La Commission europ�enne a d�fendu, lundi dernier, son approche de sa politique de voisinage (PEV). Mme Benita Ferrero-Waldner, commissaire charg�e des relations ext�rieures, a soulign� lors de la pr�sentation de l�offre europ�enne que celle-ci �reste ouverte� et que chaque pays �tait �libre de choisir le rythme� de sa coop�ration avec l�UE. L�Alg�rie, relevons-le, a, � maintes reprises, d�clar� qu�elle pr�f�rait le cadre de l�association, con�u et adoub� � Barcelone en 1995. Depuis, il faut le noter, l�Europe, rattrap�e par ses d�mons paternalistes et �go�stes et, redevenue, rapidement, intransigeante et peu regardante envers son flanc sud, a op�r� un tournant majeur dans son appr�ciation du g�n�reux et prometteur processus �dict� dans la capitale catalane. En effet, et alors que le processus dit de Barcelone suivait son cours, la Commission europ�enne sous la houlette de Jos� Manuel Barroso lui substitue une autre d�marche, travaill�e, unilat�ralement, par Bruxelles et pompeusement appel�e politique de voisinage. Celle-ci n�est, en d�finitive, qu�une approche de type n�ocolonial visant � obliger les autres � se conformer aux oukazes et aux int�r�ts � aux seuls int�r�ts � des Vingt- Sept. Les plans d�action, la colonne vert�brale, en fait, de la PEV ne sont ni n�gociables, ni discutables, ni ne peuvent �tre l�objet d�une quelconque controverse. C�est l�Europe de Barroso qui les propose et aux autres de prendre ou de laisser. Aux antipodes, bien �videmment, du processus de Barcelone qui mettait � table les partenaires et permettait, apr�s d��pres discussions, de conclure sur des consensus viables et s�rieux. En tout �tat de cause, le programme annonc� lundi pr�voit le renforcement de la coop�ration �conomique et est dot� d�un fonds d�investissement de 700 millions d�euros (fonds communautaires) et pr�voit �d�aider� 16 pays voisins de 2007 � 2013. L�int�r�t, selon la Commission europ�enne, de ce fonds est d��tre apte � �mobiliser des pr�ts bonifi�s suppl�mentaires (de 4 ou 5 fois le montant initial) et ce, gr�ce au concours de la Banque europ�enne d�investissement et de reconstruction et de d�veloppement et d�autres organismes financiers. En plus des 700 millions d�euros pris du m�canisme de la PEV, qui, de fait, se substitue au programme Meda, 300 millions d�euros seront affect�s � la �facilit�-gouvernance� visant � �r�compenser et soutenir� les r�formes contenues dans les plans d�action. Selon Mme Ferrero-Waldner, responsable de la PEV au sein de la Commission europ�enne, les propositions pr�sent�es cette semaine visent au �r��quilibrage en faveur des voisins de l�Est (Arm�nie, Azerba�djan, Belarus, G�orgie, Moldavie et Ukraine). A d�faut de pouvoir changer la g�ographie, ce qui aurait l�immense avantage pour les Europ�ens de se �d�barrasser� de l�Alg�rie, de la Tunisie, du Maroc ou de la Libye, la Commission europ�enne s�adonne � une approche qui peut, politiquement, �loigner d�elle le Maghreb et la rapprocher de l�Est. Les plans d�action de la PEV r�v�lent, on ne peut mieux, la strat�gie de Barroso-Ferrero, con�ue, d�s le d�part, comme une �uvre de destruction massive du processus de Barcelone, � mi-chemin de son parcours, la PEV remplit, parfaitement, sa mission. A. M.