Menace n Le phénomène est minime en Algérie en comparaison avec d'autres pays, mais le pays n'est pas du tout à l'abri dès lors qu'il est «un grand importateur de réseaux informatiques». C'est ce qu'a annoncé, hier, le P-DG de l'Eepad, Nouar Harzallah, lors d'une table ronde consacrée à la cybercriminalité, organisée au Forum d'El Moudjahid. Il dira également que «L'Algérie n'est pas épargnée par le phénomène de la cybercriminalité, dès lors qu'on a enregistré pas moins de 2 000 tentatives d'attaques par mois contre les sites web des entreprises étatiques et privées dont les acteurs sont majoritairement des Français, des Romains et d'autres acteurs des pays de l'Est. Nouar Harzallah a encore ajouté que «l'Algérie n'est pas tout a fait à l'abri, car même si 90 % de l'utilisation de l'Internet est positive, le reste constitue une faille à laquelle il faut nécessairement réfléchir pour éviter tout effet de contamination». Le responsable de l'Eepad a, en outre, rappelé que l'Algérie dispose d'un cadre juridique qui a été mis en place pour protéger les utilisateurs contre la menace informatique. Il a ajouté qu'il est nécessaire de mener le combat en matière de sensibilisation des internautes et en développant des systèmes de surveillance et de prévention afin de protéger nos bases de données. Pour lui, le web est le vecteur de malveillance qui reste le plus ciblé par les hackers. Selon un rapport mondial réalisé sur ce fléau par un éditeur, il a été recensé en 2007 près de 799 000 nouveaux programmes qui ont connu des suites malveillantes dont 25 % sont causés aux banques pour détournement de comptes et de crédits bancaires. Ce qui revient à dire, selon l'orateur que toutes les 4 secondes, une page est infectée sur le web. Selon ce même rapport, 20 000 programmes/j sont l'objet d'une malveillance. 37% des sites web malveillants sont hébergés aux Etats-Unis, 27 % en Chine et 9% en Russie, le reste en Europe. C'est un phénomène qui évolue très vite, dira Harzallah, soulignant qu'à la fin de 2007, plus d'un million de nouvelles menaces ont été recensés. Il a été relevé en outre qu'en 2008 le nombre d'infections des systèmes bancaires a atteint le taux de 86 %. La même source a indiqué que la vente des données a rapporté aux cybercriminels environ 276 milliards de dollars pendant la période 2007-2008. Il a ensuite affirmé que la majorité des criminels sont hébergés en Amérique et en Russie. L'intervenant a mis l'accent sur les moyens et les mécanismes dont doit se doter chaque entreprise privée pour veiller sur la sécurisation de son système informatique . Et afin de parer à ce nouveau genre de criminalité, Harzallah dira que la solution est la structuration des cybercafés, lesquels doivent se soumettre à un cahier des charges étudié à cet effet. Mais il faut souligner que la cybercriminalité peut provenir de la négligence. Il faut par exemple, veiller à ne pas laisser un ordinateur ouvert, ou naviguer sur le serveur de l'entreprise, a fait remarquer le responsable de l'Eepad . Les escroqueries, premier objectif… n Le commissaire auprès de la direction de la Police judiciaire, Samir Benallal, a signalé qu'un nombre considérable d'escroqueries a été enregistré ces dernières années dont les acteurs sont en grande majorité des africains. La question qui mérite d'être posée est comment y parer ? Sensibiliser à l'école déjà n 70% des internautes sont une population jeune. C'est pourquoi, dira Harzallah, il faudrait asseoir une stratégie fondée sur la sensibilisation dans le milieu scolaire qui se traduirait par un cours sur la cybercriminalité à l'école. De même dira-t-il, les parents doivent veiller et contrôler leurs enfants lors de l'utilisation de l'internet, mais aussi les informer quant au danger qui peut provenir lorsqu'on répond à n'importe quel message ou divulgue des informations personnelles ou confidentielles.