La saison estivale est l� et Sidi-Bel-Abb�s, qui ne dispose presque d�aucun lieu de tourisme, va comme � son habitude sombrer dans une l�thargie plomb�e par la canicule de laquelle il est difficile d��merger. Situ�e tr�s loin de la fa�ade maritime, le �Petit Paris�, comme ont tenu � le rappeler les nostalgiques, va cesser de vivre dans la journ�e. Les plus chanceux auront quitt� la ville pour d�autres lieux. Il ne reprendra son agitation que lorsque le disque d�or aura �teint ses lumi�res. Terrasses de caf� et cr�meries seront pris d�assaut. Les uns iront se garer devant le beau jet d�eau appel� �Duba�. Pourquoi cette appellation ? On est plus face � la nature sauvage avec l�eau qui jaillit de partout et les rocs qui ornent le lieu. O� est la ressemblance avec Duba� ? A moins que les trabendistes ont eu l�occasion de voir � Duba� le m�me site. Sinon, cela n�a rien � voir avec le luxe, disons le faste et le confort dus � la technologie � Duba�. Donc, de nombreux citoyens s�installent sur les bords et contemplent pendant des heures l'eau des jets d�eau. Peut-�tre leur permet-elle de �s��vader� pour oublier leur quotidien. Ce site, r�cemment r�alis�, est devenu aussi un lieu de p�lerinage pour les mari�s qui ne peuvent s�emp�cher de faire le tour et de s�arr�ter pour la traditionnelle photo. D�autres pr�f�rent aller au lac de Sidi Mohamed Benali, situ� � quelques kilom�tres du chef-lieu. Autour du mausol�e o� repose le marabout, qui se trouve � proximit� du lac qui porte le m�me nom, s�est install� au fil du temps un site o� les autorit�s avaient am�nag�, il y a plus d�une quinzaine d�ann�es, une aire de d�tente avec parc, balan�oires, toboggans pour les enfants et des buvettes et fast-food. Mais dans les ann�es 1990, le lieu fut d�sert� pendant longtemps � cause de l�ins�curit� et tout a connu l�abandon d�o� son d�labrement. Mais il a �t� quelque peu restaur� ces derni�res ann�es et les B�labessiens ont renou� avec le lac sachant que les lieux sont plus s�curis�s. Entre barbecues et jeux d�enfants, les familles viennent pour se d�tendre. Cependant, de temps � autre, l��vasion agr�able est transform�e en trag�die car le lac est tr�s profond et, s�il attire plus les amoureux de la p�che, il se trouve souvent un inconscient, notamment parmi les jeunes pour aller d�fier ses eaux dormantes et ne plus en ressortir. Le dernier en date (mai dernier) est le jeune A. A., �g� de 16 ans, qui y a laiss� la vie. Il reste le jardin public, autrefois v�ritable parure de la capitale de la Mekerra, mais le temps et la �b�tise humaine� ont eu raison de lui. La piscine municipale est ferm�e depuis longtemps. Pourquoi ? Dans ce jardin, peu de personnes osent s�y aventurer. Hormis ces lieux, Sidi Bel-Abb�s n�a rien � offrir � ses habitants ou aux visiteurs. La �latte�, situ�e � la sortie de la ville et � proximit� de laquelle se faisaient autrefois des bapt�mes de l�air dans une ambiance festive, est d�sert�e depuis de longues ann�es. L�hippodrome, dans la localit� de Mostefa-Benbrahim, o� il �tait agr�able de s�essayer au cheval, ne conserve plus comme vestiges que les haies de la cl�ture. Comme lieu de natation, il y a la piscine semi-olympique au niveau du stade 24- F�vrier, dans le chef-lieu, qui continue � recevoir les nageurs ; un autre bassin de natation existe au niveau du complexe de la jeunesse et voit affluer les enfants. Sidi Bel-Abb�s n�a pas de fa�ade maritime, alors ses habitants devront faire avec, soit aller ailleurs en vacances soit essayer de meubler ses journ�es de cong�, et ce n�est pas chose ais�e. Les seuls loisirs sont les diff�rentes f�tes (mariages) circoncisions, r�ussites scolaires et autres). Et �a, ce n�est pas gratuit, on ne peut s�y pr�senter les mains vides et les malheureuses petites bourses souffriront. C�est pourquoi, les commerces sont pris d�assaut et l�, il r�gne une grande effervescence. Vers 18h, les habitants ont droit � de v�ritables spectacles dans les principes art�res de la ville, spectacles offerts par la parade des cort�ges de mariages. Les familles organisatrices rivalisent et redoublent d�ing�niosit� pour r�ussir leur f�te et bien sur leurs cort�ges, voitures luxueuses, ornements, cheval qui rev�t les plus belles parures pour ramener le mari�, groupes de musique� Alors les �spectateurs� malgr� eux s�installent sur les rebords des murs des villas de l�avenue de la Macta-Duba�, aux terrasses des caf�s et des cr�meries pour s�en mettre plein la vue. Le spectacle fera longtemps parler de lui. Ce n�est que tard la nuit qu�ils rentrent chez eux pour affronter la chaleur ; les moustiques n�ont pas encore d�barqu�.