Le Rassemblement pour la culture et la d�mocratie (RCD), outre l�extr�me lucidit� politique dont il fait preuve, reste le parti qui se pr�occupe le plus des questions sociales. Son groupe parlementaire, qui multiplie les initiatives, vient, en effet, de saisir le pr�sident de l�Assembl�e populaire nationale (APN) pour l�organisation d�un d�bat g�n�ral sur la question du pouvoir d�achat. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Alors que la classe politique �prouve de moins en moins d�int�r�t � se mettre en phase avec les pr�occupations citoyennes, maladivement hant�e qu�elle est par la perspective de la r�vision constitutionnelle, le RCD s�arrache � cette hypnose et, par l�action, s�int�resse � la d�tresse des Alg�riens. En atteste cette initiative du groupe parlementaire du parti. Une initiative autant louable que celle consistant en l�interpellation du ministre de la Communication sur le cas de la T�l�vision mise au service exclusif des �h�rauts� qui r�clament un troisi�me mandat pour le pr�sident Bouteflika. Le d�bat parlementaire autour du pouvoir d�achat, r�clam� par le groupe parlementaire du RCD, ne proc�de pas de la coquetterie politicienne, tant l�inflation qui s�op�re � l�ombre d�une annonce d�une revalorisation salariale �rode consid�rablement le pouvoir d�achat. �La situation sociale des Alg�riens (nes) ne cesse de se d�grader alors que notre pays dispose, par la gr�ce d�une conjoncture p�troli�re favorable, d�un matelas financier jamais eu auparavant. Les couches des travailleurs et des petits paysans ainsi que les centaines de milliers de citoyens sans emploi ou revenu digne sont touch�s de plein fouet par ce marasme�, note le groupe parlementaire du RCD dans sa lettre � Abdelaziz Ziari. La repr�sentation parlementaire du parti de Sa�d Sadi dresse, poursuivant, un noir tableau d�une situation sociale des plus inqui�tantes. �La flamb�e inflationniste qui enfi�vre la mercuriale des prix s�est conjugu�e � un trop long gel des salaires �rodant dangereusement le pouvoir d�achat des centaines de milliers de m�nages. L��ventail des classes moyennes est r�duit � n�ant livrant ainsi la majorit� des citoyens � une paup�risation inqui�tante.� Au passage, le groupe parlementaire du RCD n�a pas manqu� d�ass�ner un lourd reproche, coupl� � une d�nonciation de ce que le gouvernement a us� de nombre de subterfuges pour retarder la revalorisation salariale. �Annonc�e � la veille des l�gislatives de 2007, � grands renforts m�diatiques, la revalorisation des salaires est r�guli�rement diff�r�e par des subterfuges politiques, juridiques et administratifs sans cesse renouvel�s. Apr�s avoir permis au gouvernement, durant deux ans, de diff�rer l�augmentation des salaires, l�absence de statut-type va, sans doute, faire perdurer encore longtemps la derni�re grille des salaires pourtant cens�e �tre provisoire (�).� Le texte de saisine du bureau de l�APN consigne �galement la constatation, judicieuse, faut-il le souligner, de ce que l�annonce de la nouvelle grille des salaires a induit une envol�e des prix. �A d�faut de faire la joie des m�nages, l�effet d�annonce de cette mesure semble plut�t avoir r�veill� une fr�n�sie incontr�lable des prix.� Il en a d�coul� une situation des plus intenables pour les salari�s et les m�nages. Sur la base d�une simulation des d�penses mensuelles d�un m�nage de cinq personnes, r�alis�e par le Snapap, le groupe parlementaire situe un SNMG raisonnable � hauteur de 35 000 DA, soit � pr�s du triple de celui actuel fix� � 12 000 DA. Le RCD, par ailleurs, n�est pas convaincu par l�argument mis en avant par le gouvernement pour expliquer cette hausse des prix. Pour le parti, les al�as du march� international n�expliquent pas la situation. Il veut pour preuve la non-augmentation de ces m�mes produits sur les march�s en Europe. Selon le parti, c�est l��rection de certains monopoles et leur maintien qui ont fait la d�r�gulation du march�. Le RCD pose aussi la question sur la pertinence de la politique du commerce ext�rieure poursuivie par l�Etat. �Il est permis de s�interroger sur la pertinence d�une politique de commerce ext�rieur riv�e � la zone euro mais dont les auteurs ont choisi de subventionner le gouvernement US en libellant le seul produit massivement export� en dollars et en pla�ant aupr�s du Tr�sor am�ricain 43 milliards de dollars � 3,5% alors que cette monnaie ne cesse de se d�pr�cier.