Ainsi donc, comme nous l�avions annonc�, Abdelaziz Bouteflika sera bien pr�sent � Paris le 13 juillet prochain au sommet de lancement de l'Union pour la M�diterran�e. L�Alg�rie consent � prendre part � ce rendez-vous controvers� sans qu�aucune de ses conditions n�ait �t� satisfaite. Que ce soit Nicolas Sarkozy qui ait annonc� � la presse la participation alg�rienne, n�est pas sans signification : l�Elys�e n�a jamais dout� des vraies intentions de Bouteflika. N�est-ce pas Sarkozy qui affirmait le 12 juillet 2007 � Tunis d�un ton mi-farceur mi-narquois : �Je crois que le pr�sident Bouteflika est devenu un ardent ambassadeur de l�Union m�diterran�enne� ? Hier au Japon, le pr�sident fran�ais ne faisait que cl�turer une s�rie de faux-semblants auxquels s��taient pr�t�s avant lui, et avec beaucoup de complaisance, Bernard Kouchner et Fran�ois Fillon. Les �missaires fran�ais ont habilement surf� sur la tambouille politique interne de l�Alg�rie. Ils avaient compris que Bouteflika, pour les besoins de l�arrangement avec les islamoconservateurs, avait besoin de �faire de la r�sistance�. Chacun a donn� l�impression d�avoir fait semblant. Bouteflika a fait mine d�opposer deux �r�serves� ch�res aux islamo-conservateurs - la participation d�Isra�l et le choix de la date du sommet qui co�ncide avec la F�te nationale fran�aise � et les officiels fran�ais ont fait mine de convaincre un homme d�j� convaincu de prendre part � une grand-messe qu�il n�aurait rat�e pour rien au monde. Les Fran�ais savent la vraie position de Bouteflika depuis qu�en novembre 2007, le tout nouveau ministre des Affaires �trang�res, Mourad Medelci, fut charg� d�annoncer deux �normes concessions � Sarkozy. D�abord la renonciation � l�exigence officielle de la repentance de la France pour ses crimes coloniaux, l�Alg�rie se bornant d�sormais � �se projeter vers le futur sans effacer le pass�.� Ensuite le quitus au projet d�Union m�diterran�enne �pour envisager une M�diterran�e de paix et de s�curit� face � toutes les menaces�, applaudissant � �cette id�e forte de cod�veloppement que le pr�sident Sarkozy a abord�e, comme par exemple ce projet de mise en place d�une banque m�diterran�enne qui viendrait soutenir des projets communs aux deux rives.� Et Bouteflika ne pouvait ignorer que participer � l�Union m�diterran�enne c�est s�asseoir aux c�t�s d�Isra�l. Car l�Elys�e avait bien pr�cis�, � la veille du voyage d�Alger, que l�Etat h�breu sera membre � part enti�re de la nouvelle organisation. �L'objectif est bien s�r que l'Union m�diterran�enne regroupe tous les pays du pourtour m�diterran�en (�) et je vous confirme qu'Isra�l est bien un pays m�diterran�en.� avait affirm� le porte-parole de l�Elys�e, le 9 juillet. L�assurance des Fran�ais vient d�une parfaite connaissance du personnage qui va bien au-del� de la l�gendaire ambition d�un homme soucieux de trouver de nouveaux supports dans sa qu�te d�un troisi�me mandat, et dont on pouvait comprendre qu�il ne pouvait rater une si pr�cieuse rencontre. C�est pourquoi les ventes fran�aises en Alg�rie ont augment� de 700% en l�espace de 6 ans sous Chirac ! C�est pourquoi Nicolas Sarkozy s�est autoris�, en juillet 2007, et � Alger, � tancer l�Alg�rie : �Je ne viens ici ni pour blesser ni m�excuser. � C�est pourquoi l�Alg�rie sera le seul pays � prendre part � une r�union, le 13 juillet, sans que personne n�ait daign� lui faire la moindre concession.