision de revoir la Constitution, ne dit rien. Mais qui ne dit rien, ne consent pas forc�ment, notamment dans ce cas d�espace. Son vouloir, pour �tre affich� pr�matur�ment, pourrait avoir subi l��rosion auquel, en pareille situation et pour un tel enjeu, travaille les vents oppos�s.