M. Moussa Touati est sorti hier de ses gonds pour dire ce qu�il pense de la campagne �lectorale, qui a pris fin lundi � minuit. Le pr�sident du Front national alg�rien (FNA) ne donne pas de bilan de sa propre campagne sur le terrain, apr�s ses d�placements dans 26 wilayas sur les 42 o� le parti est repr�sent�. Lors d�une conf�rence de presse organis�e au si�ge de son parti, M. Touati a fait �tat du spectre de la fraude qui plane, selon lui, sur ces �lections. Ce constat, pourtant �cart� des discours en d�but de la campagne ressurgit apr�s que le pr�sident de la R�publique n�ait donn� aucune r�ponse � la lettre qui lui a �t� adress�e par le FNA et dans laquelle le parti a demand� la d�mission o� le d�part en cong� de l�ensemble des ministres candidats aux �lections l�gislatives. Si aucune r�ponse n�a �t� donn�e, c�est parce que, pense M. Touati, �le pr�sident de la R�publique n�avait pas le pouvoir d�agir seul�, �il fait partie d�un syst�me o� tous se prot�gent mutuellement�, a-t-il insist�. Selon le pr�sident du FNA, la fraude a d�j� commenc�, d�s lors que les ministres en question ont us� de leurs pouvoirs pour faire de la pression sur l�administration locale. M. Touati craint le retour des m�mes m�thodes utilis�es en 2002, dans les bureaux de vote o� des observateurs des partis politiques et de la Commission nationale de surveillance des �lections ont �t� enferm�s dans des bureaux, afin de trafiquer les r�sultats du vote. �Le m�me sc�nario risque de se produire au profit de deux partis actuellement majoritaires au pouvoir�, a pr�cis� le conf�rencier. �voquant d�ailleurs, la commission pr�sid�e par Boucha�r, M. Touati affirme n�avoir aucune confiance en cette commission, qui d�apr�s lui, ne fait que l�gitimer davantage la fraude. Pour lutter contre ce dernier fl�au, le pr�sident du FNA exige du minist�re de l�Int�rieur et des Collectivit�s locales de comptabiliser les bulletins blancs, qui repr�senteraient les voix de l�opposition. Le conf�rencier est all� encore plus loin dans sa suggestion, jusqu�� demander aux autorit�s de �jouer avec les chiffres vis-�-vis des �trangers�. Des propos sans pr�c�dent dans l�histoire de la politique �lectorale. Moussa Touati a explicitement dit tol�rer le truquage des urnes en gonflant le taux de participation au vote, par le moyen de comptabiliser les bulletins vierges. Selon lui, ces bulletins seront consid�r�s comme ceux des partis de l�opposition. C�est un argument, bien particulier � lui, pour justifier l�existence de l�opposition, quitte � tricher avec le peuple. �Quand il s�agit de la souverainet� du peuple, tout est permis�, dit-il � l�encontre des journalistes surpris par ces d�clarations. �Vous �tes des journalistes, vous �tes cens�s conna�tre les dangers que repr�sentent les Am�ricains et les Fran�ais pour la stabilit� de l�Alg�rie�, a-t-il r�pliqu� en col�re, � plusieurs questions sur le vote � blanc, qui pr�cisons-le est consid�r� comme un vote, mais pas comme un suffrage exprim� pour un parti o� � un autre. D�o� la volont� de M. Touati de r�partir ces bulletins nuls sur les partis de l�opposition. Or, l�opposition est celle qui s�abstiendra de voter.