C�est peut-�tre le seul et unique bilan, informel bien �videment, qui vient d��tre fait sur l��tat de l�enseignement de la langue amazighe dans l��cole alg�rienne. Loin des ambitions affich�es par le minist�re de l�Education nationale, l�enseignement de cette langue est encore au stade de pi�tinement. Pis encore, apr�s onze ann�es depuis l�introduction de tamazight � l��cole, le gouvernement parle encore de p�riode d�exp�rimentation. Devant ce constat d��chec et de recul, le Haut commissariat de l�amazighit�, instance charg�e par la pr�sidence de la R�publique de promouvoir la culture et la langue amazighes, a tir� la sonnette d�alarme et interpelle le minist�re de l�Education nationale de revoir sa politique de gestion de ce dossier. Un dossier qui, dira le secr�taire g�n�ral du HCA, M. Youcef Merrahi, �que le pouvoir fait sortir � chaque fois que la conjoncture politique l�exige�. Invit� du Forum hebdomadaire de la radio Cha�ne II, M. Merrahi a �mis une s�v�re critique sur l�enseignement de tamazight. Le HCA saisit le minist�re de l�Education nationale pour faire toute la lumi�re sur les v�ritables raisons de ce recul sur les d�cisions prises depuis 1995. Il serait inadmissible et incompr�hensible aujourd�hui d��valuer l�introduction de tamazight dans les �tablissements comme une simple exp�rience, jug�e d�ailleurs comme un �chec par la tutelle. Instaur�e uniquement dans 16 wilayas, la langue amazighe n�est finalement qu�une option dans l�enseignement dont les parents se r�servent le droit d�approuver ou de refuser � leurs enfants. �Depuis quand, demandons- nous l�avis des parents et des �l�ves sur les programmes d�enseignements dispens�s dans nos �coles�, s�interroge l�invit� de la radio qui insiste par ailleurs, sur la n�cessit� de rendre obligatoire l�enseignement de tamazight et d�plore la �vision bureaucratique du MEN sur l�enseignement de cette langue�. Le HCA ne va pas sans constater l�absence de volont� de la part du gouvernement pour promouvoir cette langue. M. Merrahi a d�nonc� avec amertume les propos tenus par le ministre Benbouzid concernant l�enseignement de tamazight disant qu��il n� y a pas une demande sociale dans ce sens�. Heurt� par ces d�clarations, M. Merrahi invite les responsables de l��ducation � revoir la conjoncture qui a donn� naissance � l�introduction de tamazight dans l�enseignement, � savoir la gr�ve des cartables de 1995 enregistr�e en Kabylie. Compte tenu des moyens financiers dont dispose le minist�re de l�Education nationale, le HCA s�interroge sur le fait que ce d�partement n�a pu former aucun enseignant en langue amazighe. Pourtant, plusieurs promotions de licenci�s en tamazight sont sorties des universit�s alg�riennes, sans qu�elles puissent �tre ins�r�es dans les programmes de formation de formateurs, pour �tre admises dans l�enseignement. L�orateur pr�cise �galement que 90% des b�n�ficiaires de l�enseignement de tamazight se concentrent au niveau des trois wilayas de Tizi- Ouzou, B�ja�a et Bouira, d�laissant ainsi les 13 autres wilayas concern�es par ce programme. Autre probl�me, voir pr�texte invoqu� par le MEN pour justifier sa fuite en avant concernant cette question sensible, celui de la transcription de tamazight. M. Merrahi se dit surpris de voir ressurgir cette question � chaque rentr�e scolaire, alors qu�elle a �t� tranch�e et le choix des p�dagogues et universitaires a �t� arr�t� sur la transcription en lettres latines, du fait que tous les ouvrages et les recherches r�alis�s jusqu'� pr�sent autour de cette langue sont en lettres latines. �Si d�autres �critures ont �t� utilis�es dans l��dition des ouvrages en tamazight, cela rel�ve de la seule responsabilit� du minist�re de l�Education. C�est lui qui est charg� de suivre les recommandations qui ont �t� adopt�es dans ce sens. Pour r�sumer la situation, M. Merrahi a r�it�r� la disposition du HCA � reprendre les discussions avec le MEN afin de faire un bilan d�cortiqu� sur l�enseignement de la langue amazighe et trouver une issue � cet �tat de l�thargie et de stagnation qu�enregistre l�introduction de cette langue nationale dans le syst�me �ducatif.