Du nord au sud et de l�est � l�ouest, il n�est pas de jour o� une �meute, un d�but d�insurrection ou un mouvement de gr�ve ne r�v�le l�ampleur du m�contentement populaire, face � l�incurie de ceux qui nous gouvernent. Alors que le peuple est en droit d�attendre des r�ponses claires et concr�tes � ses multiples attentes et pr�occupations, ainsi qu�aux probl�mes de toutes natures qui l�assaillent quotidiennement � �rosion constante du pouvoir d�achat, crise du logement, ch�mage des jeunes, corruption dans tous les secteurs et � tous les niveaux, saccage de l�environnement � le pouvoir r�pond par le m�pris, le d�ni de droit, l�intimidation, les redressements intempestifs ou la r�pression dissuasive. Le m�pris du peuple Le cas des �meutes de Chlef est � lui seul illustratif des causes de la spirale des violences que le pouvoir s�ing�nie � ignorer, tout en les suscitant et en les entretenant par ses modes de gouvernance anti-d�mocratiques, source de toutes les d�rives et de tous les d�passements. Remettant en question une loi au b�n�fice des sinistr�s du s�isme d�octobre 1980, le pouvoir administre, encore une fois, la preuve de son m�pris du peuple, du pouvoir l�gislatif et des dispositions constitutionnelles. Dans la m�me logique, il ignore la voix d�une association repr�sentative des sinistr�s, une association qu�il n�agr�e pas, puisque soumise au seul bon vouloir du Prince. De m�me, les partis politiques ne sont pas reconnus dans leurs pr�rogatives nationales et, devenant boucs �missaires, ils sont accus�s de jeter de l�huile sur le feu des discordes qu�il a lui-m�me provoqu�es. A la place du dialogue, il recourt � des mesures bureaucratiques en installant une commission, apr�s avoir utilis� r�pression et tribunaux. Et, pour comble de m�pris du peuple et des lois, par un simulacre de � mouvement partiel � des walis, le pouvoir assure impunit� et promotion imm�rit�e � ses serviteurs z�l�s dont l�action est d�cri�e par les citoyens. Cette situation g�n�rale est la flagrante expression d�une gouvernance despotique, aveugle et ignorant le peuple dont on se proclame le d�fenseur. L�Alg�rie vit une situation � haut risque En fait, nous sommes ainsi face � un probl�me d��vidente mal gouvernance qui s�est manifest�e � Chlef, et en plusieurs autres localit�s du pays, � un rythme jamais connu � ce jour. Comme elle est apparue au d�but des ann�es 1980, et a d�clench� les �meutes d�octobre 1988 et d�avril 2001. Comme elle pourrait embraser le pays tout entier, si n��tait arr�t�e la descente aux enfers que vit la soci�t� alg�rienne, depuis plus de vingt ans, et dont continuent � �tre les victimes expiatoires, citoyens, officiers et soldats de l�ANP et agents des services de s�curit�. Une situation � risque �lev�, caract�ris�e, pour n��voquer que l�essentiel, par : � Une situation s�curitaire des plus alarmantes, signant l��chec av�r�, mais non avou�, de la politique de r�conciliation nationale, � Des syndicats autonomes non reconnus, alors qu�il ont fait la preuve de leur l�gitimit� sur le terrain, � Une presse que l�on appelle � plus de �responsabilit� et de professionnalisme �, comme du temps du parti unique, o� l�on faisait l�apologie de la �d�mocratie responsable �, pour �touffer la voix des justes, en agitant les discours encensoirs du r�gime, et, aujourd�hui, ceux clamant la n�cessit� d�un troisi�me mandat, � Une UGTA � la recherche d�une troisi�me voie � preuve de la conscience de classe des travailleurs - apr�s le flop provoqu� par les luttes de clans au c�ur du s�rail, entre deux tendances aussi mortif�res l�une que l�autre, pour un syndicalisme r�ellement revendicatif ; repr�sentatives, l�une et l�autre, du syndicalisme �responsable �, � la botte du pouvoir, � Une jeunesse dans l�attente de justes et durables solutions aux probl�mes qui la poussent vers les maquis de la d�sesp�rance, de la drogue et du suicide et les vagues de la harga, alors que sa demande est simple : un emploi et un logement, pour fonder un foyer, et tenir sa juste place dans la soci�t� ! � Enfin, une �conomie totalement d�s�quilibr�e par la place qu�y occupe les hydrocarbures et la rente, marqu�e par la d�pendance alimentaire, scientifique et technique, la fuite des cerveaux et des capitaux, l�illusoire politique des IDE face aux transferts faramineux op�r�s par les soci�t�s �trang�res, la d�sindustrialisation et l�insignifiance inqui�tante de la production nationale. Pour une Alg�rie d�mocratique, de progr�s et de justice sociale, face � cette �num�ration, dessinant les effets d�une gouvernance totalement en rupture avec les exigences d�mocratiques, les mutations et bouleversements du si�cle � dont les �meutes de la faim ne sont pas les moindres, le CCDR se propose d�ouvrir des d�bats citoyens pour : � Etablir un bilan sans complaisance � Elaborer un projet pour l�Alg�rie, propre � assurer � notre pays un d�veloppement culturel, �conomique et social, juste et �quilibr�, gr�ce � une gouvernance et � une vie d�mocratiques, o� la voix des citoyens, notamment des jeunes, sera r�ellement entendue et suivie des effets susceptibles de sauvegarder l�avenir des g�n�rations futures et la p�rennit� de notre nation.