Malika Mokeddem, �crivaine alg�rienne, �dit�e en France et r�cemment en Alg�rie, est venue ce lundi � la rencontre de son public. Elle est venue parler de son dernier roman Mes hommes. Un livre qui �voque la relation qu�a l�auteur avec les hommes de sa vie. Elle y raconte comment la libert� de la femme dans nos terroirs rime avec honte et p�ch�. Comment son p�re qu�elle ne voit pas pendant longtemps refuse de la recevoir avec son �poux fran�ais car �m�cr�ant�. Comment elle quitte son p�re pour apprendre � aimer les hommes. Lesquels, elle s�est faite avec eux et contre eux ! Nombreux sont ceux qui sont venus rencontrer une Malika radieuse, pleine de vie et de charme. Pour �tre plus pr�s d�elle, quelquesuns se mettent � m�me le sol. Quand elle prend la parole elle avoue �tre �mue. Le timbre vibrant de sa voix le confirme. Elle est ravie d��tre en Alg�rie, son pays natal. Elle, qui n�est pas port�e sur la religion, d�voile que la librairie et l�espace livres sont ses lieux de foi. Elle souhaite que son intervention soit br�ve. Ce que ne lui accorde pas l�assistance. Les pr�sents lui font comprendre, par leur silence, qu�ils sont l� surtout pour l��couter. Du coup, elle se met � parler de son �uvre. Malika Mokeddem affirme que, contrairement � ce qui se dit, il ne s�agit pas d�un roman de haine. Elle r�fute �galement le fait qu�il �voque un instinct de possession. A Kenadsa, pr�s de B�char, sa r�gion natale, quand une femme dit �ridjali�, mes hommes, cela englobe le p�re, les fils, les fr�res, les oncles, les cousins� pas uniquement les amants ou les amoureux. Ce livre raconte sa relation aux hommes. Elle avoue avoir �t� une adolescente qui a re�u des violences mais qui en a rendues. Elle �tait incapable de se taire. Elle voyait dans les yeux de son p�re de la peur d�elle. Puis, plus tard, de la peur pour elle. Elle ne se consid�re pas format�e. Elle refuse le conformisme. �Pourquoi faire comme les autres ? Pourquoi avoir un homme dans son lit quand il n�y en a pas dans son c�ur ?� tonnet- elle. Les pr�sentes, plus nombreuses, r�agissent avec beaucoup d��motion. L�une d�elles r�v�le qu�elle est fi�re d��tre alg�rienne comme Malika. Une autre, que les �crits de l��crivaine l�ont aid�e � surmonter la p�riode noire qu�a connue l�Alg�rie cette derni�re d�cennie. Un lecteur trouve que le livre renferme beaucoup de violence envers les hommes. Un deuxi�me en d�c�le plut�t de la rage. Un autre d�clare se reconna�tre dans les hommes de Malika, ce qui fait sourire l�assistance. Il a recommand� le livre � ses propres filles. Il trouve que ce dernier relate fid�lement la condition f�minine et les situations violentes faites par un p�re, un mari� un homme. C�est m�mes situations qui sont perp�tu�es par une m�re, une grand-m�re� une femme. La s�ance est cl�tur�e par une s�rie de d�dicaces. Les participants sortent avec un sourire ou des larmes d��motions qui se font discr�tes, � la main Mes hommesparaph� par l�auteur. Notons que le livre import� reste inabordable au lecteur alg�rien. D�ailleurs quand l�h�tesse des lieux engage le d�bat, elle soul�ve ce probl�me et remercie la S�dia qui publie Mes hommespour l�avoir rendu accessible par son prix. Malika a un programme charg� durant cette semaine dans l�Alg�rois. Le public oranais peut �galement la rencontrer ce jeudi � partir de 15 heures au CCF d�Oran.