Apr�s une mascarade �lectorale sans pr�c�dent, un taux d�abstention des plus �loquent, apr�s �l��lection� d�une APN �ill�gitime�, voil� que le pouvoir, incapable de former un gouvernement, en temps opportun, d�cide, fait unique dans les annales, d�un int�rim de l�int�rim, scandaleux et intol�rable. Qu�on en juge : - Un int�rim pour une �ducation en d�tresse, � un moment crucial, en pleins examens, d�cisifs pour nos enfants ; une �ducation � la d�rive depuis des ann�es, toujours en phase de diagnostic et de r�formettes, dans l�incapacit� de dresser un plan d�action coh�rent, et tournant le dos au n�cessaire dialogue avec les enseignants et la soci�t�. - Un int�rim pour une sant� moribonde, avec une fuite des comp�tences sans �gale, un syst�me de soins d�une remarquable indigence, r�duisant certaines structures de soins en de v�ritables mouroirs, par manque de moyens �l�mentaires, malgr� la manne p�troli�re et en d�pit du d�vouement et de l�abn�gation de professeurs, de m�decins et du personnel de sant� dont la patience et le sacrifice sont soumis � rude �preuve. - Un int�rim d�une communication ferm�e et mise sous haute surveillance, b�illonnant les libert�s d�expression �l�mentaires et le dialogue social. - Un int�rim d�autres domaines aussi n�vralgiques, comme la justice, l�enseignement sup�rieur et la recherche, le travail, l�habitat, le commerce�. Le pouvoir adopte ainsi une gouvernance faisant de l�Alg�rie un pays en int�rim et en jach�re, otage et maintenu dans une l�thargie profonde, o� le client�lisme et la cooptation restent parmi les leviers de cette gouvernance ; alors que tous les pays respectueux de l�Etat, dans les m�mes conditions mettent en place des institutions et un gouvernement imm�diatement op�rationnels ! C�est dire, in fine, que le pivot central sur lequel s�appuient les institutions, la pr�sidence de la R�publique, est lui-m�me en int�rim ; et ce, depuis de tr�s longs mois. En fait, en agissant de la sorte, le pouvoir exprime son m�pris, non seulement pour le peuple alg�rien, mais bafoue et pi�tine ses propres institutions, discr�dite et jette en p�ture tous les partis, y compris ceux qui le soutiennent, humilie les d�mocrates qui se sont compromis dans sa d�marche, donne un camouflet inacceptable aux cadres du pays et accentue l�image peu reluisante de l�Alg�rie � l��tranger. Bref, un pouvoir qui se confine dans une attitude anachronique et ubuesque, soumis au bon vouloir d�un seul d�cideur. Apr�s l��chec sans appel du 17 mai, le pouvoir signe ainsi son incapacit� � mettre en �uvre une gouvernance respectueuse de la dignit� d�un pays et d�un peuple prestigieux. Les derni�res visites, f�briles et au pas de charge, du chef de l�Etat � l�int�rieur du pays ne sont qu�un leurre. Elles ne trompent personne, hormis leur concepteur. Elles ne feront jamais oublier le message de tout un peuple souverain, pour un changement radical du syst�me et de ses courtisans, totalement d�phas�s par rapport � une soci�t�. Une soci�t� consciente et exigeant un changement profond, toujours possible ! Alger le 04.06.07