A trente-huit ans, Zouani Billal continue de promener son talent � travers les terrains au pays au profit de l�USMB, club dans lequel il est en train de battre un record de fid�lit�. Inusable, il fait le bonheur de son coach actuel (Moussa) qui estime que c�est un joueur qui apporte encore �norm�ment � l��quipe. Coup de projecteur sur un footballeur exemplaire. A trente-huit ans, vous �tes toujours performant. Il y a un secret ? Non, il n�y a aucun secret. Pour durer aussi longtemps � un haut niveau, c�est simple, il faut �tre s�rieux et travailleur. Pendant mon jeune �ge, j�ai beaucoup souffert parce que je travaillais beaucoup et puis, la nature m�a dot� d�un m�tabolisme exceptionnel qui me permet de ne pas prendre du poids. Il y a ceux qui pr�tendent que si vous avez dur� aussi longtemps, c�est aussi parce que le niveau de notre championnat est faible. Que r�pondez-vous ? Je ne suis pas d�accord avec ces gens et je trouve qu�en parlant ainsi, il d�nigrent non seulement notre football, mais aussi le pays. Mais je suis un nationaliste et j�estime qu�il faut sans cesse essayer d�am�liorer les choses pour avancer. Or, ce n�est pas en d�bitant ce genre d�affirmations gratuites que l�on r�glera les probl�mes. Moi sur le terrain, j�ai d�autres devoirs comme celui d�aider les jeunes par exemple et de les faire profiter de ma longue exp�rience � Blida. A l�USMB, vous �tes pratiquement un monument ? Disons que j�ai consacr� toute ma vie � ce club puisque cela va faire vingt-six ans que je porte son maillot. Alors pourriez-vous expliquer pourquoi, malgr� la pr�sence de riches industriels et des infrastructures acceptables, l�USMB n�a pas encore remport� un titre ? C�est vrai que la r�gion de Blida poss�de de richissimes industriels comme vous le dites, mais quand je constate que notre pr�sident actuel se retrouve seul � g�rer le club, c�est honteux parce que s�il y avait de l�union et de la �nia� ce serait diff�rent. L�avantage � Blida c�est que nous avons une seule �quipe-phare, l�USMB et non pas comme � Alger o� il y a au moins une dizaine de clubs. Mais pourquoi les riches Blid�ens n�arrivent pas � s�unir pour faire de l�USMB un tr�s grand club ? Je ne sais pas et ce n�est pas � moi d�apporter des r�ponses � un probl�me profond, mais si je m�en tiens � ma petite exp�rience il y a une chose qui est s�re. Laquelle ? En 1992, quand tout le monde s��tait mobilis� pour que l�USMB acc�de parmi l��lite apr�s dix-sept ans de purgatoire, le pari avait �t� tenu. A l��poque, tous les supporters, les dirigeants, les joueurs et pratiquement toute la population �tait derri�re le pr�sident et c�est ainsi que le d�fi avait �t� relev�. En 1996, ce fut le m�me sc�nario. Cela veut dire que lorsqu�on s�unit, il y a une force qui jaillit. L�USMB a �t� cr��e en 1932 et on m�a appris que pendant la p�riode coloniale, un pr�sident du club �tait all� jusqu�� vendre ses terres pour combler le d�ficit financier de l��quipe en ce temps-l�. C�est ce type de dirigeants qu�il nous faut aujourd�hui. Oui, mais on dit que Zahaf a d�pens� beaucoup d�argent, mais cela n�a pas suffi pour que l�USMB joue les premiers r�les ? Je dois reconna�tre que M. Zahaf a apport� beaucoup d�argent de sa poche au club. Et notamment la saison derni�re avant le recrutement de nombreuses �stars� ? Justement, � la fin de la saison derni�re, on s��tait r�uni avec lui et je lui avais dit que nous n�avions pas tout fait pour que l�USMB atteigne ses objectifs et pourtant elle m�rite mieux. Mais, cette saison, on a gagn� une chose, l�apparittion de jeunes talentueux avec lesquels on peut travailler sur au moins six ann�es. Cette saison sera donc une p�riode de transition ? Oui, mais je pense qu�on peut jouer les premiers r�les et accrocher une place honorable d�s cette saison. Par contre, je crois que l�ann�e prochaine, on pourrait viser des places en haut du tableau. L�an dernier, Zahaf avait ramen� un coach br�silien. Avec le recul, vous �tes pour ou contre des techniciens �trangers ? La mentalit� du joueur alg�rien ne peut �tre comprise que par un Alg�rien. Par cons�quent, moi je suis contre le technicien �tranger dans les conditions actuelles. Paolo Rubim n�avait rien apport� de nouveau ? Il travaillait souvent sur le tableau et c��tait beau � voir, mais son message ne passait pas parce qu�il n��tait pas alg�rien. Que devient votre fr�re R�da, l�ex-joueur de l�USMB et de l�USMA ? Il s�est reconverti � la fonction d�entra�neur et il dirige actuellement l��quipe de la commune de B�ni-Tamou. Comment voyez-vous la suite du championnat avec notamment un difficile d�placement cette semaine � Alger pour affronter l�OMR ? Tous les d�placements sont difficiles, mais je suis tr�s confiant parce que nous avons des jeunes ambitieux et qui frappent � la porte de la titularisation permanente. Je demande juste � nos supporters d��tre un peu patients. Vous avez l�intention de continuer � jouer jusqu�� quel �ge ? Tant que je me sens bien et que l�USMB a encore besoin de moi, je r�pondrai toujours pr�sent. Je ne fais pas attention � mon �ge, mais d�s la fin de cette saison, je prendrai une d�cision ferme, soit continuer soir raccrocher. Certains supporters blid�ens affirment qu�on devrait �riger votre statue au centre-ville de Blida pour services rendus ? Cela me fait chaud au c�ur, que des gens pensent ainsi. Je crois que dans toute l�histoire du club blid�en, je suis le seul joueur � avoir �t� aussi fid�le. Cela fait vingt-six ans que je suis blid�en. S�il faut que l�on m�honore pour ma fid�lit� et pour services rendus, j�appr�ci�rais �norm�ment. Propos recueillis par H. B.