S�il y a un artiste � Mostaganem actuellement qui vit dans l�angoisse et la d�tresse, c�est bien che�kh Abdellah Ould La�d. En effet, son �tat de sant� ne lui permet gu�re de se produire quand il veut et l� o� il veut. Ayant d�j� connu les affres de la vie familiale, le che�kh n�a eu d�autre alternative que de s�isoler pour sans doute mieux supporter sa douleur. Etant dans le besoin, car n�ayant plus les moyens de se payer au moins le traitement auquel il est astreint puisqu��tant malade, che�kh Abdellah Ould La�d ne sait plus � quel saint se vouer tellement il se sent malheureux et seul. Il lui arrive m�me de vous faire carr�ment comprendre qu�il n�a plus le sou d�sormais, lui, le grand che�kh de la chanson b�douine qui jadis faisait vibrer la sc�ne l� o� il passait. Fier d�avoir �t� l�illustre guendouz(disciple) du ma�tre de tous les temps che�kh Hamada, l�enfant de Tingditt adulait d�j� ce dernier alors qu�il n�avait que neuf ans � peine. A l��ge de sept ans, il �coutait Hamada gr�ce au vieux magn�tophone de son papa. Vers l��ge de quatorze ans, il passait son temps � fredonner des airs de son idole de toujours tout en apprenant avec une assiduit� inou�e les qacidate qu�interpr�tait dans le temps Hamada. L��cole buissonni�re pour le seul amour du chant b�douin ne tardera pas � lui co�ter l�exclusion des bancs de l��cole. En 1958, il formera son propre groupe et chantera sa premi�re qacida �crite par l�autre monument, le po�te interpr�te che�kh Bensebbane, � savoir J�ai attendu toujours, ma djani r�ponse. Dans son r�pertoire, che�kh Abdellah Ould La�d compte autant de succ�s que de textes chant�s dans la pure tradition des grands interpr�tes. Depuis 1963, il n�aura de cesse d�enregistrer des cassettes qui, au gr� du temps, feront sa r�putation aux quatre coins du pays. Entre-temps, il participera � de multiples manifestations culturelles et festivals de musique b�douine, � Tiaret et Alger comme � A�n T�del�s et Oran. Ainsi � 70 printemps, le che�kh se sent mal d�s lors et ne sait plus en v�rit� � quelle porte taper. Mal orient� peut-�tre, mal conseill� s�rement, il prend son mal en patience, mais jusqu�� quand ? Surtout quand on atteint un certain �ge. Au train o� vont les choses, il risque de terminer ses jours dans un hospice de vieillards. De gr�ce, messieurs les responsables comp�tents, faites quelques chose pour celui qui, seulement hier, enchantait les foules l� o� il passait. Au nom de l�humanit� et du bon sens, agissez, messieurs. Dieu ne pourra que vous combler de sa Mis�ricorde et vous couvrir de ses plus belles b�n�dictions.