Le nombre total d'unités qui attendent preneur s'élève à 60.000, écrivions-nous au mois d'octobre dernier. Les citoyens, à travers plus de 300 communes du pays, vont avoir droit à de bonnes surprises dans les tout prochains jours. Il s'agit d'une opération de distribution massive de logements sociaux ordonnée à l'échelle centrale et menée par les structures intermédiaires entre les wilayas et les communes. En effet, comme il a été rappelé hier, sur les ondes de la Chaîne III, la responsabilité de l'attribution des logements sociaux incombe désormais aux chefs de daïra, conformément aux nouvelles dispositions contenues dans un décret du 24 octobre dernier. L'annonce en a été faite par le président du Groupement des intérêts communs (GIC) des Opgi, Mohamed Rahaimia. Il a ajouté que 55.000 logements sociaux seront attribués, selon cette procédure, dans les jours qui viennent. Ce responsable, au passage, a souligné qu'en application de ces nouvelles dispositions «les communes ne sont donc plus concernées par les dépôts de demande de logements sociaux». Selon lui, ces dispositions sont justifiées par «les carences et lenteurs enregistrées dans l'attribution des logements sociaux mis à la disposition des autorités compétentes au niveau des comités ad hoc présidés par les APC». L'objectif essentiel de ces nouvelles mesures est de «livrer, avant le 31 décembre 2004, les 55.000 logements sociaux recensés au 30 novembre dernier, au niveau du territoire national», a expliqué M.Rahaimia. Il s'agit également de traiter avec «le maximum de célérité», l'ensemble des dossiers en souffrance, a dit ce responsable soulignant qu' «avec l'introduction de ces nouvelles mesures, le délai de trois mois pour obtenir son logement social, pourra être dorénavant respecté». Dans cette nouvelle configuration, les présidents d'APC garderont cependant la qualité de membres à part entière des commissions d'attribution de logements qui seront désormais présidées par les chefs de daïra, selon les termes du décret. «Pour le reste, il n y aura pas de grands changements puisque la nouvelle réglementation, a souligné M.Rahaimia, prévoit les mêmes formes d'affichage et les mêmes voies de recours pour les citoyens». Il convient de souligner que ce lot de logement, fait partie d'un total de 60.000 unités non encore distribuées et dont notre journal avait fait état au mois d'octobre dernier. Plus de 300 communes représentant environ une vingtaine de wilayas sont concernées par ces «retards». Ces derniers, est-il besoin de le rappeler, sont la cause de la grogne populaire qui intervient systématiquement à chaque fois que des listes de bénéficiaires sont affichées aux portes d'une quelconque commune. L'été 2002 avait été le plus «fécond» dans ce genre d'incidents dont certains n'ont pas été sans fermeture de routes, citoyens blessés, d'autres incarcérés, le tout avec des logements toujours inoccupés ; certains ont fini carrément par être squattés avant que les représentants de l'ordre n'y viennent mettre bon ordre. Par-delà le caractère «sommairement» positif mais éminemment politique d'un pareil... cadeau de Noël, il convient de relever que «l'exclusion» des communes entre dans le cadre du conflit qui a toujours opposé les élus locaux aux commis de l'Etat depuis l'ouverture démocratique de 1989. Il semble que le bras de fer, comme le prévoit du reste le rapport Sbih avec les codes communal et de wilaya devant en résulter, soit en phase de tourner à l'avantage des commis de l'Etat en lieu et place des «représentants du peuple», aussi mal élus soient-ils. Rien ne dit non plus que ces distributions massives ne seront pas entachées d'irrégularités, imaginaires ou vraies et, partant, d'émeutes populaires plus importantes encore que tout ce qu'a vécues le pays jusque-là, puisque les distributions doivent se faire un peu partout dans le pays en un laps de temps très court. Nous y reviendrons forcément...