Le jeune Fergani Yazid avait 13 ans � peine quand il fut heurt� de plein fouet par l� autobus de transport scolaire de l�APC d�Illoula-Ou-Malou le 27 f�vrier 1989 vers 7h 30 alors qu�il attendait paisiblement, cartable � la main, de se rendre au CEM de Tabouda avec ses camarades, adoss� au mur mitoyen avec l�abribus du village Mezgu�ne. Outre un traumatisme cr�nien de plusieurs jours avec perte de connaissance (le mur de pierre sur lequel il �tait adoss� a �t� r�duit en miettes suite au choc), il fut amput� du bras droit au quart sup�rieur, du bras gauche au quart sup�rieur et de la jambe droite au tiers sup�rieur et trait� durant douze mois au CHU de Tizi- Ouzou et � Tixera�ne. Le rapport d�expertise m�dicale �tabli le 25 mars 1991 � l�effet d��valuer la dur�e de l�incapacit� g�n�rale de travail et le taux d�incapacit� permanente, le pretium doloris et toutes suites dommageables a conclu � la subsistance � cette date d�une IPP �valu�e � 100 % avec assistance d�une tierce personne pour l�alimentation, l�habillage , le d�shabillage et les besoins naturels, le pr�judice esth�tique � 7/7, l�attribution d�un pretium doloris � 7/7 et conclut dans son rapport au souhait d�envisager une rente mensuelle � la victime vu l��tat irr�versible et irr�m�diable des s�quelles . Mais c��tait compter sans l�acharnement de la Soci�t� alg�rienne d�assurances qui a r�ussi � casser le jugement rendu par le tribunal d�Azazga qui fixa � 25 millions de centimes le montant des dommages dus � la victime pour le ramener � 155 000 DA (15 millions et demi de centimes) alors que la Cour supr�me a jug� irrecevable le pourvoi en cassation. Cela, sans aucune pension mensuelle ni assistance d�une tierce personne. Orphelin de p�re et de m�re voil� d�j� quelques ann�es, victime qui a aujourd�hui 31 ans, mari� et p�re de 2 enfants vit aux crochets de sa femme employ�e vacataire � l�APC d�Illoula . Fergani Yazid qui a encore la foi en son pays , lance un v�ritable appel de d�tresse aux plus hautes autorit�s du pays en vue de se pencher sur son cas. Ballott� dans ses d�marches d�une institution � une autre, il esp�re trouver une oreille attentive aupr�s du minist�re de la Solidarit�, son ultime chance, croit-il. �Sous d�autres cieux pour un ongle arrach�, il aurait eu droit � plus de consid�ration� ironise un de ses proches. Les yeux p�tillants de vie, Yazid, qui n�aime pas trop revenir sur son drame confie que le jour de son accident, il �tait d�termin� � r�aliser de bonnes �tudes. Il en �tait � r�viser mentalement, ses math�matiques quand le v�hicule le plaqua au mur avec un des camarades qui a �t� lui aussi amput� d�une jambe. Il voulait devenir un cadre pour servir son pays. Son pays le lui rend bien en le laissant � ses souffrances physiques et morales.