Le pr�sident ta�wanais Chen Shui-bian traverse une p�riode de grande turbulence alors que les accusations de corruption contre le chef de l'Etat et son �pouse provoquent de nouveaux remous dans l'�le. Depuis des mois, une partie de l'opinion demande la d�mission de M. Chen dont la popularit� est au plus bas et les manifestations de rue se sont multipli�es � l'automne pour le forcer � quitter son poste. L'opposition ta�wanaise, emmen�e par le vieux parti du Kouomintang (KMT) a d�pos�, mardi 7 novembre 2006, une nouvelle motion afin de destituer le pr�sident dont l'�pouse, Wu Shu-chen, a �t� inculp�e, vendredi, pour corruption et usage de faux. Les procureurs reprochent � �la premi�re dame� du pays d'avoir d�tourn� 450 000 dollars d'une organisation contr�l�e par le pr�sident et suppos�e financer des initiatives diplomatiques ta�wanaises � l'�tranger. D�s l'annonce de cette inculpation, M. Chen avait balay� �ces accusations (...) inacceptables�, affirmant que ces sommes avaient servi � des �missions diplomatiques secr�tes�... Les procureurs ta�wanais estiment, quant � eux, avoir r�uni des preuves suffisantes pour accuser formellement le chef de l'Etat de corruption. M. Chen a donc adopt� une nouvelle strat�gie de d�fense. Certes, il rejette les charges pesant contre lui et son �pouse, mais il a promis sa d�mission si ces accusations s'av�raient fond�es. �Je n'ai aucun d�sir de m'accrocher au pouvoir�, a-t-il d�clar� dimanche dans une allocution t�l�vis�e en direct. �Si la justice m'inculpe, je m'inclinerai�, a-t-il ajout�. Puis, dans un mea culpa inattendu, il a reconnu avoir menti et utilis� de fausses factures pour utiliser des fonds. Mais pas � des fins personnelles : �J'ai menti et je m'en excuse, a-t-il dit, mais j'ai menti pour le bien de mon pays�. Les relations, d�grad�es, de Ta�wan avec P�kin, qui souhaiterait le d�part de ce pr�sident enclin � d�clarer une ind�pendance formelle vis-�-vis de la Chine continentale, lui servent � justifier l'utilisation de ces fonds secrets. La R�publique populaire s'efforce d'isoler Ta�wan sur la sc�ne internationale. Le gouvernement est donc contraint d'utiliser des caisses noires dans le cadre de missions dont les secrets, explique le pr�sident, �doivent �tre emport�s dans mon lit de mort�... Pour l'heure et en tant que pr�sident, il jouit d'une immunit� lui permettant d'�chapper � une condamnation. Les responsables du KMT et leurs alli�s du Parti du peuple en premier (PFP), l'autre formation de l'opposition, ont donc lanc� une troisi�me motion de d�fiance contre le pr�sident qui, en juin et octobre, avait d�j� surv�cu � deux motions du m�me ordre. Si jamais cette derni�re �tait adopt�e, un r�f�rendum sur l'avenir du pr�sident pourrait �tre organis�. Mais le texte pr�sent� vendredi au Parlement devra �tre approuv� par 147 des 220 parlementaires. Or, l'opposition n'occupe que 124 si�ges. Le sort de M. Chen d�pendra dans ce cas du comportement de certains d�put�s de sa propre formation, le Parti d�mocratique progressiste (DPP).