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EL-BAYADH
Retour au bercail, ou l'�t� des retrouvailles
Publié dans Le Soir d'Algérie le 22 - 07 - 2007

�viter les grosses chaleurs estivales du sud du pays pour se rendre dans l�une des villes des Hauts- Plateaux, la wilaya d�El-Bayadh est tout � fait indiqu�e.
En effet, le climat doux et temp�r�, la fra�cheur quotidienne font de cet endroit un lieu hautement appr�ci� o� convergent les nostalgiques du bled et les autres. Vous avez m�me droit � une pluie bienfaitrice, � des �clairs et � des orages. D�s que l�accalmie r�gne, les habitants, la plupart en gandoura, sortent, arpentant les art�res de la ville, marchant sur le sol mouill� et humide et quand on passe pr�s des espaces verts, leur odeur vous chatouille les narines et vous procure une sensation de bien-�tre. L�activit� ne s�arr�te pas et le mouvement non plus. Les anciens scouts d�El-Bayadh, en bande organis�e, sont omnipr�sents dans les festivit�s nationales et religieuses, partout. Ils sont l� afin de donner la r�plique, �duquer les jeunes qu�ils encadrent, leur apprendre le sacrifice et l�amour pour la patrie. Ainsi, la rel�ve est assur�e. Durant la semaine que nous avons pass�e en leur compagnie, ils ont encore une fois prouv� leur pugnacit�, leur imp�tuosit� et leur abn�gation. L�accueil chaleureux et fraternel qui nous a �t� r�serv� nous a rempli de joie et de bonheur. Notre s�jour a co�ncid� avec l�organisation de courses hippiques organis�es par l�APC. Des cavaliers venus des wilayas voisines, mont�s sur leurs pur-sangs arabes, ont emball� les spectateurs, ravis, et en connaisseurs, ils savaient applaudir les vainqueurs et ceux � qui la chance n�a pas souri. A la fin de chaque course, des prix sont remis aux laur�ats par Fedou, Messahel, Belgamari et El- Hachemi, invit�s d�honneur. Des troupes folkloriques, tbel et gha�ta, animent, � leur fa�on, les temps morts et il n�est pas rare de voir un cheval mont� par un cavalier talentueux, danser au rythme de cette musique. Le faire cabrer et le faire taper des deux pattes ant�rieures : une prouesse. Parfois des spectateurs s�invitent et sous notre �il ; ils offrent un spectacle tr�s applaudi et tr�s appr�ci�. Une aubaine pour les pr�sents. Cette manifestation sportive existait il y a des d�cennies. Longtemps mise en veilleuse, elle est de nouveau remise au go�t du jour. Visiter El-Bayadh, c�est se rendre au parc de l�APC qui vous r�serve bien des surprises. Un projet de cr�ation d�un zoo virtuel va bient�t voir le jour. Une merveille ! Des animaux pr�historiques et autres, grandeur nature, sont d�abord sculpt�s avec des barres m�talliques. L�ossature enfin obtenue est recouverte d�une grille en m�tal simple, puis le tout est enduit d�un ciment sp�cial. Ensuite, les mains de ma�tre redonnent vie � ces mastodontes qui vont prendre place dans le grand jardin. Ainsi, ils pourront �tre vus, approch�s, touch�s par les visiteurs, et surtout les enfants. Ces animaux, qui ont disparu depuis des millions d�ann�es, sont �ressucit�s� et de quelle mani�re, chapeau l�artiste ! Quant aux autres, ceux qui peuplent encore la savane africaine, la r�serve du Serenghetti et les grands lacs et fleuves ; ils sont l� debout, r�sistant au temps. Une id�e de g�nie de les remettre sur pied et de les exposer. La ville est en pleine expansion et son extension prend de l�ampleur. Jadis, le quartier de Ouled Yahya, qui abritait quelques jardins et qui paraissait loin � atteindre, o� des excursions timor�es �taient organis�es