1) Incendie du central t�l�phonique ou l�gislatives ? Un grave incendie �d�origine accidentelle�, nous dit-on, a ravag� le central t�l�phonique de la capitale. Institutions �tatiques et abonn�s particuliers ont �t� totalement isol�s. Jusqu�� ce jour, de nombreux citoyens r�sidant dans les quartiers du centre sont encore priv�s de t�l�phone. (Vendredi 23 mars un repr�sentant de �T�l�-Com� a eu l�audace d�annoncer � la radio que �toutes les lignes seraient r�tablies � 95% � dater de demain�! passons !) Pourtant, ces m�mes citoyens ont pu relever la l�g�ret�, voire la d�rision avec laquelle le gouvernement a trait� cet �v�nement gravissime. Seul � affronter m�dias et opinion publique, le ministre des P et T s�est cach� derri�re l�explication de �l�erreur humaine�. Qu�a-t-il voulu dire ? On ne le sait pas trop puisqu�il en a trop dit ou pas assez. A chacun de comprendre ce qu�il veut ou ce qu�il peut. Sachant que la �v�rit� vraie� aura �t� tue comme d�habitude... A chacun de comprendre ce qu�il veut, surtout lorsque Echourouk dans sa livraison du 24 mars 2007 qualifie l�incendie �d�acte criminel�... �videmment comme � l�accoutum�e, le premier magistrat du pays n�a pas jug� son d�placement, sur les lieux, utile. Comme � l�accoutum�e, disais-je, puisque toutes les fois qu�une �calamit� s�est abattue sur le pays le �pater familias� �tait occup� ailleurs... ou totalement inoccup�, mais dans l�un ou l�autre cas de figure, indiff�rent � ce qui peut survenir � son pays, � son peuple. Peut-�tre se d�lectait- il encore de ses d�clarations au journal espagnol El Pais? Libert�14 mars 2007. Un entretien que l�on pourrait synth�tiser en trois points : J�ai r�tabli la paix : �Il vous suffit de circuler � travers le pays pour vous rendre compte que la paix est une r�alit� (Abdelaziz Bouteflika). Je suis en excellente sant� : �Gr�ce � Dieu je me porte bien� (Abdelaziz Bouteflika) Et puisque je me porte bien, je suis pr�t pour un troisi�me (3e) mandat. �Cela regarde les Alg�riens� (Abdelaziz Bouteflika). Il nous suffit de circuler � Boumerd�s, � R�gha�a, � Dergana, pour savoir en effet que les attentats � la bombe sont une r�alit� que nous fait encore subir le GSPC. Il nous suffit de r�p�ter m�me si cela d�range ou agace (et tant mieux !) que la paix des c�urs et des m�moires ne se d�cr�te pas sans oublier que prendre la route ne met personne � l�abri d�un faux barrage jusqu�� ce jour. La paix ? Un simple slogan, sinon pour quelles raisons le pouvoir politique a interdit une rencontre des victimes du terrorisme, de �Djaza�rouna� de �Somoud� initialement programm�e en Alg�rie et qui s�est tenue contrainte et forc�e � Bruxelles ? (Voir Le Soir d�Alg�rie du 24 mars 2007 article de Aziouz Mokhtari). De quoi a-t-il donc peur ce pouvoir puisqu�il �a r�tabli la paix et r�concili� les bourreaux et leurs victimes� ? De quoi et de qui a-t-il si peur au point de faire appel aux forces anti�meute toutes les fois que les familles des victimes du terrorisme se rassemblent pour protester contre cette mascarade appel�e r�conciliation ou paix ? Mais les coups de matraque aussi douloureux soient-ils, aussi f�roces soient-ils peuventils emp�cher une �pouse, une m�re, un fils, un fr�re, une s�ur, de victime de la barbarie islamiste, de dire haut et fort que sans r�paration, c�est-�-dire en nommant chacun par son nom : assassin-victime, sans m�moire collective, sans �criture de cette page d�histoire, la violence resurgira � tout moment ? Surtout que cette violence ainsi que la mort sont devenues �choses banales� dans une Alg�rie en constante �bullition. La paix une r�alit� ? Plut�t en rire pour ne pas pleurer... Quant au troisi�me mandat et � la sant� du chef de l�Etat que les langues venimeuses se le tiennent pour dit : c�est le chanteur de ra�, pr�sum� accus� dans une affaire de coups et blessures en France, �gastroent�rologue� � ses heures perdues, qui avait dit vrai et c�est le professeur Bernard Debr� qui avait �videmment menti... Un troisi�me mandat ? Si les Alg�riens sont du genre masochiste et �prouvent du plaisir en �tant de plus en plus humili�s, pourquoi pas un troisi�me, un quatri�me, voire un dixi�me mandat ? Apr�s tout, ils n�auront que ce qu�ils m�riteront. Afin de nous �aider� � chasser de nos m�moires l�image du feu ravageant le central t�l�phonique, ainsi que la morosit� politique, on nous sert tous les jours un peu plus, sur un plateau de basse gamme les l�gislatives. Un �v�nement capital, l�affaire du si�cle, rien � voir avec un banal feu de chemin�e au central