La distribution des produits d�assurance par les guichets bancaires ou banque-assurance a-t-elle des chances de se d�velopper en Alg�rie ? Rien n�est moins s�r d�autant que les banquiers semblent r�ticents. Ils mettent en avant l�absence de concertation et �mettent des doutes sur la rentabilit� de cette pratique, concernant notamment la commission de distribution. Ch�rif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Jeudi dernier � l�h�tel El Aurassi, l�Union alg�rienne des soci�t�s d�assurance et de r�assurance (UAR) et l�Institut sup�rieur d�administration et de gestion (Insag) ont organis� un s�minaire. Ce dernier �tait consacr� � la th�matique de la distribution des produits d�assurance par les banques et �tablissements financiers et assimil�s ou banque-assurance. Devant entrer dans sa phase op�rationnelle dans quelques jours, cette pratique est r�gie par l�article 53 de la loi 06-04 du 20 f�vrier 2006, modifiant et compl�tant l�ordonnance 95-07 relative aux assurances. Elle est �galement r�glement�e par le d�cret ex�cutif n�7-153 du 22 mai 2007 fixant les modalit�s et conditions de distribution des produits d�assurance et par l�arr�t� n�60 du 6 ao�t 2007 fixant les produits d�assurance autoris�s � distribution ainsi que le niveau maximum de la commission. C�est quoi la banque-assurance ? Ainsi, une compagnie d�assurance, l�assureur peut autoriser une banque le mandataire � conclure des contrats d�assurance en son nom et pour son compte. L�assureur et le mandataire signent une conventioncadre pour une dur�e pr�cise, renouvelable ou r�siliable. Cette convention d�finit leurs obligations contractuelles, la nature des produits d�assurance ainsi que les taux de r�mun�ration. Ces produits concernent les assurances de personnes (accidents, maladies, assistance, vie-d�c�s, capitalisation), l�assurance-cr�dit, les assurances de risques simples d�habitation (multirisques habitation, assurance obligatoire de risques catastrophiques) ainsi que les risques agricoles. Le mandataire reverse � l�assureur les primes encaiss�es et re�oit, en contrepartie, une r�mun�ration sous forme de commission de distribution. Cette commission est calcul�e en pourcentage sur le montant de la prime encaiss�e, nette de droits et de taxes, et dans la limite des taux maximum. En mati�re d�assurance de personnes, le taux pour la capitalisation est de 40% de la premi�re prime et 10% des primes annuelles suivantes, durant toute la dur�e du contrat. Ce taux est de 15% pour les autres branches de l�assurance de personnes. Quant � l�assurance-cr�dit, il est de 10%. Concernant l�assurance multirisques d�habitation, il est de 32% et pour l�assurance obligatoire de risques catastrophiques, il est de 5%. Ce taux est de 10% dans le cadre de l�assurance des risques agricoles. La banque-assurance peut-elle se d�velopper ? Selon le directeur des assurances au minist�re des Finances, Kamel Merami, la banque-assurance permettra de densifier le r�seau de distribution des assurances, en l��largissant � 2400 points de vente dont 1200 agences d�assurance. Ce qui contribuera � am�liorer le taux de couverture du march� assurantiel et d�velopper davantage l�assurance de personnes que la nouvelle loi sur les assurances s�pare dor�navant de l�assurance dommages. Inscrite dans le contexte de la r�forme financi�re impuls�e, la banque-assurance devrait contribuer �galement � l�int�gration financi�re entre le secteur bancaire et celui assurantiel. Pour autant, la banque-assurance a-t-elle des chances de se d�velopper en Alg�rie ? Rien n�est moins s�r d�autant que des repr�sentants de banques publiques et priv�es semblent r�ticents. Selon un cadre d�une banque priv�e, un tel �business� doit �tre rentable pour qu�il puisse se d�velopper. Et d�appeler � des taux de commission raisonnables, conformes � la r�alit� du march� et aux normes internationales. Ainsi, en mati�re d�assurance de personnes, la r�mun�ration est � faible � et doit �tre revaloris�e entre 30 et 40%. De m�me, la r�mun�ration n�est pas cons�quente en rapport avec l�assurance multirisques habitation, l�assurance dommages �tant trop �lev�e. La question de la rentabilit� se pose Sur un autre plan, le premier responsable d�une caisse d��pargne publique a estim� que les conditions de mise en �uvre de cette prestation ne sont pas claires. Il a estim� que les banques n�ont pas �t� associ�es � l��laboration de la convention-type par l�Association des banques et �tablissements financiers (Abef) et l�UAR. Cela m�me si, selon le pr�sident de l�UAR et P-dg de la Soci�t� nationale d�assurance (SAA), Amara Latrous, cette convention peut �tre revue concernant notamment la commission. En relevant le fait que l�assurance automobile et l�assurance des risques industriels, fer de lance de l�activit� assurantielle, ne sont pas concern�es par le nouveau dispositif. En d�autre termes, des doutes sont �mis quant � la rentabilit� des produits d�assurance propos�s, les banquiers pouvant �tre amen�s � r�silier cette activit� ou cr�er leurs propres filiales d�assurances.