Akli Yahiaten animera un concert demain soir à l'Opéra d'Alger Boualem-Bessaih. C'est dans les geôles françaises qu'il avait composé plusieurs chansons à succès, notamment Yal Menfi (le banni), un chant d'exil parlant des déportés algériens en Nouvelle-Calédonie, à la suite, notamment, de la révolte d'El Mokrani de 1871. L'Opéra d'Alger Boualem- Bessaih a programmé jeudi soir un concert en hommage à Blaoui Houari, disparu, il y a exactement un mois, le 19 juillet dernier à Oran. Intitulée El Marsem, du titre d'un de ses succès, cette soirée, sous la direction de Kamel Maati, avait à l'affiche les chanteurs Rahal Zoubir, Maati El Hadj, Amel Atbi et Baroudi Benkhedda. Blaoui Houari né le 23 janvier 1926 à Oran est l'un des fondateurs, avec Ahmed Wahby, du genre musical «El Asri el Wahrani» (moderne oranais) un genre nouveau né à Oran dans les années 1940 et influencé par la musique arabe traditionnelle du Moyen-Orient, mais avec un langage poétique typiquement oranais. Blaoui Houari a aussi révolutionné et modernisé la musique «bédoui» (bédouine), un style typique dans l'Oranie. Le répertoire de Blaoui Houari est riche de près de 500 chansons qui ont influencé plusieurs chanteurs des années 1980 dont Cheb Mami, Baroudi Benkhedda et Houari Benchenet qui deviendra un de ses plus fervents admirateurs. Blaoui Houari est celui qui a le plus adapté les textes populaires de l'Ouest algérien en composant et chantant les textes des cheikhs Miloud, Mostfa Ben Brahim, El-Hadj Khaled Benahmed, Kadour Ould M'hamed, M'barek Essouci, etc. Par ailleurs, l'Opéra d'Alger Boualem-Bessaih, abritera demain (dimanche 20 à partir de 19h), un concert du grand artiste Akli Yahiaten. Akli Yahiaten, né en 1933 à Aït-Mendes près de Boghni dans l'actuelle wilaya de Tizi-Ouzou, est un des plus grands artistes algériens. Dans les années 1950, il a travaillé comme manœuvre spécialisé dans les usines Citroën en France et commence à fréquenter le milieu artistique «émigré» du Quartier Latin, notamment Slimane Azem, Cheikh El Hasnaoui et Allaoua Zerrouki. Suspecté de collecter des fonds au profit du FLN, durant la guerre de Libération nationale, il sera emprisonné à plusieurs reprises. Dans les geôles françaises, il composera plusieurs chansons à succès, notamment Yal Menfi (le banni), une reprise d'un vieux chant d'exil parlant des déportés algériens en Nouvelle calédonie, à la suite notamment de la révolte d'El Mokrani de 1871. Cette chanson rappelle aussi les souffrances et la nostalgie du pays, des immigrés algériens dans l'Hexagone. Ya El Moudjerreb ahkili, El Fraq, Tamurt Iw et Zrigh zin di Michelet, figurent parmi les plus grands succès d'Akli Yahiaten, qui chante aussi bien en kabyle qu'en arabe.