�Nous sommes venus avec des stylos dans nos poches et des cartables dans nos mains pour dialoguer et non pas pour faire la guerre�, se d�sole Sma�l Hadji, secr�taire g�n�ral du Syndicat national des professeurs de l�enseignement param�dical (SNPEPM). Lotfi M�rad - Alger (Le Soir) - Comme Sma�l Hadji, ils �taient plus de 200 personnes, simples fonctionnaires, permanents et contractuels, d�l�gu�s syndicaux, d�put�s et repr�sentants de la soci�t� civile � se rassembler, hier, d�s 9h30, sur l�esplanade de la Grande-Poste o� un dispositif de maintien de l�ordre a �t� d�ploy� t�t le matin. R�solus � faire entendre leur voix, ils sont venus crier haut et fort leur m�contentement et leur indignation sur la situation critique et pr�caire que vivent les travailleurs. Et aussi, pour �transmettre notre message au chef du gouvernement�. Un seul et unique message : �le droit � une vie digne�. Un ras-le-bol exprim� sur les banderoles �crites en arabe, en fran�ais et en� espagnol. �100 milliards de dollars, 100 mis�res� ; �Halte � la corruption� ; �Non � la r�pression des syndicats autonomes� ; �La contractualisation est une honte pour l��cole alg�rienne� ; �Pour l�abrogation de l�article 87 bis�, autant de slogans sur les banderoles port�es � bout de bras par les manifestants. Dans cet �lan contestataire, ils tentent de rallier le Palais du gouvernement situ� � quelques m�tres plus haut. Mais la r�action �nergique et prompte des agents des services de l�ordre, bouclier et matraque � la main, ne s�est pas fait attendre pour circonscrire le rassemblement. Des manifestants sont bouscul�s, d�autres moins chanceux sont charg�s. La procession est stopp�e nette au niveau des escaliers de la rue El- Idrissi (ex-rue de Lacep�de). Un cordon s�curitaire est vite d�ploy� sur la derni�re marche d�escalier avec, en toile de fond l�imposante b�tisse abritant les bureaux de Abdelaziz Belkhadem. Hyst�rique, une femme sort de la foule criant � �l�injustice et � la hogra�. Soutenue par d�autres manifestants, elle scande � tue-t�te des slogans hostiles au gouvernement. �Houkouma haggara� ; �Y�en a marre de la mis�re � ; �Nos enfants harragas et vous haggaras�. Elle est suivie dans son �lan par toute la foule. �C�est aussi pour vous que nous nous battons�, hurle une autre manifestante en direction des policiers sto�ques mais pr�ts � intervenir � tout moment pour parer � toute �ventualit�. Tour � tour, Ali Brahimi, d�put� du Rassemblement pour la culture et la d�mocratie, Houcine Zahouane, ancien pr�sident de la Ligue des droits de l�homme, apportent leur soutien au travailleurs. A la demande des cadres syndicaux, une minute de silence a �t� observ�e � la m�moire du regrett� Redouane Osmane, figure de proue du combat syndical d�c�d� en d�cembre dernier sur l�estrade de sa classe. Prenant la parole, Nouar La�rbi, coordonnateur national du Conseil national autonome des professeurs de l�enseignement scientifique et technique (Cnapest), lance dans le m�gaphone : �On nous demande de constituer une d�l�gation qui sera re�ue par un repr�sentant de la chefferie du gouvernement.� La foule continue de scander les m�mes slogans sous le regard curieux des riverains, passants et �l�ments des services de s�curit� en tenue officielle ou civile. Apr�s s��tre retir� avec des membres de la s�curit�, Nouar La�rbi revient. Il annonce un changement de situation. �Nous ne serons pas re�us. On nous demande de d�poser notre lettre au bureau d�accueil.� Une proposition que les manifestants refusent unanimement. Le coordonnateur national tente de calmer les esprits pour �viter tout d�rapage. �L�important est que notre message soit entendu par les pouvoirs publics�, d�clare-t-il sous les applaudissements. Il demande aux manifestants de faire preuve de civisme et de repartir dans le calme. �Le temps des paroles et des promesse est r�volu. Nous voulons des n�gociations �, nous dira Ali Lamdani, pr�sident du Cnapest. Des rencontres d��valuations se tiendront au niveau de chaque syndicat. �Et c�est � la base de d�finir la suite � donner au mouvement� ajoutera-t-il. A 10h30, la foule se disperse. Satisfaite d�avoir r�ussi cette d�monstration de force gr�ce � une d�termination et une volont� que seuls les opprim�s peuvent avoir.