A l�occasion de la Journ�e mondiale de l�eau correspondant au 22 mars, la Direction de l�hydraulique de la wilaya de Constantine a organis�, jeudi dernier, une visite guid�e qui a permis � des coll�giens et �galement aux journalistes d�observer de pr�s le fonctionnement des diff�rents composants de la plus importante �usine d�eau� du pays, � savoir le complexe hydraulique de Beni Haroun. Cette infrastructure, qui en plus de sa port�e strat�gique, pourvue d�une capacit� d�environ un milliard de m�tres cubes, offre aussi des possibilit�s de d�veloppement de l��cotourisme dans la r�gion car le complexe de Beni Haroun, s��tendant sur une superficie de l�ordre de 23 km2, occupe un versant on ne peut plus paradisiaque. Le club de randonn�es p�destres, en gestation depuis la mise en service des eaux de Beni Haroun, organise depuis, un vendredi sur deux, des excursions dans les bois environnants, et ce, sur des circuits et des pistes hautement contr�l�s et s�curis�s. Les explications donn�es sur place par les ing�nieurs en charge de la gestion des entit�s hydrauliques de cette usine poussent � croire que les remontrances faites par le pr�sident de la R�publique aux responsables du secteur des ressources en eaux, lors de l�inauguration de ce complexe en septembre 2007, sont exag�r�es par rapport aux avis rassurants des sp�cialistes. Gen�se d�un projet vieux de 40 ans Effectivement, l�id�e de r�alisation d�un tel complexe a suscit� l�int�r�t des responsables de l�Etat alg�rien quelques ann�es seulement apr�s le recouvrement de l�ind�pendance nationale. Les �tudes y aff�rentes avaient, en effet, commenc� en 1969 avec le lancement par Sonatrach de l��tude g�n�rale sur les ressources superficielles nationales. Elle a �t� confi�e au bureau d��tudes am�ricain Bet Hydrotechnic Corporation. En 1976, l�Etat alg�rien d�cide la r�alisation d�une �tude sommaire d�avant-projet du barrage de Beni Haroun, confi�e � un autre bureau d��tudes am�ricain. Il s�agit de Harza International qui a d�croch� le march� de l��tude d�taill�e de l�avant-projet du barrage et �galement celle de l�am�nagement g�n�ral des transferts de Beni Haroun, r�alis�es entre 1983 et 1986. En m�me temps, un appel d�offres international pour la pr�qualification des entreprises de r�alisation a �t� lanc� en 1985. 22 entreprises ont �t� pr�qualifi�es sur 52 soumissionnaires. L�Etat alg�rien a charg�, une ann�e apr�s, l�entreprise anglaise Balfour Beaty de la r�alisation des travaux avant que le comit� des grands �quilibres, pr�sid� par le chef du gouvernement de l��poque, ne donne le march� � une entreprise chinoise en 1988, la CWE en l�occurrence. En 1992, le contrat de r�alisation a �t� r�sili� � l�amiable avec CWE en raison du faible avancement des travaux. Le choix est fix� sur l�entreprise espagnole Dragados, qui a, d�ailleurs, achev� les travaux apr�s une premi�re r�siliation en mai 1996 pour nond�marrage des travaux. La reprise et le d�marrage effectifs des travaux par cette m�me entreprise sont intervenus en octobre 1996. Cette m�me ann�e a vu le lancement des �tudes d�taill�es de l�avant-projet des transferts de Beni Haroun avec le bureau d��tudes belge BET Tractebel. L�ach�vement des travaux et la r�ception provisoire du barrage sont intervenus en 2002, date de lancement des travaux des transferts de Beni Haroun. Le transfert des eaux du barrage ne s�est op�r� qu�en septembre 2007, alimentant les wilayas de Constantine et Mila sur un ensemble de six circonscriptions concern�es. S�agissant respectivement de Batna, Khenchela, Oum El Bouaghi et Jijel en plus de celles pr�cit�es, les travaux y aff�rents ne sont pas encore achev�s � 100 %. La station d��puration de Hamma Bouziane D�une capacit� de 800 litres/seconde extensible, cette station d�pollue les eaux us�es d�vers�es dans l�oued Rummel, le plus important des cours d�eau alimentant le barrage de Beni Haroun. Mise en service en 1997, elle re�oit actuellement les eaux us�es des cit�s de Constantine, El Khroub, la nouvelle ville Ali-Mendjeli, Hamma Bouziane, Zighoud Youssef, 80% des eaux us�es de la commune de Didouche Mourad et tr�s bient�t ceux de la commune de A�n Smara (les travaux de raccordement �tant en cours). Soit des eaux us�es canalis�es dans un r�seau de l�ordre de 950 km. �Ce r�seau ne couvre pas, il est vrai, toute la wilaya de Constantine parce qu�il existe encore des bidonvilles et autres cit�s qui ne sont pas raccord�s � la station mais, on peut dire que 95 % des eaux us�es de la wilaya transitent par cette station. Des collecteurs ont �t� install�s un peu partout � travers la wilaya�, dira le chef du service assainissement de la Direction de l�hydraulique � Constantine. La station d��puration de Hamma Bouziane qui roulait, il y a une ann�e, � 200 litres/seconde, soit � 25% de ses capacit�s, a atteint, selon un technicien de la station, des pics de 600 litres/seconde. Et pour cause, la construction de nouveaux r�seaux d�assainissement