Le plan de sauvetage du système financier décidé par le gouvernement américain ne réglera pas le problème de la récession, a estimé hier le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil. Cette récession se ressentira forcément sur la demande mondiale de pétrole qui va diminuer, tirant ainsi dans son sillage le prix du brut vers le bas. Par ailleurs, les Etats-Unis, plus grands consommateurs, auront tendance, dans ce cas, à augmenter leur propre production. Pis encore, la crise financière qui a commencé aux Etats-Unis s'étend actuellement vers l'Europe, considérée également comme un important consommateur.Le renforcement du dollar face à l'euro, qui accélérera le retrait des investisseurs spéculatifs du marché pétrolier, contribuera également, selon le ministre, au recule des cours pétroliers. Dans cette situation, M. Khelil a considéré qu'il était prématuré de s'aventurer sur des prévisions de prix pour l'année 2009. Il a ajouté que la prochaine réunion de l'Opep qui se tiendra à Oran le 17 décembre sera mise à profit pour faire le point sur la situation du marché et agir en conséquence. Cependant, il a tenu à préciser que l'Opep ne contrôle que 40% de la production mondiale et que sans coordination avec les détenteurs des 60% de la production restante, les prix ne seront pas stabilisés. Concernant l'Algérie, le ministre a réaffirmé que, pour l'année 2008, les recettes pétrolières de l'Algérie ne seront aucunement affectées par la crise financière mondiale. Le chiffre de 80 milliards de dollars sera atteint quelles que soient les fluctuations que subira le pétrole. Le ministre de l'Energie s'est exprimé en marge de la visite qu'il a effectuée sur le site de la centrale électrique de Hadjret En-Nouss à Cherchell dans la wilaya de Tipasa. Le projet de cette centrale est, pour rappel, confié à la société Sharikat Kahraba Hadjret En-Nouss (SKH) qui lie SNC Lavalin et l'émirien Moubadala (51 %) à Sonatrach, Sonelgaz et AEC (49%). Les travaux de réalisation qui avaient commencé en juillet 2006 devaient se terminer en septembre 2008. M. Khelil a regretté le retard accusé par le projet et a insisté sur la livraison de la centrale dans les nouveaux délais annoncés. Avec l'hiver qui arrive, un autre retard engendrera des problèmes en termes de satisfaction de la demande nationale. Le ministre ne veut pas donc se retrouver dans ce scénario qui obligera l'Algérie à importer de l'électricité. Avec un taux d'avancement de travaux de 95%, la centrale sera réceptionnée, selon le constructeur, fin avril 2009, date à laquelle sera livrée la troisième et dernière tranche du projet. L'infrastructure sera alimentée en gaz par le gazoduc Medgaz. D'un montant d'investissement de 67 milliards de dinars, cette centrale aura une puissance de 1 227 MW et une capacité annuelle de production de 9 900 GWh.