Constantine rena�t ! Elle s��veille en renouant avec la cr�ation artistique. Le spectacle donn� samedi dernier au th��tre de cette ville � l�ouverture de la 6e �dition du festival international Dima-Jazz en est l�illustration parfaite. Une fusion originale entre la musique traditionnelle de la ville du Vieux Rocher et le jazz qui a envo�t� y compris les profanes parmi les spectateurs. Cette soir�e a vu �galement le groupe britannique The One, dirig� par l�incontournable compositeur Jean Alain Roussel, produire d�autres merveilles de musiques extr�mes. En v�ritable r�volution dans le monde des musiques citadines de Constantine, l�arrangement minutieux des notes ex�cut�es par le ma�tre du malouf Salim Fergani au rythme de la batterie d�Abdelkrim Mecha�r du groupe Sinoudj a s�duit le public du Th��tre r�gional de Constantine (TRC), venu nombreux. Les belles paroles, puis�es dans le r�pertoire andalou, ont empreint les morceaux jou�s d�un cachet traditionnel et permis aux pr�sents de revisiter leur culture d�origine et laisser aller leur imagination. Le saxophone a, en effet, donn� � cette projection la force d�expression, � la fois lyrique et universelle. L�orchestre, baptis� � El Coudiat Aty � (la cr�te au nom du saint de la ville : Sidi Aty) s�est exprim�, pendant plus d�une heure, en toute spontan�it� pour chanter Ya Ayouha E-Saki, mouechah (po�me) qui se joue un peu partout dans le monde arabe, Nour E-Sabah en mode dardj (de la nouba d�el maya, Alger � Constantine : une composition de l�italien Fabricio Cassole interpr�t�e en mode Bacheraf avant de terminer le spectacle par une chanson rythm�e en mode inklab sika. Il faut pr�ciser que cette libert� de ton n�a, � aucun moment, d�r�gl� l�harmonie. La prestation de ce groupe, r�sultat d�un travail de recherche effectu� par la troupe Sinoudj sur le m�tissage musical du malouf avec le jazz et traduit avec la collaboration de Salim Fergani en compositions musicales harmonieuses jusqu�au quart de note, �tait, en ne peut mieux, impeccable. La deuxi�me partie de la soir�e a �t� d�di�e uniquement aux musiques extr�mes. Roussel et sa troupe ont fait voyager le public, assoiff� de revoir The One jouer sur sc�ne � Constantine, dans l�histoire du jazz. Progressivement, le rythme s�est enflamm� avec l�entr�e de Thomas Ottogalli et sa guitare �lectrique. Du blues. Le batteur du groupe, Baptiste Bappa Brondy en l�occurrence, marquera le passage au Rock-Blues par une production en solo. M�me les murs du prestigieux �difice du TRC ont vibr�. Et quand la voix chaude de Mireille Pinaud et �galement celle de Claire Gina enflammaient les esprits adeptes de l�improvisation Rossel, dont-on doit la saisissante No woman no cry de Bob Marley, a invit� deux monstres de la musique maghr�bine, � savoir : le violoniste alg�rien Kheireddine M�Kachiche du groupe Madar, produit par excellence de la dynamique du festival, et le luthiste marocain Fouad Refrafi du groupe Al Funduq qui, l�espace d�une interaction, ont fait sensation dans un va-et-vient avec les musiciens britanniques pour dire que la musique maghr�bine est tellement riche et ouverte qu�elle s�adapte aux musiques du monde entier. Depuis, les intonations de la voix de Laurent Meynadier ont fait exploser la salle. C��tait le passage au rock�n roll pour une soir�e inoubliable. Lyas Hallas En souvenir de Aziz Djemmam et Adel Merrouche Quelle �tait grande l��motion du commissaire du festival, Zoheir Bouzid, au moment de la lecture de l�allocution d�ouverture. Le public avait amplement applaudi l��ternel Mohamed-Aziz Djemmam et �galement Adel Merrouche, rappel�s � Dieu � la fleur de l��ge alors qu�ils �uvraient � l�institutionnalisation de Dima-Jazz. En tout �tat de cause, l�hommage rendu par M. Bouzid � ces grands hommes fut un moment de fortes �motions. �Ils ne meurent jamais, parce qu�ils habitent la musique�, dira-t-il les larmes aux yeux. Le festival, dans sa premi�re �dition institutionnalis�e, revient cette ann�e avec plus de nouveaut�s. La pr�sence de Philippe Rochet pour immortaliser cette pulsion adolescente en Alg�rie est plus qu�une reconnaissance aux initiateurs de la manifestation, un �bond en avant�, pour paraphraser �le camarade� Mao, pour ce festival, devenu plus exigent. D�autant qu�elle marque l�organisation d�une partie off du festival, d�di�e notamment � la formation de musiciens et techniciens alg�riens par un accompagnement de monstres de la musique savante dans le cadre de r�sidence de cr�ation et de master classes. Le public aura, par ailleurs, � appr�cier le jeu du saxophoniste am�ricain Steve Coleman avant la cl�ture qui sera marqu�e par un spectacle des Boney Fields and the Bone�s Project.