de temps en temps, a connu lui aussi l�arriv�e du b�ton et les nombreuses r�alisations qui ont vu le jour : CEM, �cole primaire, poste en t�moignent. Le m�me ph�nom�ne s�est reproduit � Cha�bat El-Khadem, on s�y perd. Des immeubles, des logements pars�ment cette vaste contr�e attirant in�luctablement et sans cesse une demande consid�rable de locataires. El Bayadh est en pleine mutation. Son ascension est vertigineuse et fulgurante ! Visiter la ville c�est se rendre vers son ancien coll�ge Ben- Badis qui a form� de nombreuses g�n�rations. Tous se souviennent de Lezano, Abecacyese, Fontelli, Hebgui, villa Colas, Dieudonn�, Mezyl, Khelafi, Berrabeh, Bensalem, Djeb, Djamel, Iddou, Ta�bi, Laoufi, Messahel, Kadda et d�autres. Ils sont nombreux � nous avoir transmis leur savoir dans la rigueur, le s�rieux et la discipline. C�est gr�ce � eux que nous avons appris � lire et � �crire. Aujourd�hui, ce coll�ge existe toujours, ses salles de classe, ses pr�aux aussi. Sa salle de cin�ma vient d��tre r�nov�e. Revenir sur ses pas, se planter au beau milieu de la cour vous renvoie � des ann�es en arri�re. Comme si on va embarquer dans une machine � remonter le temps, quand on effectue ce retour au bercail, ce retour aux sources. Quitter cette ville, travail oblige, est difficile. Votre gorge se serre et m�me si vous ne pleurez pas, vos yeux se remplissent de larmes et vous reconnaissez ind�niablement que cet �exil forc� est parfois cruel et douloureux. Franchement, on a envie de tout plaquer pour retrouver les siens, ses amis, ses proches et ses rep�res. Chaque rue, chaque coin, chaque quartier �voque en nous un souvenir intarissable, une image qui s�est immortalis�e au fil du temps et que les ann�es n�ont pas r�ussi � estomper. Heureusement ! Parcourir quelques art�res peut vous faire d�couvrir une femme voil�e � l�ancienne o� seul un �il maquill� au �khol� scrute le chemin. Il y a eu �la melehfa� puis le � ha�k�. Le premier garde encore son charme et est tr�s appr�ci� par les connaisseurs qui fait ressortir le charme et la beaut� de la porteuse. Aujourd�hui, cet accoutrement est en train de dispara�tre au profit de la djelabba, plus facile � porter. Quand aux hommes, il faut se rendre aux march� des bestiaux pour retrouver l�habit traditionnel. �Gandoura� et grands chapeaux � mdel�, longs turbans donnant une stature et une fiert� � ces gens. Les jeunes de l��poque qui se rendaient au bain maure commen�aient leur baluchon � chlama�. Tout un art : l��tendre, y mettre ses affaires puis le plier et l�attacher � l�aide d�un n�ud. Le savon, le ghessoul, le shampooing et surtout la pierre � hadjra� comptaient obligatoirement dans l��quipement pour se laver. Ces m�mes femmes qui se paraient pour assister aux mariages �taient admirablement v�tues. Le � mefroun� orn� de � chemacha�, bijou en or ou en argent, rendait la porteuse splendide et tr�s belle. Ses pieds sont agr�ment�s de � khoukhal�, les mains de bracelets � swir sam�, la poitrine de louis d�or � louiza et dablouna�. Tout �a a disparu et remplac� par des v�tements plus chers et grossi�rement brod�s qui ne remplaceront jamais l�habit de nos grand-m�res. Heureusement, dans les discussions qui s��grennent au fil de la journ�e, surgissent de temps � autre, quelques pr�cisions sur le pass� de nos a�eux. Aujourd�hui, les habitants, les citadins sont connus pour leur hospitalit� l�gendaire et la valeur intrins�que de leur culture, leurs coutumes, de leur savoir-vivre et faire. A propos, nos m�res tissaient admirablement des