“Il faut tirer tout le potentiel de l'accord d'association”, a souligné, hier, la commissaire européenne aux relations extérieures et à la politique de voisinage, Mme Benita Ferrero Waldner, lors d'une rencontre avec la presse au salon d'honneur de l'aéroport Houari-Boumedienne. Reçue par le président de la République, le Chef du gouvernement et par le ministre des Affaires étrangères, Mme Benita Ferrero Waldner affirme avoir abordé avec ses interlocuteurs trois grands volets. Il s'agit, explique la commissaire européenne aux relations extérieures et à la politique de voisinage, de la coopération intensive de la lutte antiterroriste, des réformes économiques et sociales et comment soutenir et assister l'Algérie et, enfin, des questions d'immigration et de réadmission. Mme Benita Ferrero Waldner affirme qu'une commission de 15 personnes séjourne actuellement en Algérie et “coopère profondément avec les autorités algériennes dans le cadre de la lutte contre le terrorisme”. Mais, semble-t-il, c'est sur la question de la circulation des personnes que des divergences apparaissent. L'Algérie ne peut pas concevoir la mise en œuvre de l'accord d'association sans que ce problème soit abordé. Les propos du secrétaire général au ministère des Affaires étrangères résument la vision algérienne. “On ne peut pas continuer avec le système de visa actuel”, affirme-t-il. La commissaire européenne aux relations extérieures et à la politique de voisinage reconnaît, pour sa part, que plusieurs pays, pas seulement l'Algérie, demandent “des facilitations” pour des groupes de personnes, hommes d'affaires, étudiants, etc. Néanmoins Mme Benita Ferrero Waldner avance comme préalables à la mise en place de ces facilitations la nécessité de se mettre d'accord sur les questions d'immigration illégale et de réadmission. “Il faut des accords de réadmission”, suggère-t-elle. La mise en œuvre de l'accord d'association, prévue le 1er septembre prochain, “impliquera la prise en charge de ce volet”, nuance Mme Waldner, estimant que la question de la circulation des personnes, y compris des visas et de l'immigration clandestine continuera à faire l'objet de discussions entre les deux parties. Le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères précise que les relations entre l'UE et l'Algérie “vont entrer dans une phase qualitativement supérieure”, à la faveur de la mise en œuvre de l'accord d'association. Il a précisé que l'Algérie a présenté un plan d'action servant à la préparation de l'entrée en vigueur de cet accord qui va être étudié par la Commission européenne avant son adoption par les deux parties. Il annonce la tenue prochaine, sans préciser la date, d'un forum des investissements sous l'égide de la Commission européenne à Alger. Interrogée sur la situation de le presse et le cas de Benchicou, Mme Benita Ferrero Waldner, évasive dans sa réponse, explique qu'elle a rencontré la société civile. Elle souligne que les problèmes soulevés seront traités dans le cadre des sous-comités prévus par l'accord d'association. Mme Waldner a fait remarquer, à l'occasion, que la situation en Algérie s'est nettement améliorée depuis sa première visite en 1998. Concernant la politique de voisinage, les deux parties semblent vouloir prendre le temps de la réflexion. Pour le secrétaire général du ministre des Affaires étrangères, l'important est la mise en œuvre de l'accord d'association dans de bonnes conditions. Mme Waldner est convaincue du renforcement de la coopération Algérie-UE. La commissaire européenne aux relations extérieures et à la politique de voisinage souligne “la détermination de l'UE à augmenter ses aides envers l'Algérie”. Durant les sept dernières années, affirme-t-elle, l'appui financier de l'UE pour le développement en Algérie a atteint 350 millions d'euros. Meziane Rabhi