Analyse n Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib khelil, a assuré que la crise financière qui frappe actuellement l'économie américaine n'aura des effets sur l'économie algérienne qu'à moyen terme. Il a en outre souligné que les revenus de notre pays en matière de vente d'hydrocarbures se stabiliseraient autour de 80 milliards de dollars, et ce, en dépit de la chute des prix du baril en raison de la crise américaine. Pour M. Khelil, la crise financière qui bouleverse les Etats-Unis et la crainte soulevée par les pays de l'union européenne d'une crise pareille «ont conduit à une importante régression en matière de demande sur les hydrocarbures et un surplus d'offres, ce qui a eu pour conséquence directe la chute des prix». L'économie nationale ne sera cependant pas affectée directement par cette crise de subprimes car «notre économie n'est liée à l'économie américaine que sur le volet d'exportation des hydrocarbures », a-t-il encore expliqué, en marge d'une visite d'inspection, hier lundi, du projet de réalisation de la centrale électrique de Hadjret Ennous, à Cherchell. Dans le même sillage, le premier responsable du secteur de l'énergie et des mines a indiqué que notre pays préserverait, durant l'année 2008, des réserves de change estimées à 137 milliards de dollars, ce qui mettrait les grands projets d'investissement lancés dans les différents secteurs à l'abri de la crise. «Les grands projets ne seront pas affectés. L'Algérie assurera une rente pétrolière dépassant les 80 milliards de dollars à la fin de l'année en cours», a assuré Chakib Khelil. Concernant les prix du pétrole pour l'année 2009, le ministre a estimé qu'il était «difficile de pronostiquer» et que cette question «sera étudiée lors de la réunion le 17 décembre prochain des pays membres de l'Opec à Oran». Lors de son inspection du projet de la centrale électrique en cycle combiné de Hadjret Ennous, M. Khelil a exhorté les responsables du chantier à accélérer la cadence des travaux pour livrer totalement ce projet en avril 2009. Le ministre n'a pas manqué d'attirer l'attention des opérateurs sur le retard accusé dans la réalisation de cette centrale, évalué, selon lui, à 05 mois par rapport aux délais initialement fixés. Cette nouvelle infrastructure sera d'un grand apport dans la couverture du pays en énergie électrique (20%) et évitera à l'Algérie le recours à l'importation de l'électricité, a indiqué le ministre qui s'est félicité du coût jugé intéressant de cette infrastructure évalué à 67 milliards de dinars alors que celui-ci est estimé à 2,5 milliards de dollars aujourd'hui. Réalisée en partenariat avec Sonatrach, Sonelgaz, Algerian Electric Energy (AEC), elle sera exploitée par le groupe SNC Lavallin (Canada) et Mubadala des Emirats arabes unis qui, selon les contrats, fournira pendant 20 ans de l'électricité à Sonelgaz, ce qui représente un volume d'énergie équivalent à 20% de la production nationale.