Mustapha Fahem a la particularit� d�avoir particip� � quatre Jeux olympiques au sein de la s�lection nationale de boxe dont il �tait le kin� attitr�. Enseignant � l�Ecole param�dicale de Parnet, il s�est install� � son compte et s�occupe aujourd�hui des joueurs de foot de l��lite parmi lesquels un certain Hocine Achiou. Coup de projecteur sur un manipulateur... de muscles. Le Soir d�Alg�rie : A combien de Jeux olympiques avez-vous particip� en tant que kin� de la s�lection nationale de boxe ? Mustapha Fahem : J�ai particip� � quatre Jeux olympiques, ceux de 1980, 1984, 1988 et 2004. J��tais le kin� attitr� de l��quipe nationale de boxe. Quels ont �t� les meilleurs JO pour vous ? Sans h�siter, je dirais ceux de 1984 � Los Angeles o� l�Alg�rie avait remport� ses deux premi�res m�dailles olympiques depuis l�ind�pendance du pays. D'ailleurs, ce sont deux boxeurs, Moussa et Zaoui qui avaient �t� m�daill�s en bronze. Et je vous rappelle que sur le podium, il y avait Moussa et un certain Evander Holyfield qui est devenu champion du monde des lourds par la suite. L�Am�ricain Holyfield devient champion du monde apr�s les JO et Moussa sombre dans l�anonymat. Avez-vous une explication ? Il a plusieurs raisons qui l�expliquent. Premi�rement, il n�y avait pas de professionnalisme de boxe en Alg�rie. Deuxi�mement, la prise en charge d�un boxeur en Alg�rie est loin d��galer celle d�un pugiliste en Am�rique. Apr�s son triomphe aux JO de Los Angeles, Moussa est revenu au pays en tant que soci�taire de l�ASMO, il ne touchait qu�un salaire de mille dinars par mois. Par la suite, il s�est retrouv� dans la rue sans avoir les moyens de subvenir � ses besoins ni � ceux de sa famille. C��tait un grand champion qui a �t� marginalis� par l�ingratitude de son pays. Franchement, croyez-vous que Moussa aurait pu �tre champion du monde s�il avait �t� Am�ricain ? J�en suis persuad� et pour preuve, c�est que lorsque Moussa avait triomph� en quart de finale contre un Anglais, c�est Mohamed Ali lui-m�me qui s�est d�plac� vers notre vestiaire pour lui serrer la main et lui dire : �F�licitations Monsieur, vous �tes un grand boxeur !�. C�est une sc�ne qui m�a marqu� d�autant plus que c�est moi qui traduisais les propos de Mohamed Ali � Moussa. Quel est le r�le exact d�un kin� au sein d�un staff technique de boxe ? Pr�parer l�athl�te sur le plan musculaire avant un combat. Cela va de la pr�paration du visage au bandage pour �viter les accidents. Pendant les minutes de repos, au cours des confrontations, pour s�occuper de la r�cup�ration maximale du boxeur pendant que le coach lui prodigue des conseils. Et apr�s le combat, le kin� est charg� d�assurer la r�cup�ration du boxeur. Quelles sont les blessures les plus graves pour un boxeur ? Ce sont les arcades et les paupi�res parce que quand elles commencent � saigner, il est difficile d�arr�ter le sang surtout chez les professionnels. C�est diff�rent chez les amateurs. Oui, parce que chez les amateurs, le boxeur est prot�g� par quatre personnes : l�arbitre, le m�decin du ring, le kin� et son entra�neur. Cela veut dire que si ces gens voient une situation � risque, ils sont tenus d�arr�ter le combat ce qui n�est pas le cas chez les �pros�. Etes-vous pour ou contre le port du casque chez les �pros� ? Je suis pour. En plus de vingt ans de pr�sence dans la boxe, j�ai remarqu� que le casque �tait vraiment un bon moyen de protection. Celui-ci, notamment r�partit l�onde de choc sur un coup c�r�bral et c�est bien pour la sant� du boxeur. Malheureusement, chez les �pros�, il y a d��normes enjeux financiers et il faut du spectacle et c�est pour cela que l�on rechigne � y imposer le casque. Enseignez-vous toujours la kin�sith�rapie ? Non, j�ai arr�t� l�enseignement qui a �t� ma premi�re fonction avant de travailler dans le foot, puis la boxe. Dans quel club de football avez-vous exerc� ? J�ai d�but� au RCK, puis je me suis retrouv� au NAHD des ann�es 80 avec Hadj Boudissa. Et Rabah Madjer a d� souvent s�en remettre � vos mains. Pas seulement lui, mais les autres aussi tels que les Guenoun, Fergani etc. A l��poque, vous imaginiez-vous que Madjer allait devenir une star mondiale quelques ann�es plus tard ? A l��poque, on �tait d�j� �merveill�s par son talent et ses qualit�s morales. Moi, je savais qu�il �tait un grand parce qu�il ne doutait pas de ses capacit�s. Je me rappelle qu�apr�s la Coupe du monde de 1982, il avait un probl�me de pubalgie et on devait lui pr�parer un programme sp�cial. Malgr� la douleur, il ne rechignait jamais � l�effort et surtout il prenait soin de lui et de sa sant�, tout comme un Dziri Billal aujourd�hui. Est-ce cela le secret de la long�vit� de Dziri ? Entre 13 heures et 16 heures, vous ne verrez jamais Dziri dehors pour la simple raison qu�il est chez lui en train de faire sa sieste pour r�cup�rer. Ce n�est pas le cas du jeune joueur alg�rien d'aujourd'hui qui est toute la journ�e debout et qui ne permet pas � son corps de recharger les accus comme on dit. Dans quel club �tes-vous aujourd'hui ? Je ne suis dans aucun club mais je travaille � mon compte avec des joueurs de l��lite. Lesquels par exemple Actuellement, je m�occupe de Hocine Achiou. Quel est le probl�me d�Achiou ? Achiou a �t� op�r� d�une hernie discale. Comment peut-on souffrir d�une hernie discale � trente ans ? Ce n�est pas normal d�en souffrir � cet �ge mais dans le cas d�Achiou, les erreurs ont �t� commises dans sa pr�paration physique quand il �tait jeune. Quand on travaille les abdominaux en position de pression au niveau des disques vert�braux, les muscles se d�veloppent en longueur et n�assurent aucune protection � la colonne vert�brale. Par cons�quent, Achiou a subi des chocs pendant sa carri�re et comme il n�avait pas une bonne protection musculaire, il a subi cette hernie. Achiou pourra-t-il rejouer ? Je rassure les supporteurs usmistes et je dis qu�Achiou a une volont� de fer et qu�il fait tout pour revenir. Nous travaillons ensemble et je pense m�me qu�il pourra effectuer sa rentr�e pour la fin du championnat.