t�l�phonique. Les l�gislatives ? Un tournant d�cisif dans notre destin. Le 18 mai 2007 nous nous r�veillerons tous avec de nouveaux visages, un grand sourire et savez-vous pourquoi ? Parce que des si�ges auront �t� r�partis entre ceux dont les noms devront sortir des urnes, op�ration � laquelle succ�dera celle du partage des strapontins. Pour nous amuser, on nous relate le d�sespoir de l�islamiste, appelant au boycott parce qu�il est interdit de participation. Ce n�est �videmment pas moi qui vais verser des larmes car entre le FLN version Abdelaziz Belkhadem et le MSP, l�islamisme sera fort bien repr�sent� dans la future Assembl�e nationale. Aussi, lorsqu�on peut en �liminer quelques-uns je ne suis pas contre... �Je ne suis pas d�mocrate�, s�offusqueront les r�conciliateurs. Dans ma r�publique � du moins celle dont je r�ve � il n�y a pas de place pour le totalitarisme et j�assume pleinement ma d�mocratie. Et � ce propos, j�ai eu l�occasion de dire dans une pr�c�dente chronique que je n�entendais absolument pas porter de jugement de valeur sur les r�publicains qui engagent leurs formations politiques dans les l�gislatives. Cependant, au nom de la tol�rance dont ils doivent faire preuve � l��gard de ceux qui ont une opinion diff�rente de la leur, ils doivent reconna�tre que face � un pouvoir en �tat d��chec permanent en mal de reconnaissance, leur participation aux l�gislatives ressemblera � une v�ritable op�ration de sauvetage dont seule la �r�publique� de Abdelaziz Bouteflika tirera profit. Eux, les r�publicains ne gagneront rien. Le 18 mai 2007 changeront-ils quoi que ce soit � la violation des droits et libert�s quotidiennement constat�e ? Tacitement, ne cautionneront- ils donc pas l�amnistie g�n�rale accord�e aux terroristes islamistes ? Ceux-l� m�mes qu�ils ont combattu, eux et leur id�ologie ? L�autorisation et le mode de gouvernance changerontils au matin du 18 ou du 19 mai ? De quelle institution parlementaire s�agira-t-il ? Celle qui a lev� la main pour dire �oui� aux amendements apport�s � la loi sur les hydrocarbures, puis qui a dit �non� auxdits amendements parce que telle �tait la volont� du chef de l�Etat ? L�opposition d�mocratique est apte � aller au pouvoir, de cela nous sommes nombreux � en �tre convaincus. Cependant, le syst�me politique proc�dera-t-il soudainement aux r�formes tant attendues, en commer�ant par la plus importante d�entre toutes : l��cole, simplement parce que le courant d�mocratique sera repr�sent� dans la future Assembl�e ? Evidemment, non. Aussi est-ce totalement vain et st�rile de s�invectiver, de s�insulter ou de lancer l�anath�me sur celui-ci ou celui-l�. Il faut juste se poser s�rieusement la question de savoir si face � un pouvoir politique islamiste, refusant toute ouverture d�mocratique la R�publique m�rite d��tre sacrifi�e ? Celle pour laquelle Mohamed Boukhobza, Laadi Flici, Hafid Senhadri ont p�ri assassin�s parce qu�ils ont (entre autres sacrifices) accept� de si�ger au Conseil consultatif en 1992 pr�sid� par M. R�dha Malek lorsque d�autres ont poliment refus� la responsabilit�. Cette R�publique que M. R�dha Malek nous avait encourag�s � d�fendre � ses c�t�s avec ces simples mots : �La peur doit changer de camp.� A cette question, la r�ponse est d�ores et d�j� connue : le pouvoir distribuera ses quotas et poursuivra sa fuite en avant, accordant toujours plus de concessions aux islamistes car de d�mocratie il n�en est point question au palais d�El Mouradia. Toujours pour nous amuser avec les l�gislatives, on nous relate �galement un cr�page de chignons en r�gle, entre des d�put�es pri�es de c�der leurs si�ges de militantes d�un parti, et une femme ancienne pr�sidente d�APC propos�e sur la liste d�Alger. Qui a d�j� dit que l�ennemi d�une femme est une femme ? Enfin, la cerise sur le g�teau concerne ce qualificatif de �m�res porteuses� invit� par Abdelaziz Belkhadem, pour nommer des candidats � la d�putation se pr�sentant au nom de formations politiques dont ils n�ont jamais �t� militants. Bien entendu, la misogynie de Belkhadem a repris le dessus, car au lieu de fantasmer sur un femme enceinte il aurait pu tout bonnement appeler ces candidats par leur nom v�ritable : opportunistes ou coureurs de strapontins. Enfin, Abdelaziz Belkhadem devrait conna�tre le sens de �m�re porteuse� puisque les candidats qu�il entend fustiger courent pour eux-m�mes et non pour d�autres. Il para�t que certains paient m�me leur place, la m�re porteuse se fait payer le fait de porter son b�b� pour d�autres. Bref ! Que vous dire d�autre sur les l�gislatives ? Tout bonnement, lorsqu�on ne sait plus quoi dire � son peuple, qu�on s�accroche au pouvoir comme une moule � son rocher, on l�amuse avec les l�gislatives. Et au matin du 18 mai 2007, aucun miracle ne surviendra ! Supportons donc sto�quement cet �ni�me feuilleton. Ne serait-ce que pour oublier que nous vivons dans une capitale o� tout peut cramer en quelques secondes ... 