Apr�s Berriane, Gdyel et Tiaret, la ville de Chlef vient de conna�tre de violentes �meutes. Cette explosion est la cons�quence directe d�un long pourrissement social qui a laiss� en marge des pans entiers de la population, notamment les jeunes. Ce d�sarroi, d�velopp� sur fond de corruption g�n�ralis�e, est aggrav� par les abus quotidiens d�une administration men�e par un wali en poste depuis plus de 6 ans qui n�a de cesse d�entretenir les fraudes �lectorales et les passe-droits sur fond de tribalisme. Les �meutes actuelles ont une origine connue : � Le refus d�ex�cuter, dans la transparence, une disposition de la loi de finances de 2007, octroyant une aide financi�re aux victimes du s�isme d�octobre 1980 ; � la r�pression oppos�e � toute vie associative autonome d�non�ant l�arbitraire et les d�tournements des biens publics. Le respect le plus �l�mentaire de sa fonction lui commandait de montrer un minimum de disponibilit� envers des d�put�s qui avaient re�u � l�APN une d�l�gation de ces associations et qui s��taient rendus sur les lieux pour mieux appr�hender la situation et contribuer � la prise en charge de revendications justes et l�gitimes dans un climat de s�r�nit�. Au lieu de cela, ce responsable, perdant toute retenue, d�clare aujourd�hui sur les ondes de la radio locale que �ces graves troubles sont le fait d�un parti venu d�ailleurs et qui ne repr�sente que lui-m�me�. Ces propos ne sont ni nouveaux ni accidentels. Ils r�v�lent l�arrogance d�un homme qui n�avait pas h�sit� � convoquer dans son bureau des candidats du RCD, pour leur recommander de ne pas �se commettre avec un parti dirig� par un Kabyle�. D�nonc�e en temps opportun, cette infamie n�avait suscit� ni condamnation ni sanction de sa tutelle. Aujourd�hui que la ville de Chlef vit une situation des plus pr�occupantes et que des jeunes arr�t�s par dizaines risquent de payer pour son incurie, le wali sonne le rappel des client�les issues des fraudes dont il est le ma�tre d��uvre pour organiser �la riposte � contre les citoyens. Faute de pouvoir ma�triser ses penchants pour l�arbitraire, il instruit la justice pour proc�der � une perquisition dans les locaux du pr�sident du bureau r�gional du RCD. Qu�elle soit mise � ex�cution ou pas, cette instruction est � la fois le signe d�une irresponsabilit� gravissime et le t�moin d�un sentiment d�impunit� qui �claire autant sur une gestion opaque et n�potique que sur l�exasp�ration d�une population livr�e au m�pris et � la mis�re. Le RCD exige : � La lib�ration imm�diate et sans condition de tous les citoyens interpell�s ; � la constitution d�une commission d�enqu�te sur les v�ritables origines de ces troubles et leur traitement ; � un audit sur la gestion de la wilaya de Chlef. Les �v�nements que vit la ville de Chlef sont la caricature d�une d�rive nationale. Les fraudes �lectorales m�nent in�vitablement � l�abus et � la corruption qui g�n�rent l�explosion sociale. Il est grand temps de prendre la mesure des risques et des limites de ce syst�me. Alger, le 28 avril 2008