Ses nombreux villages écrasés en été par le soleil, gorgés de pluies et de neige en hiver, ne semblent vivre que grâce à l'apport de ses émigrés. La commune d'Illoula est l'une de ces communes excentrées, accrochées dans les pans du Djurdjura et qui affrontent des difficultés indénombrables. Comprenant plusieurs villages dont Tabouda, le chef-lieu de commune, Illoula Oumalou est en somme, à la frontière de la wilaya. Ses nombreux villages dont Ighil, Takhelidjeth, Abrorès, Ath Ali Ou Mhand ou encore Boubhir, Ighureb, Ath Lahcène, Mezguène et Ath Laâziz, écrasés de soleil en été, gorgés de pluies et de neige l'hiver, ne semblent vivre que grâce à l'apport des émigrés. L'agriculture, une vue de l'esprit, car sur ces pentes érodées et aux terres pauvres, seul l'olivier arrive encore à faire vivre chichement quelques familles alors que beaucoup d'autres, celles n'ayant pas d'émigrés ou celles n'ayant pas d'oliviers, vivent l'enfer au quotidien. Les chefs de famille sont là à guetter le moindre emploi et parler d'emploi en ces régions, c'est beaucoup dire! Tabouda est une petite ville qui a, apparemment, le nécessaire pour vivre. Une mairie, une poste dont le nouvel hôtel des postes réalisé récemment, attend toujours l'ouverture, des cafés, des kiosques multiservices (KMS), des cybercafés et aussi une aire de jeux, ainsi que des écoles primaires, deux collèges et un lycée et puis tirez le rideau, plus rien à voir! Se déplacer est aussi un véritable calvaire car les fourgons nombreux qui assurent les liaisons entre Tabouda et Azazga, la ville voisine, est, certes, assez simple mais rallier le chef-lieu de daïra Bouzeguène, est une réelle acrobatie. Il faut alors, soit aller à «pinces», soit prendre un taxi! Certes, tous les villages sont éclairés, mais beaucoup de hameaux et de villages sont devant le crucial problème du manque d'eau, c'est ainsi le cas pour les villages de Tabouda et de Mzeguene. Pour revenir au chef-lieu Tabouda, les populations rencontrées sur place disent que le sérieux problème du centre de santé est un véritable casse-tête à faire remonter au moins jusqu'au wali. En effet, de l'avis de beaucoup de citoyens au centre de santé, il n'y a que quelques flacons d'alcool chirurgical et du coton. Avec l'ambulance qui est souvent en panne, cela n'arrange pas les affaires pour les cas d'urgence! L'autre cas soulevé est celui des loisirs pour la jeunesse. Comme un peu partout en ces communes de montagnes, Illoula n'a rien à se faire envier. Un seul stade communal, plutôt une aire de jeux et des murs, le cas échéant, pour s'y appuyer. Passe encore pour les garçons qui arrivent à meubler quelque peu leur temps libre en tapant dans un ballon et en se connectant dans un cybercafé, mais pour les filles, c'est plutôt télé, vaisselle et travaux d'aiguille. L'été en ces lieux est synonyme de lassitude extrême et aussi d'ennui pesant d'où, justement, l'apparition de quelques consommateurs de drogue. Le kif fait une grosse percée en ces contrées. Illoula est une commune de l'Algérie profonde qui attend des autorités une réelle prise en charge et une aide conséquente pour essayer de faire revenir le sourire sur le visage de ses habitants. La commune n'ayant aucune rente semble survivre des seules aides de l'Etat, encore faut-il qu'elles soient à la hauteur des attentes.