Distante de 28 km de Guelma, relevant de la da�ra de Khezaras, la commune de Bouhachana, cr��e lors du dernier d�coupage administratif de 1985, est r�put�e pour son relief montagneux et ses hivers particuli�rement rigoureux o� les chutes de neige sont fr�quentes. Perch�e � 905 m�res d�altitude, couvrant une superficie de 62 km2 et abritant 5 597 habitants, cette commune rurale englobe 24 mechtas dont les plus importantes sont celles de Ras-El-Ma, Aouicha, Ga� El-Kef, El Berda, Guergour et El-Hammam. Au cours de notre trajet � bord d�un Karsan, le chauffeur nous confie que cette route nationale a �t� r�habilit�e ces derni�res ann�es, car elle �tait totalement d�cr�pie et redout�e par les automobilistes. A la sortie de Khezaras, le paysage change peu � peu de d�cor, puisque la v�g�tation et les cultures c�dent la place � un relief accident� et montagneux. D�s notre arriv�e, nous sommes introduits dans la bureau du maire qui est entour� d��lus FLN, RND, El Islah, FNA et du secr�taire g�n�ral. Bouhachana peut se targuer d�occuper le peloton de t�te quant au d�senclavement des mechtas, car des dizaines de kilom�tres de pistes ont �t� totalis�es ces derni�res ann�es gr�ce � de nombreux programmes, puisque les deux tiers de la population r�sident dans les dechras �parses. L��lectrification rurale enregistre un taux de couverture de 98%, selon les dires des �lus. Le secteur sanitaire totalise cinq salles de soins : au centre du village o� exercent quotidiennement un m�decin g�n�raliste, un chirurgien-dentiste, des param�dicaux, � Ras-El-Ma, Ga�-El-Kef, alors que ceux de El-Barda et Guergour, qui sont en cours de r�habilitation, seront op�rationnels dans un avenir proche puisque les conditions s�curitaires sont bonnes. Les fellahs sont retourn�s dans leurs terres pour s�adonner aux cultures mara�ch�res et � l��levage. Les responsables locaux r�clament la dotation d�une ambulance par le secteur sanitaire de A�n-Larbi pour prendre en charge les �vacuations urgentes vers l�h�pital secteur Okbi � Guelma. Plus de six centaines d��l�ves fr�quentent six �coles primaires dont cinq sont implant�es dans des mechtas. Cinq cantines scolaires servent des repas chauds aux enfants issus de familles d�munies au niveau des structures �ducatives. Un coll�ge, comprenant 9 divisions, fonctionne en demi-pension, car l�internat n�est pas appliqu� en d�pit des �quipements en place. Le ramassage scolaire souffre d�insuffisances, car deux v�hicules sont cens�s transporter 160 �l�ves diss�min�s dans des mechtas �parses. Selon nos interlocuteurs, les ressources financi�res de la commune sont limit�es, � peine 160 millions de centimes, dont 50 millions sont destin�s chaque ann�e aux �coles : entretien, gardiennage, �nergie �lectrique, chauffage, eau potable, fournitures scolaires, fonctionnement des cantines scolaires. Durant les vacances estivales, les �coles d�El Berda et d�El Aouicha ont �t� r�habilit�es pour un montant global de 180 millions de centimes gr�ce � une op�ration pilot�e par la direction de l��ducation et financ�e par le FCCL (Fonds commun des collectivit�s locales) qui a �galement �quip� la cantine scolaire de Ras-El-Ma pour un montant de 260 millions de centimes. Bouhachana b�n�ficie depuis un an d�un r�seau num�rique de 512 lignes. Des essais concluant du syst�me WWL (t�l�phonie sans fil) ont �t� op�r�s r�cemment par les services techniques des P et T qui s�appr�tent � traiter plus de 200 demandes d�pos�es par des fellahs. Concernant le secteur de l�hydraulique, les mechtas disposent de fontaines publiques. Le probl�me de l�alimentation en eau potable se pose au niveau du cheflieu de commune desservi par le forage de Ftouh, situ� en aval, � 800 m�tres d�altitude, ce qui n�cessite la mise en service de deux stations de reprise. Cette situation engendre une facture de 140 millions de centimes d��nergie �lectrique. De fr�quentes pannes d�ordre technique ou m�canique surviennent au niveau de ces stations et elles exigent l�achat de pompes sp�cifiques on�reuses. L�APC proc�de au traitement de l�eau qui est distribu�e un jour sur trois, pendant une heure. La direction de l�hydraulique r�alise un deuxi�me forage qui alimentera un ch�teau d�eau d�j� achev�. Le budget communal enregistre un d�ficit chronique et seule une subvention d��quilibre, vers�e annuellement, permet de prendre en charge les salaires du personnel, estim�s � un milliard de centimes. Les �lus locaux nous apprennent que plus de cinq centaines de demandes de logements ruraux sont enregistr�es, puisque les bonnes conditions s�curitaires ont favoris� le retour des familles dans leurs terres et l�octroi de subventions cons�quentes par le biais de la CNL permettrait d��riger des habitations sp�cifiques. Bouhachana se caract�rise par l�absence de terrains communaux ou domaniaux et dans ce cas de figure, l�autoconstruction individuelle est � privil�gier. La jeunesse ne dispose d�aucune structure pour s�adonner � la pratique du sport et � des loisirs sains. Toutefois, le programme compl�mentaire initi� en 2003 a retenu la r�alisation d�un terrain combin� de proximit�. La Maison de jeunes, qui s�av�re indispensable, est en attente d�inscription. Faute d�un terrain de sport et de stade, l��quipe locale de football a cess�, voil� 2 ans, sa participation au championnat de wilaya. La commune de Bouhachana a b�n�fici�, en 2003, d�un programme compl�mentaire, suite � la visite officielle du pr�sident de la R�publique, d�un montant de 2,080 milliards de centimes. Cela a permis l�am�nagement des bourgs de Sfahli et Kef-Rih (800 millions), le renouvellement de l�AEP (300 millions), l�am�nagement de la nouvelle zone (400 millions), l�extension de l��clairage public (100 millions), l�assainissement (200 millions), et une autre extension de l��clairage public (280 millions) qui sera lanc�e incessamment par la Sonelgaz. Deux investisseurs du secteur priv� ont acquis ces terrains pour lancer leurs projets de mise en bouteille d�eau min�rale � Ras-El-Ma et A�n-Sandel. D�autre part, nos interlocuteurs nous apprennent que leur commune abrite quatre petites stations thermales � A�n- Rakhma, Roumiya, etc., qui n�cessitent une r�habilitation pour permettre leur exploitation. Bouhachane rec�le de nombreux sites arch�ologiques qui exigent leur mise en valeur par les services comp�tents. Le climat de cette r�gion se pr�te � l��dification de centres de vacances et de repos, et il appartient aux autorit�s locales d�encourager ces projets salvateurs. Bouhachana entame lentement mais s�rement sa mue gr�ce au dynamisme et � la coh�sion des �lus locaux qui vivent quotidiennement au sein de leurs administr�s dont ils sont � l��coute.