Tout le monde � Tigzirt-sur-mer aura gard� en m�moire les contestations massives qui avaient suivi l�attribution des 48 logements sociaux au mois d�octobre 2006. Selon une source officielle au sein de la SLEP, le constructeur �tatique du logement social OPGI n�a livr� que 164 unit�s au cours de ces dix derni�res ann�es � Tigzirt-sur-mer, alors que des milliers de demandes �manant des vrais d�munis mal log�s, subissant un quotidien des plus affreux, continuent de sommeiller dans les tiroirs de l�administration. A l�effroyable lumi�re de ce chiffre, le commun des mortels comprendra mieux la col�re et la tension qui caract�risent chaque livraison de logements. En effet, en langage des chiffres, la commune de Tigzirt, forte de pr�s de 17 000 habitants, n�avait droit, au plus fort, qu�� dix logements pour 1 000 personnes durant les dix derni�res ann�es. De fortes intemp�ries et un s�isme d�vastateur ont augment� significativement le nombre des mal-log�s. Avec de tels r�sultats, faire miroiter l�espoir d�une politique d��radication de l�habitat pr�caire � la face des m�nages pauvres rel�ve tout simplement du ridicule. Car, personne n�ignore que la pr�carit� ne cesse de brasser de nouvelles victimes sur le terrain social. Aussi, force est de reconna�tre que la t�che de l�administrateur honn�te qui consiste � �lire quelques dizaines de mal-log�s parmi les milliers de demandeurs �quivaut � rechercher une aiguille dans une meule de foin. Notons par ailleurs que dans la ville de Tigzirt uniquement il existe des dizaines, voire des centaines de familles qui croupissent dans les bungalows du centre de transit de la Cacobapth, dans les cases du camp Ali-Yacine, pas plus spacieuses que les cellules p�nitentiaires, et dans les masures des diff�rentes cit�s, loin de tout confort, qui attendent leur relogement. Ajoutons � cette liste �d��ternelle attente�, les centaines d�autres familles qui souffrent de la crise dans les villages de la commune. Ces femmes et ces hommes qui ont grandi dans d�effroyables conditions ne cessent de consid�rer avec frustration et humiliation le foss� qui s�pare leur affreux d�nuement de l�immense richesse du pays dont les hauts responsables annoncent �fi�rement� la th�saurisation de plus de 70 milliards de dollars. Enfin, il est utile de signaler que sur les 164 logements attribu�s durant les dix derni�res ann�es un nombre non n�gligeable des acqu�reurs avaient b�n�fici� des largesses de l�administration ou avaient r�ussi � la tromper. Car, ils n��taient pas des mal-log�s. Et pour preuve, ces acqu�reurs ind�licats vivent toujours dans leurs anciennes r�sidences et louent � coups de milliers de dinars � d�autres vrais mal-log�s leurs nouveaux appartements. Seulement, il nous est impossible de donner le moindre chiffre de cette cat�gorie de logements. Mais, ce qui est s�r, ce ne sont pas des cas isol�s.