8 930 nouveaux inscrits, un record, vont faire leur entr�e � l�universit� de Tizi-Ouzou cette ann�e o� les effectifs estudiantins vont atteindre la dimension d�une ville de taille moyenne. 37 000 �tudiants, selon la communication du recteur au conseil ex�cutif de wilaya consacr�e � la rentr�e scolaire et universitaire, au bilan de la saison estivale et des for�ts. Jamais l�universit� Mouloud- Mammeri de Tizi-Ouzou, satur�e depuis longtemps au point o� elle a �t� contrainte, plusieurs ann�es de suite, d�avoir recours au pr�l�vement de structures d�appoint, notamment sur le cycle secondaire, totalement inadapt�es, n�a connu un si grand nombre de nouveaux �tudiants � 6 233 filles, un autre record, et 2 697 gar�ons � all�g�e heureusement par la sortie pr�vue de 4 600 dipl�m�s � toujours d�apr�s les estimations du recteur. Les 37 000 �tudiants presque tous en cycle long (33 000), seront accueillis d�apr�s la m�me source �quivalent � 32 650 places p�dagogiques parmi lesquelles 5 500 sont totalement inad�quates. La surcharge persistera donc malgr� les 4 600 dipl�m�s sortants et les 4 000 autres places p�dagogiques promises pour la rentr�e. Ces deux chiffres additionn�s, � supposer qu�ils soient concr�tis�s, ne combleront pas le nombre des nouveaux inscrits en plus des places p�dagogiques inadapt�es. Cet aspect n�est pas suffisamment mis en �vidence par le recteur qui estime pouvoir faire une rentr�e �quilibr�e avec les 4 000 places promises. Autre insuffisance, l�universit� de Tizi-Ouzou ne compte qu�un enseignant permanent pour 28 �tudiants, loin de la norme universelle d�un pour 15, encore faut-il s�int�resser de tr�s pr�s aux grades, au travail effectif accompli par certains parmi les 1 285 enseignants et � la qualit� de l�enseignement dispens�. Faut-il s�int�resser �galement � l�organisation et au fonctionnement d�ficient d�une partie des 29 d�partements regroup�s en 8 facult�s. R�sultat, le taux moyen de succ�s de 65% affich� comme une performance, probablement par rapport aux ann�es pass�es, est loin d��tre satisfaisant contrairement � ce que laisse entendre le recteur. Le fait de compter moins de mille �tudiants en post-graduation ne semble pas particuli�rement flatteur pour une universit� datant de 1974, soit 32 ans d�existence, et qui se vante d�avoir form� 150 dipl�m�s en magist�re et en doctorat sans indiquer quand et comment ni �voquer le nombre d�enseignants ayant quitt� l�universit� faute de moyens et conditions de travail modernes et valorisants. Peut-on esp�rer obtenir de meilleurs r�sultats quand on dispose de 46 professeurs seulement r�partis sur 16 facult�s parmi lesquelles 6 d�entre elles n�ont qu�un seul et 3 autres totalement d�pourvues. Seule la facult� des sciences aligne 17 profs, les sciences m�dicales 5, l�agronomie, le g�nie-civil, l��lectronique et le droit 4 chacune. Les docents au nombre de 91 r�partis sur le m�me nombre de facult�s, 16, � raison de 2 minimum � 12 maximum. En fait, l�encadrement massif est constitu� par les ma�tres (432) et les ma�tres de conf�rence assistants soit au total 1 066 sur 1 286. La m�me interrogation et le m�me doute s�imposent quant on se vante d�h�berger 70% des effectifs occultant en revanche le fait qu�ils sont entass�s � 6 par chambre, et quand la restauration, le transport, la documentation rel�vent de la course d�obstacles, abstraction faite de l�hygi�ne et de la maintenance des infrastructures et des �quipements. Tout cela ajout� aux conflits sociaux latents n�augure pas d�une rentr�e tranquille comme l�ont promis les responsables universitaires, le