Un texte de loi pour lutter contre la cybercriminalité est en cours de finalisation. Bonne nouvelle pour les collectivités locales. «D'ici à la fin de ce premier trimestre (fin mars) de l'année en cours, toutes les communes de notre pays seront raccordées à Internet Adsl haut débit». C'est ce qu'a déclaré le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication lors du Colloque international sur la cybercriminalité tenu, hier, à Alger. «Pour l'heure, il ne reste que 200 communes à raccorder», a-t-il ajouté. Il s'agit maintenant de savoir si cette action est faisable et si son application apportera une plus-value pour les citoyens. L'ouverture officielle de cette rencontre organisée par l'Epad (Entreprise d'enseignement professionnel à distance) et à laquelle ont pris part près d'une centaine d'experts locaux et étrangers. Cela étant, l'Internet n'est pas une nouveauté en Algérie. Preuve en est, l'utilisation de cet outil révolutionnaire a généré une nouvelle forme de crime organisé, appelé cybercriminalité. «Un texte de loi pour lutter contre la cybercriminalité est en cours de finalisation entre le ministère de la justice et celui de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication», a déclaré Boudjemaâ Haïchour. «Nous assistons à l'apparition d'agissements répréhensibles de toutes sortes, attentatoires, tant aux intérêts des particuliers qu'à la souveraineté de l'Etat», a fait remarquer le ministre. Et d'enchaîner: «L'irruption de ce nouveau phénomène criminel dénommé "cybercriminalité" se caractérise par sa transnationalité, son immatérialité, sa volatilité et par l'anonymat de ses acteurs.» De nombreux programmes indésirables ou malveillants, tels le spam, les téléchargeurs, les keyloggers, les virus informatiques et les dérivés (vers, cheval de troie, bombe logique), les bugs, les dénis de service, le phishing, les logiciels espions, sont utilisés par les cybercriminels. Ces dernières années, les attaques ne visent pas seulement à détruire les données mais à réaliser des fraudes, des trafics d'armes, d'êtres humains (pornographies, pédophilie), d'escroqueries, de contrefaçons, de manipulation de l'information (apologie de crimes, provocation au terrorisme, incitation à la haine raciale...«En 2007, en matière de phishing, c'est-à-dire de faux sites Web destinés à capter les numéros de cartes bancaires et autres codes secrets, les internautes américains auraient perdu près de 3 milliards de dollars», a noté le ministre. De nos jours, la menace informatique a changé de visage. Ce n'est plus par courrier électronique que l'on risque de recevoir un virus, mais surtout, en visitant certains sites Web contaminés. En outre, «nous assistons à la création de PC zombies en réseaux. C'est-à-dire des ordinateurs de particuliers infectés en secret et pouvant être commandés à distance pour mener des attaques ou envoyer des spams. On évoque près de 30 millions de PC zombies dans le monde en 2007», a souligné le ministre. Dans une autre optique, Haïchour a fait savoir que les réseaux mobiles ne sont pas épargnés. Les spécialistes évoquent des risques sur les téléphones portables et les baladeurs. Ainsi, «l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications, et les 3 opérateurs nationaux exerçant sur ce marché ont engagé une opération d'assainissement quant au respect des procédures d'identification des acquéreurs de puces. Condition, faut-il le rappeler, exigée par les dispositions des cahiers des charges de ces opérateurs», a indiqué le ministre en charge du secteur. De son côté, Nouar Harzallah, manager de l'Eepad a indiqué que son entreprise a recensé près de 3000 actions de piratage par mois en Algérie dont 90% viennent de l'étranger.