2) La r�conciliation, dites-vous ? El Khabar du 25 mars 2007 et El Watan du 27 mars 2007 ont rapport� une triste � et le mot n�est pas assez fort puisqu�incapable d�exprimer ma col�re et ma r�volte � nouvelle. Elle concerne un chef patriote ancien et authentique (par les temps qui courent la pr�cision n�est pas superflue) moudjahid qui a �t� condamn� apr�s cassation par une cour de l�Est � la perp�tuit� pour avoir abattu un dangereux �mir amnisti� en 2000 qui ne cessait de le provoquer, convaincu de l�impunit�. Voil� ce � quoi se r�sume la r�conciliation bouteflikienne. Des �mirs arrogants, des patriotes contraints de faire justice parce que l�Etat refuse d�assumer ses responsabilit�s. Et s�il est interdit de commenter une d�cision de justice, il est impossible de ne pas relever la sanction tr�s s�v�re : la perp�tuit� prononc�e � l��gard d�un Alg�rien hier combattant aux c�t�s des forces de s�curit� la barbarie islamiste, aujourd�hui �pourrissant� (qu�on me pardonne l�expression mais la prison est-ce autre chose ?) dans une cellule humide � 70 ans, abandonn� de tous. R�publicains o� �tes-vous donc ? Ce patriote a �t� condamn� sous les applaudissements des terroristes amnisti�s. Ce patriote a �t� condamn� et l��mir aux mains tach�es de sang, nous nargue en nous disant qu��il a tu� des militaires et qu�il ne regrette rien�. R�publicains o� �tes-vous ? M. Tayeb Belghiche, journaliste d� El Watan et ami, a �crit que �ce verdict scandaleux interpelle nos consciences�. J�esp�re de tout c�ur qu�il en sera ainsi, car pour ma part la pr�sence de M. Gharbi (chef patriote) en prison est une vraie souffrance. R�publicains o� �tes-vous ? Pour la m�moire de Che�kh El Makhfi, autre chef patriote, n�avons-nous donc aucun devoir � l��gard de M. Gharbi, et de sa famille ? Et si la justice a entendu ch�tier s�v�rement ce dernier (20 ans une premi�re fois, perp�tuit� apr�s cassation) emp�chera-t-elle pour autant le d�bat de fond qui est celui de dire que l�amnistie des bourreaux sans devoir de justice engendrera incontestablement d�autres faits semblables � celui de Souk- Ahras ? Il y aura d�autres justiciers parce que le politique a privil�gi� l�amn�sie � la justice. Il a de ce fait cr�� tous les ingr�dients de la discorde et non de la concorde. 3) Divers a) Le pr�sident Ma�mar El Khadafi a d�clar� que �les Arabes n��taient pas s�rieux�. Et c�est un connaisseur qui le dit. Sinon comment expliquer qu�il �cherche des poux� dans la t�te de journalistes alg�riens comme ceux d� Echourouk? b) La relaxe de Charlie- Hebdo, attendue au demeurant, a �t� prononc�e par la 17e chambre correctionnelle de Paris. Attendue, disais-je, car le probl�me de fond n�est pas celui des caricatures, mais du dialogue interreligieux. Dans ce domaine �ce qui est grand et si haut passe au-dessus des caricatures� (Monsieur le ministre Mustapha Ch�rif �L� Expression, 26 mars 2007�). c) El Khabar du 24 mars 2007 a publi� quatre photographies montrant que la premi�re responsable de la culture et M. Hamraoui Habib Chawki, DG de l�ENTV, entretiendraient d�excellentes relations professionnelles. Tant�t �tapant� de sa main (comme font les hommes entre eux) celle du DG, la ministre envoie ainsi promener tout protocole. Tant�t le prenant par le bras, elle entend cette fois dire : � Surtout en pr�sence de journalistes �l�entente est parfaite�. Pour ma part, je sais surtout que M. Hamraoui Habib Chawki mon ami, mon �petit fr�re�, est un homme raffin�, fort bien �duqu�. Il ne se serait jamais permis de dire (par le geste) � la ministre �tope-l��. Si elle ne l�avait pas invit� � le faire. Mais elle... entre les chants, les pas de danse en public et les �tope-l��... Au fait o� en est la culture arabe ? Entre les d�missions en cascade (1) et le programme indigent, o� en est la culture au Palais de la culture ? L. A. NB. : 1) Apr�s Messieurs Bechichi, Bouchama, ce fut au tour de Mme Rab�a Djalti de d�poser sa d�mission. Qui a dit qu�il n�existait pas de mauvais soldats mais des mauvais chefs ? 2) La citation dans la nouvelle de jeudi �L�acquittement� est de Gilles Perrault et non Perranet comme �crit par erreur.