tapis, des djellaba. Elles parvenaient � reproduire fid�lement les dessins soigneusement trac�s sur une feuille. La laine lav�e, card�e puis fil�e devenait gr�ce � des mains habiles qui manipulaient � merveille le m�tier � tisser � minsej� un v�tement, un � bourabeh� ; genre de tapis qui servait de couverture durant les rudes nuits d�hiver. De nos jours, certains nostalgiques les conservent, d�autres ont opt� pour des couvertures plus souples et plus l�g�res. Les plus en vogue sont dites � couvertures du lion�, tout simplement parce que le roi des animaux, imposant par sa force et sa crini�re, �tait repr�sent�. Jadis, seul le fameux tapis � rayures rouges et noires � frache� �tait utilis� pour tous les enfants d�une m�me famille. Et croyez-moi, on avait chaud, personne ne grelottait. Sans �tre d�laiss�, il est aujourd�hui �tal� au beau milieu du salon. Les propri�taires en sont fiers et dans chaque demeure, il est devenu l�objet incontournable. Les nostalgiques vous le diront : ils souffrent en silence de leurs souvenirs qui ont compl�tement disparu ou pour �tre plus pr�cis, ont �t� carr�ment ras�s de la ville. Il s�agit bien entendu de l�ancienne �glise, construite en pierre taill�e qui s�est taill�e vers d�autres contr�es. L�autre monument, v�ritable patrimoine historique, la source de �El-Mahboula�. Quel g�chis ! Les d�cideurs de l��poque en ont d�cid� ainsi. Source intarissable, elle est le lieu des rendez- vous de tous. Pour les yeux malades, il suffisait de se laver le visage. Pour passer des examens, il fallait juste se rendre le matin et boire de cette eau �miraculeuse�, le lavoir qui se trouvait juste � c�t� permettait � beaucoup de se laver. Aujourd�hui, cette source, cet endroit mythique et magique s�est �vapor� au profit du b�ton qui la surplombe. D�apr�s les paroles colport�es de bouche � oreille, on raconte que la source qui alimentait �El-Mahboula� vient d��tre localis�e et son eau sera conduite et dirig�e vers la grande cruche construite � son effigie. Beaucoup de choses furent �crites sur El-Bayadh mais quoi qu�on dise, ou qu�on �crive, nos �crits demeurent succincts car la r�gion renferme beaucoup de secrets, de myst�res et de souvenirs : Kef Lahmar, Sfitten, Sidi Ta�foua, Labiodh Sidi Cheikh, Rba, Brezina, Ghassoul, Boualem, A�n El Orak et Rogassa offrent au visiteur un spectacle f�erique, un accueil chaleureux et beaucoup de d�couvertes... Les anciens scouts les ont visit�s et les connaissent parfaitement, et les nombreuses randonn�es effectu�es sur le terrain leur ont permis de les d�couvrir, les appr�cier pour finalement les adopter. D�ailleurs � ce sujet, l�un deux, Bekara Bachir, en fin connaisseur, est une v�ritable biblioth�que ambulante. Dot� d�une m�moire colossale, il a su rassembler au fil du temps, des documents inestimables, d�une grande valeur. Partager avec eux, ces d�couvertes est un r�gal pour les yeux et une culture pour l�esprit. Des gens qui m�ritent notre reconnaissance. Leurs chants anim�s par le talentueux �Majat� et son illustre �bendir� ne nous laissent pas indiff�rents. Il est increvable, infatigable. Ils se reconnaissant ces anciens scouts : Fedoul, Messahel, Belgamari, Bensa�d, Khedddaoui, Lekhdim Rabhi et son fr�re, Kheladi, A�t Ma�zouzi, Bekara, Guetatfi, Bouadma,
Slimani, Yahia, Alani Bouziane Bena�ssa, Slimani et les autres. Leur si�ge, c�est l�ancienne piscine qui l�abrite. Oui, ce sont ces gens-l�, ces enfants du bled, ces fils qui font l�histoire.


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