Le Club des journalistes alg�riens et franco-alg�riens de France a tenu, jeudi � Paris, son assembl�e constitutive. Les d�bats tr�s enrichissants sur les objectifs du Club, peu d�velopp�s dans les textes initiaux, ont conduit les journalistes pr�sents � constituer un groupe de travail qui planchera sur les objectifs et les axes qui guideront ce Club. De notre bureau de Paris , Khadidja Baba-Ahmed Au cours de cette rencontre, qui a permis � de nombreux journalistes alg�riens qui se sont perdus de vue de se retrouver, le bureau provisoire, qui est � l�initiative du CJAF, s�est retir� apr�s avoir �tabli son bilan, non n�gligeable, men� sans aucun moyen financier et avec les seules motivation et mobilisation d�une toute petite �quipe. Il a laiss� place � une jeune �quipe �lue, constitu�e de Mohamed Berkani, Adel Dellal, Mouloud Mimoun, Le�la Selmi et Latifa Teghida. Les initiateurs du CJAF l�ont d�fini comme �un espace de rencontres, de d�bats et d��changes pour d�crypter l�actualit� avec ceux qui la font dans les domaines politique, �conomique et culturel�. Lieu de confrontation des id�es, le Club s�attellera � traiter des questions relatives aux deux pays � l�Alg�rie et la France �, leurs relations, leur devenir, mais globalement aussi toute l�actualit� internationale et autres questions du monde en mouvement. Pour Mohamed Benchicou, qui a �t� invit� � prendre la parole en premier, ce Club est le bienvenu car, �nous autres journalistes alg�riens avons tant � apprendre au contact des confr�res �trangers et avons tant � conna�tre de ce monde en mouvement�. �Mais cela suffit-il� s�interrogea-t-il ? �Assur�ment non.� Et d�expliquer : �Pr�cis�ment, parce que ce monde est en mouvement, les journalistes alg�riens ne doivent pas subir un d�bat aux cadres pr�d�finis mais expliquer que ce mouvement concerne aussi l�Alg�rie, qu�il la traverse � travers ses expressions multiformes et notamment l�autonomie des soci�t�s, le recul des h�g�monies, l��mergence des opinions publiques, celles des soci�t�s civiles. C�est justement ce contexte particulier o� l�Alg�rie subit et vit ce mouvement, qui voit la naissance du CJAF qui n��chappera pas � sa fonction d�outil de d�cryptage de la soci�t� alg�rienne vis-�-vis d�une opinion fran�aise qui se nourrit de ses propres clich�s sur l�Alg�rie.� Le combat de la soci�t� alg�rienne qui s�autonomise, qui se bat pour �produire ses propres perspectives en s�inscrivant pr�cis�ment dans ce mouvement du monde, doit �tre port� par le CIJAF qui devra en m�me temps battre en br�che et faire reculer tous les clich�s sur une soci�t� qui serait asservie � l�islamisme ou au pouvoir�. Faire reculer aussi les clich�s sur l�immigration �du pain� qu�on limiterait ou �radiquerait avec �la solution confortable du fonds de d�veloppement�, en expliquant qu�aujourd�hui, le ph�nom�ne de l�immigration est la r�sultante du syst�me antid�mocratique lui-m�me et que son traitement est li� � la d�mocratisation du pays�. Il faudra aussi, poursuit notre confr�re, que le CJAF s�empare de la question de la m�moire �pour d�molir les clich�s et r�aliser que les laudateurs du colonialisme ont r�ussi le tour de force de faire passer un appareil id�ologique des ann�es 1930, 1940 et 1950 du si�cle pass� pour une nouveaut�. La 7e mission du Club devra consister � expliquer qu�en Alg�rie, une presse libre existe aujourd�hui, mais elle a d� passer par des phases successives La premi�re de 2001 (le nouveau code p�nal) � 2006 marqu�e par la �r�pression frontale (emprisonnements, suspensions) destin�e � la liquidation ou � la domestication de la presse par la force� et la seconde, de 2006 � 2007 au cours de laquelle �r�pression molle et manipulation dure� ont coexist� pour �corrompre et r�cup�rer la presse comme acteur principal de la com�die du pouvoir, charg� de la repr�sentation m�diatique d�une d�mocratie de fa�ade�. Ces deux �tapes successives n�ont pas permis au pouvoir d�atteindre ses objectifs. Aujourd�hui, une presse alg�rienne libre existe et qui aborde aujourd�hui la phase de consolidation et de cons�cration de son ind�pendance. Ce ne sera pas simple, explique encore Benchicou, et le sera moins pour deux raisons : �Le travail de relais ind�pendant au service d�une soci�t� alg�rienne m�connue sera d�autant plus p�nible en cette approche de la pr�sidentielle dans le pays et face ici � une presse fran�aise en crise structurelle et �ditoriale qui va compliquer l��coute.� Mais il faudra faire ce travail d�explication et le CJAF peut en �tre un cadre. Nacer Kettane est, lui, intervenu pour demander � ce que le contenu de la charte du Club ne soit pas une simple succession de mesures d�ontologiques, valables pour tous les journalistes quelle que soit leur organisation, mais qu�il devra rendre compte de ce qui distingue les journalistes alg�riens du reste de la corporation. Le directeur de Beur-FM et Beur-TV a, lors de son intervention, fortement insist� sur un point : �La n�cessaire ouverture du champ t�l�visuel alg�rien� aux op�rateurs priv�s et publics. Deux autres confr�res, Arezki Metref et Boualem Gueritli, ont pris la parole, pour dire que le Club gagnerait � baliser tr�s clairement ses objectifs et sa d�marche pour �viter de s�enliser dans l�actualit� imm�diate sans approche claire. Tous ont �t� entendus par les participants qui ont d�cid� de cr�er un groupe de travail constitu� de Arezki Metref, Nadia B., Fadette Abed, Nacer Kettane, Boualem Gueritli, Nadjia Bouzeghrane, Yahia Belaskri, et Khadidja Baba- Ahmed, anim� par Mohamed Benchicou. Ce groupe proposera au nouveau bureau du CJAF, une contribution permettant de situer les objectifs du Club et les lignes directrices de son futur combat.