L'Algérie, selon la Commission européenne, “anticipe certains éléments de la politique européenne de voisinage, mais sa priorité actuelle est la mise en œuvre de l'accord d'association”. Aujourd'hui, Mme Benita Ferrero-Waldner, membre de la Commission européenne chargée des relations extérieures et de la politique européenne de voisinage, accueillera à Bruxelles la toute première réunion entre les ministres et d'autres représentants de l'ensemble des pays couverts par la Politique européenne de voisinage (PEV) et leurs homologues de l'Union européenne. Cette conférence internationale, intitulée “Travailler ensemble au renforcement de la politique européenne de voisinage”, comporte une session ministérielle le matin, qui mettra l'accent sur les possibilités d'une libéralisation des échanges, la mobilité et les défis posés par le changement climatique et la sécurité énergétique. La session de l'après-midi élargira le débat aux autres parties concernées, notamment aux représentants du monde économique et aux organisations non gouvernementales. La conférence sera ouverte par José Manuel Barroso, président de la commission, Luis Amado, ministre portugais des Affaires étrangères et président en exercice de l'UE, et de Mme Benita Ferrero-Waldner. “Cette conférence soulignera la détermination de l'UE à développer un partenariat individuel et différencié qui reflète l'intérêt de chaque voisin”, affirme Mme Benita Ferrero-Waldner. La Politique européenne de voisinage (PEV) a été développée en 2004. L'UE propose à ses voisins une relation privilégiée, basée sur un engagement mutuel en faveur des valeurs communes (démocratie et droits de l'homme, la règle de droit, la bonne gouvernance, les principes d'économie de marché et le développement durable). L'élément-clé de la politique européenne de voisinage repose sur les plans d'action bilatéraux approuvés mutuellement par l'UE et chaque partenaire. Ceux-ci définissent un programme de réformes économiques et politiques avec des priorités à court et moyen terme. En décembre 2006, la Commission européenne a présenté de nouvelles idées pour améliorer l'incidence de la PEV, en offrant des possibilités supplémentaires aux pays partenaires et même un soutien renforcé aux voisins déjà engagés dans des réformes politiques et économiques. À l'issue de la présidence allemande de l'UE, ces idées ont été largement approuvées par le Conseil européen. Douze pays ont déjà adhéré à cette nouvelle politique et signé avec l'UE des plans d'action. Avec la Tunisie et le Maroc, les plans d'action sont en vigueur depuis 2005. Pour l'Algérie, la priorité est donnée à l'application de l'accord d'association, entré en vigueur le 1er septembre 2005. L'Algérie semble attendre pour “mieux voir et comprendre”. Bruxelles confirme et rappelle que lors du sommet anniversaire de Barcelone, “l'Algérie s'est montrée assez réservée à l'égard de la Politique européenne de voisinage (PEV) et a clairement indiqué sa volonté de s'en tenir, à ce stade, à la mise en œuvre de l'accord d'association.” L'UE a pris “bonne note” de cette position et se dit “disponible pour entamer un dialogue sur un plan d'action quand les autorités algériennes le décideront”. Certains reconnaissent que la ratification de l'accord d'association a été un exercice difficile pour les autorités algériennes qui ont principalement misé sur l'ancrage politique à l'union, plutôt que le libre-échange qui, en termes économiques, ne représente pas vraiment de valeur ajoutée pour l'Algérie. “À ce stade, il est prématuré d'anticiper l'adoption d'un plan d'action voisinage avec l'Algérie”. La Commission européenne, dans un document relatif au programme indicatif national 2007-2010 pour l'Algérie, confirme ainsi le refus de notre pays de s'inscrire, du moins dans l'immédiat, dans ce nouvel instrument proposé par l'Union européenne à ses voisins. “Dans le cas de l'Algérie, la ratification de l'accord d'association a été un exercice difficile pour le pouvoir algérien qui a principalement misé sur l'ancrage politique à l'UE”, estime le document. L'Algérie, relève la commission, “anticipe certains éléments de la politique européenne de voisinage mais sa priorité actuelle est la mise en œuvre de l'accord d'association”. M. R.