Le ministre de l�Energie, les cadres des secteurs de l��lectricit� et des hydrocarbures ainsi que les repr�sentants de la presse ont �t� convi�s, hier, � assister � la pr�sentation du montage financier du projet de centrale �lectrique de Hadjret Nouss, dans la wilaya de Cherchell. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Pour avoir pr�sent� durant trois longues heures les tenants et les aboutissants de ce projet, le Pdg de la Sonelgaz a d�montr� qu�il accorde une grande importance � cette m�ga-centrale �lectrique, d�une capacit� de production de 1200 MW, qui doit entrer en fonction � partir du mois de septembre 2009. Noureddine Bouterfa a d�but� son intervention en expliquant que le d�veloppement actuel du r�seau �lectrique en Alg�rie est le fruit d�une longue r�flexion et d�une s�rie d��tudes r�alis�es au milieu des ann�es 80. �A cette �poque, 48 sites de production avaient �t� identifi�s tout le long de la c�te alg�rienne. En d�finitive, trois sites prioritaires ont �t� identifi�s puis acquis par la Sonelgaz devant accueillir des centrales d�une capacit� de 2400 MW chacune. Il y a donc Hadjret Nouss au centre du pays, Koudiet Eddraouch � l�est et Terga � l�ouest.� A la faveur des textes l�gislatifs relatifs � la production et au transport d��lectricit�, la Sonelgaz a r�alis�, en 2000, une �tude de faisabilit� en production ind�pendante priv�e (IPP) sur le site de Hadjret Nouss. La promulgation d�une nouvelle loi conforte la compagnie nationale dans ce choix et d�cide donc de lancer le projet au courant de l�ann�e 2003. �Les conditions initiales de ce projet pr�voyaient la cr�ation d�une soci�t� pour la r�alisation de cette centrale avec un partenaire choisi suite � un avis d�appel d�offres. Ce partenaire se devait d�obtenir des offres commerciales � travers la soci�t� de projet. L��lectricit� produite devant �tre mise sur le march� sans pour autant que la Sonelgaz soit oblig�e de l�acheter�, pr�cise M. Bouterfa. Le 16 f�vrier 2004, la Sonelgaz annon�ait la r�ception de deux offres techniques d�appel � partenariat �manant de Siemens (Allemagne) et de SNC Lavalin Int (Canada). Mais au mois de juin de la m�me ann�e, le promoteur du projet est oblig� d�annuler l�appel � partenariat �suite aux r�serves formul�es par les deux soumissionnaires�. Face � la pression de ces groupes internationaux, un amendement est introduit � cet appel d�offres. Le 19 juillet 2004 a lieu la r�ception de l�appel d�offres pour la construction de la centrale. Siemens, SNCLavalin et Alstom (France) soumissionnent pour cette autre phase du projet. Alstom est cependant �limin�e. Les deux autres investisseurs semblent poursuivre les pressions puisqu�une s�rie d�amendements est introduite. Ils imposent le principe d�un contrat de conversion d��nergie ou tooling. �Le tooling est un proc�d� qui consiste � confier une mati�re � une entreprise afin que cette derni�re la restitue � son propri�taire sous une autre forme. C�est un concept tr�s utilis� en Asie, notamment en Chine, dans l�industrie textile. Dans le cas d�une centrale �lectrique, le tooling est une op�ration � travers laquelle l�acheteur de l��lectricit� approvisionne la centrale en combustible. La centrale assure quant � elle la conversion du combustible en �lectricit� et la restitue � l�acheteur�, pr�cise M. Bouterfa en ajoutant que le gazoduc est r�alis� par la Sonelgaz. Mais la compagnie nationale se voit oblig�e de faire d�autres concessions puisque le futur �partenaire� sera actionnaire majoritaire dans la soci�t� de projet et la Sonelgaz oblig�e d�acheter la totalit� de la production. Le 17 d�cembre 2005, SNC-Lavalin remporte les deux avis d�appel d�offres (construction de la centrale et investissement). Pour le volet investissement, la compagnie canadienne s�engage avec le groupe �mirati Mubadala. L�ensemble des partenaires (Sonelgaz, Sonatrach et AEC pour la partie alg�rienne et SNC Lavalin et Mubadala pour les investisseurs �trangers) engagent la proc�dure de cr�ation de la soci�t� de projet d�nomm�e Sharikat Kahraba Hadjret Nouss (SKH spa). Mais il s�av�re que SKH a remplac� SKC (Sharikat Kahraba Cherchell) qui a �t� dissoute entre-temps. Toutefois, en revenant sur la proc�dure de cr�ation de la SKH, Noureddine Bouterfa a soulev� quelques interrogations au sein de l�assistance. �Le code de commerce veut qu�il y est 7 actionnaires lors de la cr�ation d�une Spa. Dans notre cas, il manquait trois actionnaires, nous avons donc c�d� une action � trois personnes physiques qui ont par la suite renonc� � ces actions par acte notari�. Ces personnes sont des cadres dirigeants de SNC Lavalin et de Mubadala. C�est une proc�dure tout � fait l�gale, m�me si on contourne le code de commerce. Elle est souvent utilis�e � l��tranger (�) C�est un peu comme les procurations que signent les moudjahidine d�tenteurs de licence d�importation de v�hicule�, a soulign� le Pdg de la Sonelgaz. Malgr� les multiples retournements de situation et la pression des investisseurs �trangers, Noureddine Bouterfa para�t �tre satisfait du montage du projet de cette centrale �lectrique. Selon lui, l��lectricit� qui sera produite � partir de septembre 2009 par cette centrale aura un prix identique que celui appliqu� par les unit�s de production de la Sonelgaz.