C�est dans un contexte particulier que l�UGTA c�l�brera aujourd�hui le 52e anniversaire de sa cr�ation. Pour cela, le secr�tariat national se d�placera � Skikda pour c�l�brer les festivit�s marquant cet anniversaire. Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Parall�lement � cette sortie de l�Est, Abdelmadjid Sidi Sa�d, en sa qualit� de premier responsable de la Centrale syndicale a instruit, selon des sources proches de ce syndicat, ses cadres structur�s tant au niveau des f�d�rations que des unions de wilayas �� f�ter en grande pompe ce 52e anniversaire�. L�instruction transmise par le secr�taire g�n�ral de l�UGTA n�est pas fortuite. Elle est porteuse de plusieurs lectures. Ainsi, contrairement aux ann�es pass�es, les responsables de la Centrale syndicale veulent marquer de leur empreinte la journ�e du 24 f�vrier 2008. Les causes ? La premi�re est d�ordre purement organique. Elle est �troitement li�e aux assises de l�organisation pr�vues les 27, 28 et 29 mars prochain. Sans aucun doute, la direction nationale sortante de l�UGTA veut d�ores et d�j� s�inscrire dans une dynamique dans la perspective du 11e congr�s national. Il faut ajouter aussi que la Centrale syndicale a toujours choisi le mois de f�vrier pour faire entendre sa voix, voire cr�er l��v�nement en cette p�riode de d�but d�ann�e. Pour preuve, le premier d�brayage a eu lieu en f�vrier 1991 contre les r�formes pr�conis�es par le gouvernement Mouloud Hamrouche. Le second, en f�vrier 1996, pour d�noncer les pertes d'emplois dues au programme d'ajustement structurel impos� par le FMI, alors que la troisi�me et derni�re en date a eu lieu les 25 et 26 f�vrier 2003, pour d�noncer la privatisation des entreprises publiques. Ainsi, selon des observateurs de la question syndicale, les diff�rents secr�taires g�n�raux de la Centrale syndicale ayant marqu� ces trois �v�nements n�avaient pour obsession que de prouver que leur mot d'ordre �tait d�pourvu d'arri�re-pens�e politique. T�che ardue. Pour au moins une raison. L�UGTA tra�ne depuis l'ind�pendance la r�putation d'appendice du pouvoir. Autrefois �organisation de masse� du parti unique, le FLN, celle-ci a toujours �t� plus per�ue comme un instrument de contr�le du monde du travail que comme son bras revendicatif. Or, pour cette fois-ci, la journ�e du 24 f�vrier n�est pas exclusivement UGTA. Le syndrome du syndicat autonome s�y invite. Aujourd�hui, � l�appel de la Coordination nationale des syndicats autonomes des travailleurs de la Fonction publique, une gr�ve de trois jours (24, 25 et 26 f�vrier) sera observ�e dans les secteurs concern�s. Une premi�re dans le monde du travail alg�rien, voire un deux en un qui fera date dans l�histoire du mouvement syndical national. D�un c�t�, il y a une Centrale syndicale qui c�l�bre son anniversaire de cr�ation et d�un autre, une coordination des syndicats autonomes qui a choisi la m�me date pour mettre en exergue sa d�monstration de force. Cela �tant, il est important de rappeler que l�histoire et l��volution de l�UGTA �taient li�es � l��volution politique de l�Alg�rie. A ce sujet, il est � noter que d�s sa naissance, politique et lutte syndicale se confondaient. Messali Hadj et Hadj Ali Abdelkader, fondateurs du premier parti politique alg�rien de type europ�en, l�Etoile nord-africaine, venaient de la CGT, syndicat tr�s li� au mouvement politique fran�ais, la Sfio (Section fran�aise de l�Internationale ouvri�re). R�sultat, le syndicat n��tait nullement autonome de l�appareil politique. L�UGTA ayant vu le jour en 1956, sur injonction du FLN, ne pouvait donc qu��tre assujettie � une structure partisane. Selon ces m�mes observateurs, cette r�alit� ne changera pas apr�s l�ind�pendance o� tous les textes et les plateformes id�ologiques la cantonnent � un r�le d�instance du pouvoir. Le programme de Tripoli (1962), les chartes d�Alger (1964) et nationales (1976 et 1986) n�ont nullement cherch� � donner � l�instance syndicale une sorte d�ind�pendance qui l�aurait transform�e en �contre-pouvoir�. Loin de l�, elle a toujours �t� un espace d�illustration du discours officiel o�, parfois, dans des moments de crise, se r�v�lent les conflits entre diverses tendances comme en 1964, 1968 et 1974. 52 ans apr�s, et � la veille de la tenue de son 11e congr�s national, l�UGTA, travers�e par plusieurs courants politiques dont les plus influents sont le FLN et le RND, est plus que jamais au centre de cette r�alit�, � moins que� A. B.