L'entra�neur de Liverpool Rafael Benitez a montr� pour la deuxi�me fois en trois ans la porte de sortie de la Ligue des champions � son homologue Jose Mourinho, mais peut-�tre aussi celle de Chelsea. Samedi, � la mi-temps contre Bolton, Chelsea est � �galit� de points avec Manchester United au classement du championnat et attend avec confiance son match � Anfield apr�s l'avoir emport� 1 � 0 � l'aller. Les ambitions de quadrupl�s (C1, championnat, coupes nationales) semblent accessibles. Un peu plus de trois jours plus tard, les Blues ont virtuellement perdu leur titre de champion et sont sortis d'une comp�tition prioritaire pour le m�c�ne du club, Roman Abramovitch. Le Russe en est � sa troisi�me �limination � ce stade en demi-finales (2004, 2005 et 2007), dont deux sous la houlette de Mourinho. Mais celle de mardi, alors que sa formation apparaissait comme favorite, a un go�t plus amer et met peut-�tre en relief les limites des m�thodes du Portugais. Ses propos d'apr�s-match � "Nous avons essay� de gagner pendant tout le match", Chelsea �tait la "meilleure �quipe" � avaient des accents presque path�tiques. Tant que Chelsea semblait invincible, ses stars surpay�es, pr�destin�es � tout �craser sur leur passage, alignant d'impressionnantes s�ries de matches sans d�faite (23 jusqu'� mardi), il �tait difficile de critiquer le spectacle offert par une �quipe �rigeant la puissance comme valeur cardinale du jeu. Quand la fatigue a pes�, Chelsea s'est retrouv� d�pourvu. Mourinho rel�ve l'accumulation des matches d'une saison gargantuesque, les blessures. Manchester United a les m�mes soucis, mais les surmonte avec de l'ambition, du mouvement et l'acceptation de la d�faite � condition que ce soit "� (leur) fa�on", explique Ferguson. A Anfield, Chelsea, venu avec la conviction que sa d�fense tiendrait, a m�rit� une punition qui aurait pu ne pas attendre les tirs au but. Apr�s l'ouverture du score, les Blues ont �t� incapables de prendre le jeu � leur compte, balan�ant vers le pauvre Didier Drogba, tandis que Joe Cole et Salomon Kalou s'�puisaient � des t�ches ingrates. Andre� Shevchenko a certes r�alis� une saison moyenne, mais Mourinho a sa part de responsabilit�, utilisant l'Ukrainien � contre-emploi. "Nous reviendrons", a assur� Mourinho, qui ne parvenait toutefois pas � dissimuler "la plus grande d�ception de (sa) carri�re". Lui, peut-�tre. Chelsea sans doute. Mais reviendront-ils ensemble ? "Encore des sp�culations ? Toujours? Je croyais que nous avions mis �a au clair", r�pond Mourinho. Le directeur- ex�cutif Peter Kenyon a effectivement "mis ga au clair". Mais c'�tait apr�s s'�tre rendu � Miami o� J�rgen Klinsmann a refus� le poste et avant de savoir que les Blues ne gagneraient au mieux que les Coupes de la Ligue et d'Angleterre, un palmar�s qui ne p�sera pas lourd lors d'un �ventuel entretien de licenciement � Chelsea. Il y a trois ans, Kenyon avait d�j� "mis �a au clair", en assurant le pr�d�cesseur de Mourinho, Claudio Ranieri, de son ind�fectible loyaut� jusqu'� quelques jours avant la nomination du Portugais. Mourinho a lui-m�me �voqu� ses diff�rends avec sa direction et sous-entendu qu'il pourrait partir. Apr�s avoir achet� des joueurs pour 300 millions d�euros, Abramovitch a les moyens de lui signer un ch�que de remerciements.