Le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, est d'un indémontable optimisme. Croyant en sa bonne étoile, il ne nourrit aucun doute quant à ses chances de réaliser un bon résultat lors de l'élection présidentielle d'avril 2009. Happé par le tourbillon de son enthousiasme béat, il promet rien moins que d'être la surprise-vedette du prochain scrutin. “Nous avons une potion secrète. Le FNA a l'habitude de surprendre les Algériens. Nous allons créer une autre surprise lors du prochain scrutin. Il faut attendre le lancement de la campagne électorale pour dévoiler notre arme secrète”, a-t-il promis lors d'une conférence de presse animée hier au Centre international de presse (CIP) à Alger. Les raisons de tant d'optimisme chez M. Touati ? En une dizaine de jours seulement, son parti a réussi à recueillir quelque 96 000 signatures de citoyens et 1 500 autres de ses élus lui permettant ainsi d'être candidat. Il a indiqué que son parti compte 1 837 élus, 300 000 militants et un gisement électoral de 900 000 électeurs. “Le FNA ira en toute confiance aux prochaines élections”, assure-t-il. “Notre conviction est que le seul moyen à même de permettre de changer la situation du pays est le vote. Les Algériens doivent user de leurs droits constitutionnels.” Si observateurs avertis et acteurs de premier plan n'écartent pas l'hypothèse d'une abstention massive, Moussa Touati, lui, croit dur comme fer que les Algériens ne tourneront pas le dos aux urnes. “Le FNA est capable de convaincre les Algériens d'aller voter. Je suis convaincu que notre gisement électoral va s'élargir davantage”, jure-t-il. Et la fraude ? Un spectre qui n'effraie pas beaucoup M. Touati. “Si nous arrivons à mobiliser 50% des électeurs, le changement peut se réaliser car la fraude ne peut pas dépasser les 20%”, estime-t-il. Point inquiété par le nombre et le poids des partis et organisations qui portent la candidature du président Bouteflika, Moussa Touati crie à qui veut l'entendre que son parti n'est en rien amoindri devant l'Alliance présidentielle. “Nous allons faire une campagne électorale qui, sinon dépassera, du moins égalera celle des autres partis politiques”, promet-il avant d'ajouter : “Ils sont les enfants du pouvoir et nous, nous sommes les enfants du peuple.” Cette petite pique mise à part, M. Touati n'a pas été très dur avec son potentiel rival, le président Bouteflika. Ses critiques les plus acerbes, il préfère les réserver aux tenants du boycott du prochain scrutin. “En boycottant depuis 1963 toutes les élections, y a-t-il eu évolution dans le pays ? Les crises sont-elles résolues ? La marginalisation du peuple s'est-elle atténuée ? Non, au contraire, les choses se sont aggravées”, peste-t-il. Et d'enfoncer le clou : “Le boycott est une forme de démission. C'est un encouragement pour la fraude. Les partisans du boycott, ce sont eux qui ont aidé le système à se maintenir.” Mais il ne voit pas d'un mauvais œil à ce que la Télévision algérienne organise des débats contradictoires entre boycotteurs et participationnistes. A. C.