recteur et la directrice des �uvres universitaires en charge des volets p�dagogique et social. Le regard demeurera fix� sur l�horizon 2009 qui verra, promet-on, la r�alisation de 20 000 places p�dagogiques et 18 000 lits universitaires � Tamda, localit� situ�e � 10 km au nord-est de Tizi-Ouzou, qui sortira de l�anonymat et de son cachet rural � vocation agricole pour devenir une ville universitaire dans la proche banlieue du chef-lieu de wilaya. Mais, au vu du rythme de r�alisation traditionnel des projets, 3 ans ne semblent pas suffisant pour une telle transformation � moins que l�acharnement au travail dont a fait preuve le nouveau wali se propage au niveau de tous les acteurs sur le terrain avec le soutien et le concours actifs de l�environnement administratif et financier. B. T. 9 000 familles n�cessiteuses recens�es Selon une premi�re estimation de la commission de wilaya de solidarit�, il y a environ 9 000 familles n�cessiteuses auxquelles 32 300 000 DA ont �t� allou�s en pr�vision du mois de Ramadhan : sur les budgets de wilaya, 16 000 000 DA, de l�Etat, 3 300 000 DA, et sur les budgets communaux, 13 000 000 DA. Ce nombre d�j� suffisamment alarmant quant � l��tendue de la pauvret�, pour ne pas dire de la mis�re croissante dans la wilaya, est probablement sous-�valu� par rapport � la r�alit� sachant que par dignit� beaucoup s�abstiennent d�afficher leur �tat de d�nuement et qu�il n�existe, par cons�quent, aucun recensement pr�cis et fiable des familles pauvres. Ce montant global, d�gag� � l�occasion du mois de Ramadhan, suffit � souligner l�ampleur de la d�tresse sociale qui demeure ignor�e durant le reste de l�ann�e. Au lieu d�agir, selon le proverbe chinois, �apprendre � p�cher plut�t que donner du poisson�, les pouvoirs publics se donnent bonne conscience en finan�ant le mois de Ramadhan par des colis alimentaires et des repas chauds consommables sur place ou � emporter, instituant la zakat et autres aum�nes qui humilient davantage les n�cessiteux quand elle n�encourage pas la mendicit�. En attendant que l�on donne de la formation, du travail et du logement, que l�on acc�de aux revendications justes et l�gitimes des travailleurs et que l�on proc�de � une juste r�partition du revenu national, seule fa�on efficace de combattre la pauvret� et rendre au citoyen sa dignit�, les n�cessiteux n�ont pas d�autres choix que d�accepter ce qu�on leur donne. B. T. TERRORISME Incursion dans un bar � Boghni, un bus incendi� � A�n Zaou�a Apr�s une relative accalmie, la localit� de Boghni, dans le sud de Tizi-Ouzou, est de nouveau cibl�e par le terrorisme. Dans la soir�e de dimanche dernier, un groupe terroriste, compos� d�une dizaine d��l�ments en tenue afghane et arm�s de kalachnikovs ainsi que de sabres, a fait irruption dans un bar situ� sur le bas-c�t� de la RN 30, � la sortie de la ville vers Dra�-El-Mizan. Selon des t�moignages concordants, c�est vers 20h que les terroristes ont investi l��tablissement. En plus du racket, les consommateurs ont eu droit � un pr�che les invitant � �revenir au droit chemin�. Avant de quitter les lieux, ils ont cass� toutes les bouteilles d�alcool trouv�es sur les lieux. Par ailleurs, et durant la m�me nuit, un bus intercept� par un groupe terroriste, dont le nombre n�a pas �t� d�termin�, a �t� incendi� au lieu-dit Tizi-N�tedlest dans la commune de A�n-Zaou�a. Il �tait 1 heure du matin environ lorsque les habitants des villages mitoyens ont �t� tir�s de leur sommeil par la forte explosion du v�hicule incendi�. Si aucun indice ne permet de l�affirmer cat�goriquement, d�aucuns s�interrogent