La cybercriminalit� est une menace plan�taire qui guette les syst�mes informatiques des entreprises, banques, institutions publiques, etc. Au-del� de son aspect immoral, elle engendre des pertes de plusieurs milliards de dollars. Lotfi Merad - Alger (Le Soir) - Rien qu'aux Etat-Unis, les faux sites web destin�s � capter les num�ros de cartes bancaires et autres codes secrets ont fait perdre aux internautes am�ricains pr�s de trois milliards de dollars en 2007. La m�me menace p�se-t-elle sur l'Alg�rie ? Youn�s Grar, pr�sident de l'Association alg�rienne des fournisseurs d'acc�s � internet, est formel. �Le risque de cybercriminalit� en Alg�rie est tr�s limit�, estime- t-il. L'absence d'application via le Net telle que les op�rations bancaires, le e-commerce et autres sites gouvernementaux et institutionnels susceptibles d'�tre la cible des hakers met les sites internet alg�riens � l�abri des menaces de piratage. M�me si 3 000 attaques ont �t� enregistr�es en 2007, cela reste toutefois sans grande cons�quence sur le r�seau. Aussi, �l'absence de contenu, de bases de donn�es fait de l'Alg�rie un simple consommateur des nouvelles technologies de l'information et de la communication�, argumente Youn�s Grar, par ailleurs pr�sidentdirecteur g�n�ral du fournisseur d'acc�s � internet Gecos rencontr� hier en marge du colloque international sur la cybercriminalit� organis� par l�Eepad � Alger. �C'est quelque part un avantage du sous-d�veloppement�, ironise-t-il. Un avis que partage Abderezzak Hanni, directeur g�n�ral de la modernisation de la justice, quant � l�absence de contenu dans les sites alg�riens pouvant faire l�objet de piratage. L�ex-directeur de l�Institut national d�informatique (Ini) soutient que �l�Alg�rie commence � peine � s�ouvrir sur le Net�. Pour ce sp�cialiste, �un syst�me de protection efficace � 100% n�existe pas�. �La pr�sence de plusieurs providers fait que le filtrage des sites subversifs demeure difficile�, reconna�t Abderezzak Hanni. Il estime cependant que �seul un accord entre diff�rents fournisseurs d�acc�s au Net pour bloquer les sites sensibles est en mesure de r�duire cette menace �. Si menace il y a. Sachant que �80% des menaces sont internes�, les solutions de lutte contre la cybercriminalit� reposent essentiellement sur la mise en place de syst�mes de filtrage des sites permettant d�isoler, de bloquer l'acc�s ou tout simplement de supprimer les sites dangereux. Si pour Abderezzak Hanni cette t�che de filtrage incombe aux providers, pour Youn�s Grar c�est �aux pouvoirs publics de mettre en place une politique de tri et filtrage des sites internet subversifs et pornographiques �. �Un provider ne peut pas jouer le r�le du policier. Il est n�cessaire, propose-t-il, que l�Etat mette en place une structure gouvernementale de r�gulation qui impose aux fournisseurs d�acc�s � internet un r�glement, notamment en mati�re d�acc�s aux sites sensibles. � Mais en attendant une r�elle volont� politique pour mettre en place ce genre de structure, un texte de loi relatif � la lutte contre la cybercriminalit� est en cours de finalisation entre le minist�re de la Justice et celui des Postes et des technologies de l�information et de la communication�, a indiqu� Boudjema� Ha�chour dans son allocution. En attendant une v�ritable politique nationale de pr�vention de risques li�s � internet, l�on se limitera pour le moment aux solutions �ducatives (sensibilisation, campagne de pr�vention, etc.). En Alg�rie, si la menace sur les institutions, entreprises, banques n�est pas r�elle, elle demeure toutefois potentielle pour le simple utilisateur, surtout les enfants.