dans la wilaya. Une nouvelle station est pr�vue dans la commune de Didouche Mourad. L��tude de faisabilit� est en cours. Elle sera r�serv�e au traitement des eaux us�es des communes de Didouche Mourad et Zighoud Youssef. Une autre station de �relevage� sera �galement r�alis�e � Sidi M�sid pour pomper les eaux us�es de cette cit�, situ�e en bas par rapport aux canalisations menant vers la station de Hamma Bouziane. Tous ces ouvrages font partie du grand projet de d�pollution de l�oued Rummel. La centrale de pompage, un prototype unique au monde Cette m�gastation de pompage, d�une capacit� de 11,5 m3/s, install�e aux abords du barrage par le g�ant fran�ais de l�industrie des pompes Alstom pour un montant de 110 millions d�euros, sp�cialement pour ce barrage afin de pomper l�eau du barrage vers les stations de traitement, fonctionne par deux grands moteurs �lectriques d�une capacit� de 136 000 chevaux chacun. Elle est aliment�e par une station qui g�n�re 220 000 volts, soit le besoin en �nergie de trois cit�s de la taille de la ville de Mila et dot�e d�un poste transformateur qui dissipe la tension � 13 800 volts pour les besoins des deux moteurs. Un autre groupe �lectrog�ne de 6 600 volts assure la protection des syst�mes de la pompe en cas de coupure d��lectricit�. Aussi, la station est �quip�e par un syst�me �anti-b�lier� qui joue le r�le d�amortisseur au moment de l�arr�t du pompage. Il s�agit de 8 ballons, remplis � part �gale en eau et en air comprim�, qui amortissent le retour de l�eau afin de prot�ger la conduite d�un �ventuel choc. Mais la sp�cificit� de cette m�gapompe consiste en sa puissance et �galement dans le syst�me de lubrification de ses composants. Tout est � l�eau, pivot, pilier, vannes� ce qui fait que la pompe se lubrifie syst�matiquement � l�eau et donc, le risque de pollution en hydrocarbures est pratiquement nul. Cependant, des vibrations intenses caract�risent la prise de l�eau � cause, indique un ing�nieur d�Alstom, de la lourdeur de la vanne qui p�se 46 tonnes. Sauf que ce ph�nom�ne ne dure que quelques secondes sans pour autant se faire ressentir en dehors du puits qui abrite la pompe. Un puits de 80 m�tres de profondeur avec des murs de 2,5 m�tres d��paisseur construits selon des normes antisismiques. �C�est la partie g�nie civile qui co�te cher dans ce genre d�ouvrage mais, lesdites vibrations qui ressemblent � un tremblement de terre, sont sans risque. Enfin, nous avons int�r�t � �tre � l�int�rieur du puits en cas de tremblement de terre si le temps le permet� ironisera-t-il. La pompe fonctionne actuellement avec un seul moteur. L�autre moteur �tant encore au stade d�essais. �Toute la pompe a �t� mont�e sur place et sa mise en marche n�cessite des essais. Pour le premier moteur, tout a �t� valid�. Il nous reste encore d�autres essais pour le second. N�anmoins, un seul moteur est suffisant pour les besoins de pompage en eau destin�e � la consommation potable� conclura-t-il. En tout cas, ce sont les ing�nieurs d�Alstom qui g�reront la station pendant 10 ans et nous n�aurons certainement pas de probl�mes techniques jusqu�au perfectionnement des op�rateurs alg�riens qui sont form�s sur place avec un accompagnement fran�ais. Le traitement des eaux de Beni Haroun La station de traitement de Sidi Khlifa dans la wilaya de Mila produit actuellement 80000 litres/jour. Elle est d�une capacit� de 262 500 litres/jour. Sauf que le traitement se fait en fonction des d�bits permis � partir du barrage r�servoir de Oued Athmania, une autre annexe du complexe hydraulique de Beni Haroun. Actuellement, ce m�ga barrage de Beni Haroun contient 530 millions m3 et il devrait se remplir, selon les responsables d�exploitation du barrage � la fin de cette ann�e. Le gestionnaire des traitements, un libanais du groupement franco-turc Degremont-Enka, exploitant avec l�Alg�rienne des eaux la station, a expliqu� que pour ce genre d��quipements, il faut au moins deux ans pour qu�il devienne compl�tement op�rationnel. �Des probl�mes d�ordre ordinaire comme les fuites et autres ressurgissent et devront �tre r�solus au fur et � mesure� soulignera-t-il. a pr�cis� dans la foul�e que l�eau sort de la station avec 0,5mlg de chlore/litre, une eau d�une qualit� appr�ciable. Enfin, � en croire les ing�nieurs activant sur les diff�rents �quipements du complexe, il n�y a pas de raison de s�inqui�ter ni des fuites qui surgissent de temps � autre, ni pour le fonctionnement de la m�ga pompe. �Toutes les centrales � eau de par le monde sont des mod�les uniques et chaque fois, il faut s�adapter � un terrain diff�rent et agir en cons�quence � dira un ing�nieur d�Alstom. La fuite du c�t� de la digue du barrage qui permettait un d�bit de 4m3/seconde au moment de la mise en service du barrage est pratiquement colmat�e. Elle fait moins d�un m3/seconde actuellement. �Ce sont des probl�mes de sous-pressions banals�, affirme un ing�nieur de l�Agence nationale des barrages et transferts.
