Avant-hier, dans le journal du soir de France 3, Henri Guaino r�pondait � quelques questions de la pr�sentatrice, toute �moustill�e et quasiment jubilatoire, devant le �succ�s � de l�UPM. Bien � l�aise, Henri Guaino ne se contr�le plus et explique � la pr�sentatrice que, dans cette affaire d�union, pour r�ussir il ne fallait pas donner, aux pays du Sud, l�impression de l�in�galit�. Magnifique ! Il faut juste nous donner l�impression ! Avec cela, on peut se passer de la r�alit�. D�abord le racisme : il nous prend pour de tels demeur�s que nous allons prendre les impressions pour la r�alit�. Mais m�me pour les chefs d�Etat arabes pr�sents qui s�empressent autour de Sarkozy. Ils savent tr�s bien que ce sommet produit le leurre d�une �galit� illusoire, mais leurs int�r�ts et les int�r�ts de leurs r�gimes les obligent � jouer le jeu et � rench�rir sur l�illusion. Ensuite l�aveu. Dire qu�il ne faut pas donner l�impression que les Etats du Nord et du Sud ne sont pas �gaux, c�est reconna�tre que dans les faits ils sont in�gaux. Personne n�a besoin de donner l�impression de l��galit� quand elle existe. Elle existe et, dans ce cas, elle ne serait pas qu�une impression. Autrement dit, si Henri Guaino veut donner l�impression, c�est qu�il veut donner le change. Et cela marche. Vous n�attendiez pas de la pr�sentatrice, tout excit�e, d�avoir face � elle le pouvoir de mettre le doigt sur la plaie : Monsieur Guaino, l��galit� c�est juste une impression ou c�est la r�alit� ? Mais elle continue. Une question lui br�le les l�vres. Elle a quand m�me un probl�me. Les types du Sud qui viennent, c�est surtout des Arabes. Et hop, la question glisse et comment r�gler le probl�me de l�int�grisme. Bien s�r, vous avez compris, elle parle de l�Islam. L�int�grisme ne peut �tre que musulman. Pas chr�tien, surtout pas juif et encore moins �vang�liste. R�flexe de correction de Guaino, il corrige l�expression de la dame en la confirmant. Il r�pond sur le terrorisme. Il confirme : int�grisme = terrorisme, donc = Islam, puisque le terrorisme est aujourd�hui le fait de musulmans. Avec ces deux positions, Guaino nous invite � des rapports nouveaux, de partenaires et tutti quanti. Chassez le naturel colonialiste et raciste de la France et il revient au galop. Il nage dans l�euphorie Guaino d�avoir roul� nos dirigeants dans la farine. Il oublie la seule le�on valable de la guerre d�Indochine ou d�Alg�rie : un jour ou l�autre, il aura affaire aux peuples pas aux dirigeants et ce sera vraiment une autre affaire.