Le club phare de la capitale est min�, de l�int�rieur s�entend, c�est le moins que l�on puisse dire. La �pression � toute virtuelle venant de l�ext�rieur est le fruit d�un imaginaire d�bordant de quelques illumin�s membres du comit� directeur. La d�faite de vendredi dernier � Zabana face au MC Oran a marqu� une nouvelle �tape dans la lutte intestine qui d�chire le club doyen depuis voil� six ans. Le bouc �missaire, dans ce cas, est tout d�sign�. C�est l�entra�neur, belge de surcro�t, ramen� dans l�urgence pour parer au limogeage d�guis� de l�Italien Enrico Fabbro. Ce dernier n�a laiss� aucune trace de son passage au sein du club alg�rois. Sauf son nom inscrit sur un palmar�s garni de trois troph�es : une Coupe d�Alg�rie et deux Super coupes. Pas le moindre carnet de route sur l��tat de sant� de l��quipe qu�il a coach�e pendant onze mois. Jean Thyssen, dont le recrutement a �t� d�cri� dans ces m�mes colonnes, fait les frais d�une sourde r�volte au niveau du vestiaire mouloud�en. Mais, pas seulement. Les joueurs, qu�on dit r�volt�s par ses m�thodes ainsi que celles employ�es par son adjoint, un Fran�ais, Buisset, ne font que r�pondre � un sc�nario d�velopp� par certains dirigeants de l�ombre. Ceux-l� m�mes qui avaient invit� Abdouni et consorts � se d�placer � la Radio nationale pour d�noncer la gestion du Dr. Messaoudi, l�ex-pr�sident de l�association d�El Mouloudia. La suite, tout le monde la conna�t : Robert Nouzaret, qui croyait avoir affaire � des enfants de c�ur, est trahi. Il sera limog� le lendemain de l�intervention radiodiffus�e qui avait fait sensation ces temps-l�. Le Mouloudia est un club prestigieux. C�est aussi une institution de tous les scandales. Vendredi soir au niveau de l�a�roport d�Alger, au retour de l��quipe d�Oran, des membres de la direction du club faisaient leur cin�ma devant des passagers �bahis par l�ampleur des propos entendus. Le coach belge a �t� tout simplement, racontent nos sources, trait� de tous les noms d�oiseaux. Pis, il sera rendu responsable des mauvais r�sultats de l��quipe. Le �cirque� avait commenc� quelques heures plus t�t dans les vestiaires du stade Zabana o� Thyssen s�est fait titiller les oreilles par ses joueurs, pas propres de tout reproche. Le coach belge, qui a co�t� les yeux de la t�te � la tr�sorerie du club, serait devenu le fusible tant recherch�. En deux petits matches perdus en d�placement, sur la plus petite des marges et sur des coups directs de loin. Ouamane n�est pas responsable, sa d�fense non plus. C�est Thyssen qui les a choisis. Lui qui n��tait m�me pas autoris� � se faire accompagner � Annaba par Mohamed Mekhazni, l�int�rimaire de Fabbro. Thyssen n�avait pas propos� ses offices aux dirigeants, ce sont ces derniers qui lui courraient derri�re. La bagatelle de deux millions de dinars/mois d�pens�e par le club doyen �tait le fruit de n�gociations qu�on pr�sentait, du c�t� de la villa de Ch�raga, si�ge du club, comme �pres. Pourtant, le public avait compris. Il a surtout appr�ci� la promotion op�r�e par Mohamed Mekhazni de certains jeunes (Koudri, Baroudi, Bouchama, Amroune et autre Belkhir) parmi le groupe �professionnel � (quand il s�agit de r�clamer ses honoraires, pardi). Des professionnels qui n�ont pas appr�ci� que le nouveau coach leur programme deux s�ances quotidiennes. Hier, en fin de journ�e, Thyssen et les membres de son staff �taient convi�s � s�expliquer devant Sid-Ahmed Kercouche et ses �lieutenants�. Sur quoi, au juste ? Sur le fait d�avoir mis Coulibaly, par ailleurs d�cri� par ces m�mes dirigeants pour avoir r�pondu � la convocation de la s�lection de son pays, comme milieu r�cup�rateur, ou encore d�avoir renvoy� lors du match face au MCO Hamadou aux vestiaires au bout de trente-cinq minutes de jeu, ou bien d�avoir �t� incapable de trouver un terrain o� effectuer la s�ance de d�crassage de mardi dernier ? Peut-�tre serait-il responsable de la disparition des �quipements �Legea� disparus un temps avant de r�appara�tre par enchantement, en d�but de la semaine derni�re ? Au Mouloudia d�Alger, les �affaires� sont tellement nombreuses et juteuses qu�il est facile de n�gocier le prix le matin et revenir l�apr�s-midi annoncer aux clients que la marchandise est finalement avari�e. Thyssen, issu du plat pays riche en frites de pomme de terre, en sait un bout. Lui qui risque de se faire livrer un certificat de non-conformit� alors qu�il vient juste de mettre son sac sur le parquet. Il sera normalement, ce matin, au c�t� de son pr�sident (lui qui est n� sous le r�gne d�un Roi), pour entendre les d�bats et surtout r�pondre aux questions des journalistes durant le forum Echibek. Il saura peut-�tre pourquoi, au MCA, on continue de se moquer du peuple du Mouloudia.