Organis�e sous le haut patronage du wali de Mila, Djamel-Eddine Salhi, la salle de d�lib�rations de la wilaya a abrit�, lundi dernier, une importante et bien d�actualit� journ�e d��tude qui a eu pour th�me : �L�information de proximit� et le d�veloppement�. Pr�par�e et anim�e conjointement par la cellule de communication de la wilaya et certains confr�res de la presse nationale accr�dit�s � Mila, cette journ�e a �t� rehauss�e par des invit�s de marque, des communications et des interventions de qualit� et une organisation impeccable. Dans son allocution d�ouverture, le wali a, apr�s avoir souhait� la bienvenue � tous les invit�s et les participants (invit�s de la wilaya, autorit�s locales civiles et militaires, �lus locaux et repr�sentants de la soci�t� civile),sch�matis� les contours des travaux et d�fini les r�sultats escompt�s par de telles assises. Djamel- Eddine Salhi s�est dit ravi de se retrouver une nouvelle fois en compagnie des repr�sentants des m�dias, qu�il consid�re comme des partenaires incontournables dans le d�veloppement local. �Dire la v�rit� aux citoyens et, en toute objectivit�, reste � mon sens la principale et essentielle mission du journaliste ou correspondant de presse, bien que cette mission n�est pas toujours de tout repos�, estime-t-il avant de d�clarer ouverte cette journ�e d��tude, lui souhaitant une r�ussite totale. Le premier intervenant �tant le professeur Chemam Abdelwahab (facult� des sciences �conomiques de l�universit� de Constantine). Sous le th�me : �Le r�le de l�information de proximit� dans le d�veloppement�, ce docteur en relations internationales consid�re que le d�veloppement local �tait, en Alg�rie, le prolongement de la politique �conomique globale engag�e par le pays, alors qu�actuellement, on est pass� � une autre �tape o� l�Etat est devenu (ou tente du moins de le devenir) un simple r�gulateur, avec de nouveaux concepts et une nouvelle approche de l�Etat r�gulateur, y compris dans le d�veloppement local. Cette politique a pour principal facteur l�ouverture �conomique engag�e dans le cadre de cette mondialisation impos�e � tout le monde. Cette nouvelle approche consiste � ouvrir le champ � une large frange de la population d�o� l�importance av�r�e de l�information et des m�dias dans leur ensemble ou ce qu�on appelle l��conomie de savoir ou l��conomie immat�rielle qui a pris beaucoup d�ampleur dans la nouvelle politique �conomique mondiale. L�information de proximit�, poursuit l�intervenant, est con�ue par rapport au citoyen dans sa frange la plus large, parce que c�est justement lui, le premier concern� par le d�veloppement local, du moment qu�il y a une relation, plus au moins conflictuelle entre les uns et les autres, il faut trouver par quel moyen transmet-on le mieux l�information � ce citoyen pour arriver � une interactivit� entre les trois paliers : l�Etat, le secteur public et la soci�t� civile. Le docteur conclut que l�information de proximit� en Alg�rie est � cr�er, car elle n�existe toujours pas. Malgr� les engagements et les efforts consentis par les uns et les autres, beaucoup reste � faire dans ce domaine. En tant qu�homme de terrain, Ali Djerri PDG du quotidien El-Khabar a, dans son intervention, insist� sur la triptyque : d�mocratie, droit et libert� de l�homme et d�veloppement. Pour lui l�objectif primordial pour un journaliste ou correspondant local est de transmettre objectivement l�information au lecteur d�o� sa contribution dans la prise de conscience, du citoyen dans son engagement sur tous les plans qui le concernent, en premier chef. Pour le PDG d� El- Khabar, l�Alg�rie n�a aucune strat�gie dans le domaine de l�information, m�me la d�cision de maintenir ferm� le champ audiovisuel est un non-�v�nement, dans l��tat actuel des choses, puisque les satellites foisonnent au-dessus de nos t�tes et nous bombardent de cha�nes TV de tout genre. Avancer l�argument qui pr�tend que notre soci�t� n�est pas encore pr�te pour ce genre d�ouverture m�diatique ne tient plus la route et n�engage que ses concepteurs. M. Ali Djerri donne l�exemple de la cha�ne El Djazira, un moyen plus puissant que n�importe quelle bombe nucl�aire et qui fait d�un petit pays comme le Qatar, une v�ritable puissance incontournable dans les quarte coins du monde. Ouvrir le champ politique en maintenant ferm� le champ m�diatique est un non-sens, conclut-il. Abondant dans le m�me sens, Kamel Brouki, directeur de la station r�gionale ENTV de Constantine, estime qu�il est plus que n�cessaire de cr�er d�autres cha�nes, plus sp�cialis�es et plut�t priv�es que publiques. Il faut m�me aller vers la cr�ation de cha�nes r�gionales et locales. La t�l�vision alg�rienne est critiqu�e par tout le monde, et nous sommes les premiers � le faire dans l��tat actuel des choses. Car une cha�ne g�n�raliste comme la n�tre n�est plus en mesure de contenter tout le monde, en m�me temps et �tre partout � la fois, d�autant plus que pour nos responsables, seul le JT de 20 heures compte. �Si je passe dans le journal OK, sinon je ne collabore pas.� C�est cela la condition sine qua non de tout le monde. �Il est grand temps pour nous de passer de t�l�spectateurs consommateurs � t�l�spectateurs acteurs�, conclut M. Brouki. Dans un th�me intitul� : �L�information en Alg�rie, entre r�alit� et perspective�, le docteur Kherief Hocine, enseignant � l�institut de communication, d�gage deux grands id�es dans le traitement de ce th�me : l��poque de la premi�re exp�rience de l�information de proximit�, juste apr�s l�ind�pendance, avec le lancement de deux titres r�gionaux, en l�occurrence An Nasr � Constantine et El Djamhouria � Oran. Ensuite il y a eu la p�riode d�ouverture de la presse �crite, � l�or�e de l�ouverture politique, o� il y a eu la cr�ation de pas moins de 144 publications, toutes tendances confondus. C��tait une exp�rience avec ses hauts et ses bas, et le secteur continue toujours de faire son apprentissage, car la presse, quelle qu�elle soit doit obligatoirement respecter les principes et les valeurs de la soci�t�. L�intervenant finit par dire que la libert� de la presse est relative � travers le monde entier, car cette libert� est et reste, dans tous les cas de figure, assez limit�e, parce qu�il est d�abord tr�s important de d�finir les concepts m�mes de la d�mocratie, de la libert� d�expression et de toute autre libert�.