sur l�existence de liens entre les deux forfaits d�autant qu�ils ont �t� sur rayon de moins d�un kilom�tre et non loin de la for�t de Boumehni. B. T. BOUNOUH Helouane f�te son centre de sant� Le jour tant attendu est enfin arriv�. Dans quelques mois, les habitants du village de Helouane n�auront plus � souffrir de l�isolement et de l��loignement qui les ont priv�s depuis l�ind�pendance, d�un droit �l�mentaire : l�acc�s aux soins. La population de ce village a, en effet, organis�, jeudi dernier, une c�r�monie pour c�l�brer le lancement des travaux de r�alisation d�un centre de sant� en pr�sence des autorit�s locales, des membres de la coordination des comit�s de village de Bounouh, de l�association Tagmats ainsi que Nna Ouiza, la veuve de Ali- Zamoum. Cette derni�re a d�voil� sur le site d�implantation du projet un panneau portant l�inscription : �Ici se construit le centre de sant� Ali Zamoum. Merci � son promoteur, merci � tous�. Ce promoteur n��tant autre que Dda Ali. L�ensemble des intervenants a insist� pour lui rendre un hommage appuy� pour son engagement dans la lutte d�ind�pendance du pays et, plus tard, en faveur des couches sociales d�favoris�es. �C��tait en 1999, face aux difficult�s rencontr�es par la population de Helouane pour acc�der aux soins, Ali Zamoum n�est pas rest� insensible, c�est � ce moment qu�il a propos� aux membres de l�association Tagmats dont il �tait le pr�sident de construire une structure sanitaire dans cette localit� d�sh�rit�e. Ayant achet� le terrain devant servir d�assiette au projet, Tagmats a obtenu, en 2002, du minist�re de la Sant� l�agr�ment du projet ainsi que l�engagement de l��quipement et du fonctionnement. Il restait alors � trouver les fonds n�cessaires pour la construction de l�infrastructure. Des d�marches ont �t� ainsi entreprises en direction de nombreux organismes dont M�decins du monde et la Communaut� europ�enne (programme MEDA) qui n�ont malheureusement pas abouti pour diverses raisons. Ce projet tenait vraiment � c�ur � Dda Ali, � tel point que m�me sur son lit de mort, il continuait � en entretenir les officiels venus s�enqu�rir de son �tat de sant�, malheureusement, en ao�t 2004, il d�c�de. Par fid�lit� � sa m�moire, les membres de Tagmats ont alors pr�t� le serment de poursuivre les d�marches jusqu�� l�aboutissement du projet. De nombreuses actions visant � collecter l�argent n�cessaire ont �t� lanc�es avant que le minist�re de la Sant� d�cide, en mars 2005, de prendre en charge sa r�alisation�, a d�clar� en substance M. Zourdani vice-pr�sident de Tagmats dans une allocution � travers laquelle il a bross� un tableau historique des p�rip�ties qui ont pr�c�d� le d�but du chantier. Pour sa part, M. Mekhlouf, pr�sident de l�APC de Bounouh � laquelle a �t� confi�e sa r�alisation, a tenu � assurer la population du village de la d�termination de l�APC � suivre les travaux et � veiller � ce que le projet soit livr� dans les plus brefs d�lais, tout en mettant en exergue les difficult�s rencontr�es pour l�engagement d�une entreprise en raison des caract�ristiques g�ographiques et topographiques peu propices. Il est par ailleurs promis de lancer d�autres projets visant � sortir la localit� de l�enclavement dans laquelle elle est plong�es depuis des lustres. La construction d�un foyer pour jeunes et d�une �cole ainsi que l�ouverture d�un important axe routier ont �t� ainsi annonc�es. Comme c�est de tradition dans cette r�gion o� la mis�re ne fait pas oublier le devoir d�hospitalit�, les invit�s de Helouane ont �t� convi�s � un couscous que tout le monde a appr�ci�.