Outsiders annonc�s pour une victoire finale dans l'Euro-2008, les Croates d�fient aujourd�hui dans son Ernst-Happel Stadion de Vienne une Autriche dont les supporteurs esp�rent qu'elle �vitera l'humiliation dans la poule B. Les entra�neurs, Slaven Bilic et Josef Hickersberger, sont d'accord : la s�lection au damier sera favorite. �Nous allons contr�ler le jeu et dominer le match�, affirme le Croate. �Avec tout le respect que je dois � mes adversaires, nous sommes meilleurs.� �Ce sera du 60-40� pour les visiteurs, conc�de �Hicke�. �Mais dans un bon jour, avec un peu de chance, on peut battre la Croatie�. Celle-ci, qui souhaite aborder avec trois points son choc contre l'Allemagne jeudi, a remport� ses trois duels contre la �Wunderteam� qui a d� attendre de l'accueillir pour participer � l'Euro. Entre le 92e du classement Fifa et le tombeur de l'Angleterre en qualifications, l'�cart semble insurmontable. De nombreux Croates sont des valeurs s�res dans les plus grands championnats: Angleterre (Corluka, Kranjkar), Italie (Simic) et Allemagne (les Kovac, Simunic, Petric, Olic, Klasnic). Le groupe est un alliage de jeunesse et d'exp�rience. Et Luka Modric, transf�r� du Dinamo Zagreb � Tottenham, est annonc� comme une possible r�v�lation de ce tournoi. L'hypoth�que Eduardo Les Croates abordent toutefois cette comp�tition avec une incertitude. Parviendront-ils � faire oublier la grave blessure de l'attaquant d'origine br�silienne Eduardo, auteur de dix buts en qualifications ? �Nous sommes moins dangereux sans lui�, reconna�t Bilic. Aux c�t�s d'Ivica Olic, deux joueurs seront charg�s de pallier cette absence: Mladen Petric (Hambourg) ou le grand espoir du Hadjuk Split, Nikola Kalinic, 20 ans. Compar� dans son pays � Davor Suker, Kalinic sait qu'il pourrait tirer profit d'un Euro r�ussi pour la suite de sa carri�re. Face � l'abondance de biens croate, le probl�me des Autrichiens est facile � identifier: la p�nurie. A bient�t 35 ans, le milieu et capitaine Andreas Ivanschitz reste son joueur le plus c�l�bre, m�me si Emanuel Pogatetz et Roland Linz se sont r�concili�s in extremis avec Hickersberger pour �tre de l'aventure. L'avenir n'est toutefois pas compl�tement bouch� avec le jeune d�fenseur central Sebastian Pr�dl (Sturm Graz), capitaine des Espoirs, demi-finalistes du Mondial des moins de 20 ans en 2007. Il aura sans doute l'occasion de se mettre en �vidence dimanche.
Deux ans apr�s, l'Allemagne r�ve d'une nouvelle belle histoire Deux ans apr�s �son� Mondial-2006, l'Allemagne (Gr.B) est � nouveau prise par la fi�vre du football et r�ve de vivre lors de l'Euro- 2008 (7-29 juin) un nouvelle belle histoire, qui se terminerait cette fois par un titre, le premier depuis 1996. Quelque 30.000 supporteurs allemands sont attendus � Klagenfurt dimanche pour suivre... sur �cran g�ant la premi�re rencontre de leur �quipe nationale, contre la Pologne. Ces supporteurs sans billet s'ajouteront aux milliers de chanceux qui ont obtenu un billet d'entr�e pour le W�rthersee Stadion (30.000 places). Le contraste entre les abords du stade, avec ses supporteurs chantant et arborant les couleurs allemandes, et la qui�tude des rives du lac Majeur, de leur luxueux camp de base d'Ascona (Suisse italienne) et de leur centre d'entra�nement ferm� au public, ne risque pourtant pas de d�contenancer les joueurs de la Nationalmannschaft. Ils savent depuis 2006 et leur enthousiasmante 3e place que l'Allemagne se passionne � nouveau pour son �quipe de football. De passage � Ascona cette semaine, le pr�sident de la F�d�ration allemande (DFB), Theo Zwanziger, a rappel� aux joueurs et aux membres de l'encadrement ce qui se passait au pays. �Il y a des drapeaux qui reparaissent aux balcons, sur les voitures. L'Euro est dans toutes les discussions, cela me rappelle presque l'ambiance du Mondial-2006�, a-t-il confi�. Les joueurs n'ont aucun mal � s'en rendre compte: quelque 150 journalistes, photographes et cameramen assistent quotidiennement au point- presse de l'�quipe, retransmis en direct sur les cha�nes d'informations en continu, tout comme les s�ances d'entra�nement. Conte d'�t� La presse comme la t�l�vision consacrent une place consid�rable � cette nouvelle �dition du �Sommerm�rchen�, le conte d'�t�, comme avait �t� baptis�e l'�pop�e du Mondial- 2006, qui avait notamment r�concili� l'Allemagne avec ses symboles nationaux. Dans son �dition d�hier, le quotidien Bild, plus fort tirage de la presse allemande, affiche la couleur avec un photomontage o� le capitaine Michael Ballack tient sous son bras droit le pr�cieux troph�e : �Il est pour nous. Chers adversaires, contentez-vous de le regarder, d�fense de toucher�, mart�le Bild. Les exploits attendus des co�quipiers de Ballack devraient assurer aux diffuseurs des rencontres de solides parts de march� et de belles recettes publicitaires : le match de pr�paration contre la Serbie (2-1) samedi dernier avait �t� suivi par 7,36 millions de spectateurs en moyenne, soit une part de march� de 46,5%. La Nationalmannschaft fait vendre, ce qui permet � la f�d�ration de lui consacrer un budget pr�visionnel estim� � 20 millions d'euros (y compris les 250.000 euros de prime par joueur en cas de titre), sans mettre en danger ses finances, a assur� son pr�sident. Dans une lettre ouverte, publi�e dans la presse hier, le s�lectionneur Joachim L�w a m�me fait une promesse aux 82 millions de supporteurs allemands : �Si chacun se met au service de l'�quipe, ce titre, on ne va pas le r�ver, on va le gagner.