Les dysfonctionnements �rectiles �taient au centre des d�bats des 3es journ�es nationales d�urologie, organis�es samedi et dimanche derniers � Constantine sous l��gide de l�Association des urologues (Asur). Cette maladie �multifactorielle�, qui touche plus de 150 millions d�hommes de par le monde � un chiffre appel� � atteindre les 320 millions � l�horizon de 2025 � est, en effet, l�une des pathologies pr�sentant le plus de difficult�s sur le plan th�rapeutique. La pr�valence tr�s �lev�e de cette maladie, qui se d�finit par l�impuissance sexuelle, en a fait, durant ces derni�res ann�es, un th�me central de d�bat. En Alg�rie, l�absence de statistiques fiables indiquant le taux d�incidence de cette maladie et le manque de sexologues compliquent davantage la prise en charge des patients � partir du moment o� la dysfonction �rectile constitue un �terrain � haut risque cardiovasculaire�. Ainsi, la probl�matique de ce s�minaire portant sur le traitement m�dical et la formation continue en urologie s�inscrit dans la perspective d�actualiser les connaissances des m�decins alg�riens s�agissant des progr�s r�alis�s dans ce domaine pr�cis et bien d�autres th�matiques li�es � l�urologie et �galement aux probl�mes uro-g�nitaux. Dans sa communication donn�e � l�ouverture des travaux d�hier sous le th�me �traitements de la dysfonction �rectile�, le Pr Kamel Ben-Naoum du CHU de N�mes a pass� en revue tous les facteurs ayant un lien de causalit� avec l�impuissance sexuelle et �galement les modalit�s de prise en charge possibles actuellement. Et d��num�rer les limites d�adaptation � la �r�volution pharmacologique� en mati�re de th�rapie, lesquelles consistent notamment en les �freins m�dicaux�, c�est-�-dire le manque de m�decins form�s dans ce sens. �Il est vrai qu�il existe aujourd�hui une multitude de m�dicaments efficaces, miraculeux m�me, mais ils ne doivent pas occulter l�importance de la prise en charge globale de la dysfonction �rectile. La formation sp�cialis�e des m�decins demeure �l�mentaire surtout dans le diagnostic. L�identification des facteurs de la maladie est plus que d�cisive dans le processus de gu�rison puisque la dysfonction �rectile est un marqueur important de la sant� masculine globale. C�est dire qu�elle peut �tre un indicateur de plusieurs maladies qui existent chez le patient comme le diab�te. Ainsi, on ne doit pas parler de traitement mais de projet th�rapeutique en plusieurs �tapes�, dira-t-il Il recommandera notamment aux m�decins de faire dans le �coaching sexuel�, autrement dit de d�finir une ligne th�rapeutique qui fait b�n�ficier au patient un accompagnement ad�quat dans sa vie de couple � un suivi psychologique si n�cessaire � de mani�re � lui �viter les fausses croyances y aff�rentes, et ce, avant de proc�der � toute indication m�dicamenteuse. Bref, la prise en charge doit, aux yeux du Pr Ben-Naoum, �tenir compte de l�appartenance ethnique et des traditions adopt�es dans le milieu social du patient, de son contexte socio-�conomique et aussi de ses pr�f�rences sexuelles�. Selon ses termes, �seule une collaboration transversale entre les diff�rents soignants permet � un homme de r�cup�rer ou de garder une �rection�. �L�adh�sion de la partenaire, qui peut avoir des r�ponses objectives � ses souffrances lors de la prise en charge de son associ�, est essentielle � ce titre� conclut-il. Il convient de noter que cette maladie touche dans la majorit� des cas les hommes ayant plus de 40 ans. La moyenne d��ge de ceux qui souffrent de dysfonctionnements �rectiles est de l�ordre de 57 ans. Environ 14 % ont moins de 40 ans alors que le tiers des malades sont des tabagiques. Cependant, ces dysfonctionnements, qui sont attribu�s � la fatigue et aussi au stress, ont un lien de causalit� avec plusieurs facteurs physiologiques et psychiques. Mais le gros probl�me dans la prise en charge de cette pathologie est le frein � la consultation. Rares sont les hommes qui �voquent le sujet avec un m�decin � cause de consid�rations d�ordre social notamment. �On ne meurt pas d�un trouble ou d�un arr�t de sa sexualit�, ce qui permet � un patient ou un m�decin de ne pas forc�ment en parler�, souligne le Pr Ben-Naoum, mais la frustration qui en d�coule est un v�ritable drame