Mis � part l��lectricit� install�e dans l�ensemble des foyers depuis l�ann�e 1993, le reste des infrastructures de base fait d�faut, partiellement ou compl�tement, dans le village de Tibecharine, commune de Mizrana. Situ�e dans un zone enclav�e et � la lisi�re des deux wilayas de Tizi-Ouzou et Boumerd�s, le village oubli� est distant de plus de 30 km de la premi�re ville. Tibecharine est surtout connu pour ses p�nuries d�eau potable l�gendaires. A part le captage des sources d�Alma- Techach, dans les entrailles de la for�t de Mizrana � la fin des ann�es 1970 au b�n�fice de l�alimentation, les 1500 habitants du village ont toujours connu la soif. �La s�cheresse� a redoubl� de f�rocit� avec le sabotage, en automne 1994, de la premi�re source par les terroristes. Situ� au bout de la cha�ne de distribution, le village, dont il faut ajouter les manipulations de personnes malintentionn�es des vannes dans le r�servoir de Tala-Toghrast, est priv� pendant des jours, parfois des semaines, du pr�cieux liquide. La solution reste le recours aux puits et � l�achat des citernes pour 600 DA les 2000 litres. L�APC de Mizrana, connue pour ses moyens excessivement limit�s n�arrive toujours pas r�gler, le temps d�un �t�, le probl�me. Le secteur de l�assainissement n�a rien � envier aux insuffisances du r�seau d�eau potable. R�alis� � la fin du si�cle dernier, sans l�association des citoyens du village, actuellement seul un petit nombre de foyers b�n�ficient des bienfaits du projet. Tandis que la majorit� des habitations utilisent encore les fosses septiques. Et selon nos informations, il n�existe pour le moment aucun projet pour rem�dier � la situation. Le chemin communal qui relie ce village � la RN71 a �t� rev�tu d�une tri-couche, apr�s des mois de bras de fer avec l�APC, � la fin de l�ann�e 2001. Le travail ex�cut�, tr�s loin des r�gles de l�art, a fait qu�actuellement la chauss�e se trouve dans un ��tat critique�. En effet, en plus des milliers de nids-de-poule et de petits monticules, cette route subit d�ann�e en ann�e des grignotages ainsi que la d�viation des cours d�eau naturels, de la part de certains riverains ind�licats, qui r�duisent et menacent par endroits s�rieusement la chauss�e. Et le tout se passe dans le silence des citoyens et l�indiff�rence ou �l�ignorance� des autorit�s. Pour cette situation �galement il n�existe aucun budget � l�horizon. Par ailleurs, les relations tendues entre le s diff�rents comit�s du village (rarement agr��s) et les autorit�s locales ne d�bouchent gu�re sur des acquis. Les comit�s dont les membres puis�s souvent parmi les rangs des opportunistes de tous bords et toujours anim�s par des int�r�ts personnels sordides, s�effilochent en g�n�ral avant d�achever une ann�e de repr�sentation. La jeunesse qui constitue les deux tiers de la population du village, marginalis�e, souffre d�un v�ritable mal �tre. Le ch�mage, l�isolement, l��chec scolaire et le manque de formation professionnelle demeurent les v�ritables racines de sa d�perdition. En outre, Tibecharine, en mati�re de r�sultats scolaires, demeure, sans doute possible, une zone d��chec prolong�. Force est d�admettre que la vieille �cole ouverte il y a pr�s de 40 ans a donn� naissance � moins de vingt r�ussites universitaires. Ce qui revient � un enfant sur 60 en moyenne et un bachelier tous les deux ans. Ce qui est en soi un r�sultat des plus d�cevants. L�enseignement dispens� dans cette �cole, �longtemps consid�r�e comme le bagne �ducatif ou les plus r�calcitrants des enseignants �taient affect�s�, est tellement m�diocre que la majorit� des �l�ves admis au palier sup�rieur peinent � suivre et ne d�passent souvent gu�re le seuil du coll�ge. Les abandons et les exclusions sont toujours excessifs en fin d�ann�e scolaire. Et chose bizarre, cela n�a jamais fait r�agir les parents. Tout comme le risque qu�encourent leurs enfants qui suivent leur scolarit� dans une �cole condamn�e par le CTC � la d�molition depuis la fin de l�ann�e 2003, ne les fait sortir de leur torpeur. N�anmoins, cela peut expliquer, en partie, tout le retard de ce patelin rong� par la pauvret� et la mis�re...